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Études et chantiers
Un œil neuf dresse un diagnostic, des étudiants listent les enjeux

Six territoires ont fait l’objet d’une étude de la part d’une trentaine d’étudiants en école d’architecture. Parmi les réflexions communes, ils suggèrent l’implantation de haies.

Les étudiants ont rendu leurs conclusions au cours d’une conférence et d’une exposition ; un film est en préparation.
Les étudiants ont rendu leurs conclusions au cours d’une conférence et d’une exposition ; un film est en préparation.
© RSA
Christian Soismier et Catherine Argile de la Direction départementale des territoires plantent le décor. Dans l’esprit de la conférence européenne des paysages, il a été demandé à un groupe d’étudiants en troisième année de l’École nationale supérieure d’architecture de Bordeaux de développer un outil de connaissances et de recherches relatif aux différents paysages du Cantal. Ses mutations, ses fragilités, mais aussi d’imaginer leurs évolutions dans les prochaines années et quelles interventions les acteurs locaux pourraient y opérer. La DDT se dit prête, au besoin, à aider à trouver des leviers d’accompagnement en s’appuyant sur des politiques publiques.

Bilan d’étape

 

Mardi soir, les 30 jeunes qui planchent sur ce sujet depuis octobre ont rendu compte de leurs travaux. Au lycée agricole d’Aurillac, ils se sont efforcés de synthétiser les 207 pages du document de travail qu’ils ont réalisé. Ils ont concentré leurs études sur six secteurs du département : vallée de la Cère, Châtaigneraie, vallée du Mars, le pays de Salers/Mauriac, Saint-Flour et sa Planèze et le pays de Margeride/Truyère. Le premier constat est celui d’une dualité forte entre le massif volcanique au centre et ses périphériques. Une “organisation centrifuge”, relève le groupe axé autour du Puy Mary grand site, de la station du Lioran, des terres d’estives et des paysages touristiques qui contrastent avec la symétrie entre Aurillac et Saint-Flour ; la Châtaigneraie et la Margeride... Et au sein même de ces zonages, les territoires sont qualifiés de “complexes”. À l’image de la Châtaigneraie, entre surfaces boisées mal rentabilisées et les terres agricoles, où les observateurs parlent de “relative intensification des pratiques”. La mise en valeur de l’espace sylvicole leur semble être une priorité gagnant/gagnant, alliant intérêt économique et valorisation des paysages. Les fonds de vallée, à l’image de celle du Moulègre, mériteraient une meilleure ouverture et lisibilité que ce progressif abandon constaté. Parallèlement, les étudiants soulignent l’intérêt de pérenniser des chemins agricoles et d’entretenir les limites de parcelles, notamment en plantant des haies. Il est aussi proposé de “donner à voir” la Châtaigneraie aux travers d’axes de communication nouveaux. La Margeride, le plus à l’est, tire son nom d’un massif boisé monumental. Si son développement touristique et économique doit son salut à l’autoroute A75, le territoire reste selon le groupe d’études, “cloisonné et à retisser”, tandis que des “identités restent à retrouver”. La solution viendrait peut-être de meilleurs échanges entre acteurs locaux : “Croiser tourisme, agriculture et foresterie pour maintenir et conforter les paysages”, conclut l’enquête réalisée sur place. L’idée sous-jacente étant que le massif intègre bien le projet de Parc naturel régional en cours.

 

Six territoires

 

La vallée du Mars est décrite comme un territoire très enclavé, mais parmi ceux qui ont le plus de potentiel : “Cet isolement lui confère une qualité paysagère qui, liée à richesse architecturale, font l’attractivité de cette vallée.” Les points faibles seraient un parcellaire éparpillé car privé de remembrement ou encore la très faible valorisation des berges du Mars qui méritent pourtant qu’on s’y attarde. Les étudiants invitent les acteurs locaux à “créer des itinéraires de découverte”, à “révéler les cascades”, “à mettre en lumière une vélo-route”... A contrario, la vallée de la Cère n’est pas enclavée, mais s’avère un axe majeur de circulation entre RN 122 et voie ferrée. Sauf qu’on ne s’y arrête pas forcément... Aux enjeux de découverte s’ajoutent ceux liés au cadre de vie et de l’agriculture. Créer un parc agricole du Val de Cère d’Arpajon à Yolet tout en offrant un cadre de vie agréable fait partie d’une fiche action qui préconise une diversification par le maraîchage. Il est aussi conseillé aux collectivités de davantage densifier certains bourgs plutôt que de s’étaler en fond de vallée. Les étudiants en architecture perçoivent le pays de Salers-Mauriac comme un “paysage de carte postale”. De fait, si on est en droit de se poser la question “quelles combinaisons possibles entre le maintien d’un paysage-image et le développement d’un paysage-usage ?”, le groupe d’étude répond par l’idée d’aménager des axes de mise en scène des vues les plus majestueuses. La réappropriation de la voie ferrée pour le vélorail en est déjà un brillant exemple. Des petits aménagements dans les bourgs permettraient également de dégager la vue. Les entrées de bourg sont à leurs yeux trop souvent négligées. En territoire du pays de Saint-Flour, les futurs architectes imaginent une meilleure valorisation de la pierre volcanique, élément patrimonial et de développement. Ainsi préconisent-ils son usage local pour du parement, du mobilier urbain et par la création d’une filière locale. Pour faire connaître ce renouveau du basalte, des manifestations et des actions de communication autour du petit patrimoine de la pierre restent à inventer.

 

 

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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