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Un « dialogue constructif » avec Élisabeth Borne

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau et le secrétaire général, Hervé Lapie, ont été reçus par la Première ministre, Élisabeth Borne, le 25 avril, à l’Hôtel de Matignon. L’occasion de prendre un premier contact, d’aborder la méthode de travail et les premiers dossiers.

© Twitter Arnaud Rousseau

Souveraineté, compétitivité, revenus, changement climatique, atténuation, stratégie carbone, etc. La Première ministre, Élisabeth Borne, s’est mise à l’heure agricole le 25 avril en recevant une délégation de la FNSEA conduite par son président Arnaud Rousseau. Retenu à Luxembourg pour le conseil européen des ministres de l’Agriculture, Marc Fesneau était absent. Lors des échanges qui ont duré presque une heure et demie, la cheffe du Gouvernement, entourée de ses conseillers Écologie et Agriculture, a fait part de sa volonté de travailler dans un climat « de dialogue », « apaisé » « responsable » et basée sur la « confiance », tant il est vrai que l’exécutif a été chahuté ses derniers temps, notamment lors de déplacements en province. Selon Arnaud Rousseau, c’est le sujet de la méthode qui a d’abord été abordé, Élisabeth Borne et la FNSEA ayant la volonté de traiter les sujets en amont. Le président du syndicat majoritaire a fait part à la locataire de Matignon de ses lignes rouges au premier rang desquelles « l’arrêt des pertes de production ». « Je lui ai remis une note qui montre les courbes de nos importations, en particulier sur les produits d’élevage : viande bovine, volailles, ovins. La courbe des importations devient exponentielle », a indiqué Arnaud Rousseau lors d’un point presse à l’issue de cette rencontre. Il lui a également fait part de son incompréhension entre les propos qu’elle a tenus sur le stand de la FNSEA lors du dernier Salon de l’agriculture et la décision de l’Anses, sous tutelle interministérielle, d’interdire 13 produits à base de S-Métolachlore. Ce serait une « queue de comète d’un dossier » qui était déjà sur son bureau à son arrivée à Matignon, a rapporté Arnaud Rousseau.

Sur la volonté du gouvernement français de demander l’interdiction du S-Métolachlore au niveau européen, « personne n’est dupe », a-t-il affirmé. Car le temps que le sujet soit planifié en discussion et que la discussion soit prise, les autres pays européens pourront toujours utiliser cette substance au moins un an de plus que les agriculteurs français. Excédé que les Français s’autolimitent, il estime que « lorsqu’une molécule est déclarée mauvaise à un endroit, elle est mauvaise partout ».

Eau et PAC
Parmi les autres sujets abordés, Arnaud Rousseau a plaidé pour une accélération massive du stockage de l’eau. « Il faut aller plus vite et anticiper tant qu’il nous reste de marges de manœuvre pour éviter, là aussi, des impasses », a-t-il dit évoquant des territoires qui pourraient, dans un avenir proche, se fragiliser. À l’image des Pyrénées-Orientales qui n’ont connu qu’environ 300 mm de précipitations tout le long de l’année 2022 contre 800 mm à 1 000 mm en année normale. Sur la gestion de l’eau, il préconise d’avancer sur les changements d’assolement, l’innovation, les New Breeding Techniques (NBT). Après un rendez-vous avec Bruno Le Maire, le président de la FNSEA se rendra rue de Varenne, au ministère de l’Agriculture le 26 avril pour s’y entretenir avec Marc Fesneau sur des sujets plus techniques comme le dossier de l’agriculture biologique. Il réitérera sa demande concernant l’enveloppe des 50 à 100 millions d’euros pour sortir la filière de l’ornière. Il fera aussi remonter au ministre les inquiétudes des agriculteurs quant à la déclaration PAC qui ne peut se faire qu’en ligne sur le site Telepac. « Il y a un sujet de robustesse du système », a-t-il affirmé, agacé que certains agriculteurs ne puissent pas finaliser leur déclaration.
Le sujet a été abordé dans les grandes lignes avec Élisabeth Borne. « Nous lui avons demandé de donner des latitudes en termes de délais pour que les agriculteurs finalisent leur déclaration PAC : quelques jours sinon quelques semaines. Il ne faudrait pas que ça dérape comme en 2015 », a-t-il averti ajoutant que, quoiqu’il arrive, les « agriculteurs devront être payés le 15 octobre ».

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