Aller au contenu principal

Un article nommé désir

Adopté en 2018 en pleine polémique sur les accords de libre-échange (UE-Mercosur, Ceta), l’article 44 de la loi Égalim entendait imposer qu’aucune denrée entrant sur le sol français ne soit cultivée avec des produits interdits en UE. Mais ce texte est resté jusqu’ici lettre morte, car il relève d’une compétence européenne.

© Dominique Poilvet

En France, l’équation posée par le syndicalisme majoritaire est relativement simple : des alternatives techniques aux produits phytosanitaires existent (biocontrôle, agroécologie…) et les agriculteurs seraient prêts à les utiliser. Mais elles engendrent des surcoûts qui les exposent à une concurrence qui, à l’autre bout du monde, continue d’utiliser du 2,4-D dans ses champs.
En effet, la réglementation qui les protège des distorsions est très incomplète. Dans le cas des productions végétales, lorsque l’UE prononce des interdictions de phytos, elle abaisse à zéro les limites maximales de résidus (LMR) tolérées pour cette molécule, d’où que proviennent les denrées. Mais ce mécanisme a deux failles pour les produits importés.
D’abord, les produits bannis peuvent continuer à être utilisés dans les pays exportateurs, pourvu qu’ils ne laissent pas de résidus quantifiables dans les récoltes exportées dans l’UE. Et les limites de quantification étant assez élevées, elles sont dans la plupart des cas compatibles avec une utilisation du produit sur la culture, à un stade suffisamment éloigné de la récolte.
Ensuite, les produits bannis peuvent faire l’objet de demandes de « tolérance à l’importation », et de relèvement des seuils limites, lorsque leur interdiction est liée au seul motif environnemental ou à la protection des applicateurs. C’est notamment le cas de l’atrazine, interdite en UE depuis 2003, mais utilisée par de nombreux pays tiers.
Ce sont ces deux trous dans la raquette que l’article 44 de la loi Agriculture et alimentation entendait résoudre, dans un contexte où les interdictions pour les motifs environnementaux sont de plus en plus courantes.

Les plus lus

Famille de concessionnaire FENDT devant les tracteurs de sa concession.
Jeanne Monreysse poursuit l’aventure familiale

Avec Jeanne Monreysse, une nouvelle génération rejoint le siège du concessionnaire FENDT du Cantal. 

vue aérienne de terres agricoles
Fermages 2025, l’évolution des méthodes de calcul

Propriétaires bailleurs et fermiers doivent redoubler d’attention : le calcul des fermages évolue. Longtemps limité à l’…

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont…

Géobiologie : rétablir les bonnes ondes en élevage

Loin des idées reçues, la géobiologie s’impose à nouveau comme un appui pour prévenir stress, baisse de production et…

veaux laitiers.
Comment développer l'engraissement des veaux laitiers en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Afin de mieux caractériser les pratiques d’engraissement des veaux laitiers à l’échelle régionale, les éleveurs sont invités à…

Rats taupiers : activité saisonnière ou futur rebond ?

Les campagnols terrestres sont plus actifs cet automne dans le Cantal, même masqués par les taupes ou l’herbe restée haute. …

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière