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Un marché foncier revenu à la normale

Lors de ses Assises foncières, la Safer Marche Limousin est revenue sur les évolutions récentes du marché agricole. Le Centre de Ressources du Foncier Agricole était également convié à présenter ses travaux avant un débat autour des chemins d'accès au foncier.

© P. Dumont

C'est à Chanteix en Corrèze que la Safer Marche Limousin a accueilli une centaine de personnes le 17 novembre dernier pour ses 4es Assises foncières. Les travaux ont débuté par un tour d'horizon du marché foncier 2016, en baisse après une année 2015 exceptionnelle. À l'époque la loi d'Avenir venait d'élargir le droit de préemption des Safer ce qui avait engendré une hausse significative des notifications de vente par les notaires. L'année 2016 est donc celle du retour à la « normale ».
13 970 ha ont été vendus cette année sur le marché agricole régional. « En ex-Limousin, 1 ha se vend en moyenne tous les 66 ans », résume Yves Gaonach, directeur de la Safer. Cette surface correspond à 1,5 % de la SAU de l'ex-région. Si cette proportion est identique à la proportion observée au niveau national, il n'en va pas de même du prix. De 6 000 euros/ha en France, la moyenne limousine s'établit à plus ou moins 3 000 euros/ha. Un niveau moyen qui cache des disparités puisqu'entre le niveau le plus haut et le plus bas, il peut y avoir un écart de 5 000 euros. Autre élément à noter, ce prix augmente (+7 %) alors même que les taux d'intérêt et les revenus agricoles sont en berne, témoignant d'un nombre croissant d'achats de terres par des non-agriculteurs. Dès lors, une régulation du marché par la Safer pour éviter la concentration peut-elle s'imaginer ? « Lorsque les prix deviennent vraiment incohérents, il est possible de préempter, explique Yves Gaonach. Le propriétaire peut alors accepter ou retirer son bien de la vente ». La question des parts sociales qui partent à l'agrandissement a elle aussi été abordée. « La Loi d'avenir a permis d'identifier ce problème, a rappelé Geneviève Barat, vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine*, et le contrôle des structures intègre désormais l'agrandissement ».

Cartographier les exploitations
En Limousin, 55 % des exploitants sur le point de partir à la retraite n'ont pas de successeur. Mis en place en 2014, le Centre de ressources du foncier a depuis bien avancé sur la cartographie des statuts des exploitations régionales. L'étude du potentiel maraîcher du pourtour de Limoges également. Fruit d'un partenariat entre l'agglomération de Limoges et la Chambre d'agriculture de Haute-Vienne, elle a permis de détecter des zones à potentiel mobilisable. Le développement de cette ceinture maraîchère passe par trois pré-requis : installer un atelier tremplin (concrétisé aujourd'hui à Verneuil-sur-Vienne), trouver des chemins d'accès au foncier, détecter les espaces disponibles et les protéger. Le projet décrit a visiblement interpellé les participants, la ville de Tulle se déclarant dans une problématique similaire. Rebondissant sur la question de l'alimentation sur le territoire, Geneviève Barat a rappelé les objectifs de la Région de porter à 60 % l'approvisionnement local et 20 % en bio des cantines de lycées. Le débat s'est ensuite orienté vers les nouveaux moyens d'accès au foncier. Partant de témoignages vidéo de plusieurs nouveaux installés, les participants ont pu échanger autour de l'acquisition progressive du foncier par le portage, de l'intermédiation locative et du fond de stockage des exploitations.

* en charge de la ruralité, du vivre ensemble, de la vie associative et de la citoyenneté.

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