Un congrès sous le signe du renouveau
Près de 200 agriculteurs ont participé le 6 mars aux débats du Congrès de l’Udsea, marqué par une volonté affirmée de redynamiser le réseau syndical.
Le Congrès 2015 marque un tournant dans l’histoire syndicale du département. Dès son ouverture, Christian Peyronny, président de l’Udsea, officialise le changement de dénomination du syndicat décidé en assemblée générale le matin même.
L’UDSEA devient la FNSEA 63
Ainsi renommé, le syndicat réaffirme son appartenance au réseau syndical Fnsea. Les valeurs et les objectifs restent : «une agriculture compétitive et durable». Ils sont toujours portés par « des hommes et des femmes engagés pour un intérêt général partagé » comme le rappelle Xavier Beulin, Président de la Fnsea, devenu pour la circonstance, parrain de la nouvelle entité.
Cependant, le changement de nom doit marquer les esprits sur la façon de fonctionner du syndicat. La Fnsea 63 ne sera pas un syndicat de sympathisants mais d’adhérents, comme cela a été affirmé tout au long des réunions cantonales de l’hiver. Comme tient à le rappeler David Chauve, secrétaire général, « l’enjeu c’est l’implication des gens. A nous de savoir quel avenir nous voulons donner à notre syndicat. Pour être écouté, il faut être nombreux. A chacun de faire des efforts pour convaincre son voisin de rejoindre le réseau ! »
Du dynamisme, de l’énergie et des bonnes volontés, il en faudra encore demain, même avec une nouvelle dénomination, car comme le souligne Marion Vedel, présidente de JA 63, « les grandes victoires syndicales sont rares, pourtant conserver les acquis nécessite déjà un travail de tous les instants ».
Un syndicat présent sur tous les dossiers
Les responsables des sections l’ont martelé pendant leurs interventions, les chantiers sont nombreux et les sources d’inquiétudes multiples : la PAC 2015 et les incertitudes sur son application, les charges sociales, fiscales et surtout administratives, les contraintes environnementales avec les divers zonages et leurs plans d’actions.
Xavier Beulin est conscient des enjeux de ces chantiers et entend l’inquiétude qu’ils causent sur le département du Puy-de-Dôme. D’ailleurs, la Fnsea est déjà présente sur chacun de ces dossiers qu’elle s’efforce d’orienter dans le sens. Si le président de la Fnsea s’est montré pessimiste sur la levée de l’embargo russe, il s’est voulu rassurant sur la conjoncture laitière dont les perspectives semblent plutôt encourageantes pour les prochains mois.
Sur la directive nitrates, au-delà du zonage, les programmes d’action restent l’un des chevaux de bataille de la Fnsea mais l’espoir d’une remise à plat de la directive semble se faire jour car d’autres États membres remettent en question son application.
Sur la PAC, bien que les négociations se poursuivent sur son application 2015, et au vu de l’empilement des contraintes renforcé à chaque réforme, la Fnsea prépare dès à présent la réforme de la PAC 2020. Elle travaille sur un système alternatif qui s’appuierait notamment sur un dispositif assurantiel afin de couper court aux progrès du verdissement.
Répéter pour se faire entendre
Interpelé sur les incohérences entre les discours politiques et leurs déclinaisons pratiques concernant les énergies renouvelables, la protection de l’environnement qui exclut les agriculteurs et multiplie les zonages, la pression de l’administration qui freine tous les projets économiques sous prétexte de précaution, le président de la Fnsea assure du travail réalisé par le syndicat pour faire reconnaître le rôle de l’agriculture pour préserver la biodiversité et assurer une qualité environnementale des territoires. Mais il déplore la perte d’autorité des Préfets notamment sur les administrations décentralisées qui tendent à prendre leurs ordres directement à Paris.
En conclusion de son intervention, il insiste sur la nécessité de faire reconnaître, à tous les niveaux, l’importance de l’agriculture dans l’économie nationale. Il rappelle quelques chiffres clés à faire connaître : le secteur de l’agriculture et de la forêt représente, chaque année, 240 milliards d’euros de chiffre d’affaires soit 4 fois plus que le secteur automobile, un commerce extérieur net de 10 à 11 milliards d’euros et près de 15% des emplois.
Rendez-vous le 2 avril 2015 : Préservation du foncier agricole
La décision d’implanter une prison en pleine Limagne, sur «la meilleure terre du monde », avait choqué plus d’un agriculteur il y a quelques années déjà. Bien qu’il soit impossible d’obtenir l’annulation d’un tel projet, l’Udsea a décidé de dénoncer le phénomène et d’en faire un symbole. Portée par les Organisations Professionnelles Agricoles du département, via l’association Agir Ensemble, une conférence sur la préservation du foncier se tiendra le jeudi 2 avril à 9h30 à Riom.
A l’occasion du Congrès, Christian Peyronny a invité tous les agriculteurs à y participer et à s’y faire accompagner de leurs élus (maire, conseiller général…).
Pour tout renseignement contact : 04.73.44.46.90.