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Réactions
"Trop c'est trop !"

La profession départementale réagit aux déclarations de la Cour des Comptes sur l'élevage bovins.  

© M. Comte

David Chaize, président de la section bovine FNSEA 63
L'élevage bovin, peu rentable, laissant des agriculteurs dans des situations trop difficiles :  c'est un constat que l'on a  trop souvent émis et sur lequel nous bataillons chaque jour... Évidemment que nous avons des vaches en France, d'ailleurs, nous sommes un des seuls pays à préserver et développer une génétique et une variété de races bovines allaitantes ou mêmes mixtes. Hélas, toutes les difficultés, reprises dans le rapport, ont déjà fait chuter le cheptel (moins 430 000 vaches allaitantes soit une baisse de 11% en cinq ans, et -10 % si l’on regarde le cheptel bovin entier).
Le monde de l'élevage est déjà confronté aux attaques environnementalistes, antispécistes et de santé publique. La réalité est pourtant là ! La viande bovine se consomme toujours et pour la plupart de nos concitoyens pas en quantité. De plus, les pratiques s'améliorent chaque jour.
Cette stigmatisation de l’élevage français, pourtant le plus vertueux au monde, est inadmissible ! Continuons, tous ensemble, à se défendre !


Thierry Chirol, président de la FDPL
Il était évident pour nous tous de réagir à ce rapport ! Notre cheptel laitier est en baisse depuis de nombreuses années (-2,4 % en France entre avril 2023 et 2022), et cette fois, la production laitière chute aussi, d'autant plus en Auvergne. Nous avons collectivement une responsabilité, celle de nourrir le monde. Nous sommes excédentaires en produits laitiers et tant mieux ! Pourvu que cela dure ! Rappelons le rôle des laiteries dans le tissu économique de nos territoires ! Emmanuel Macron souhaite réindustrialiser la France, nos secteurs sont prêts à accueillir de l'activité économique, et l'on évitera bien des déplacements domiciles-travail, sûrement bien plus coûteux pour la société tout entière et notre cli-
mat ! Et entre nous... qu'on nous laisse choisir le contenu de notre assiette, chers rapporteurs de la Cour des Comptes !


Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63
«Définir une stratégie de réduction !» Connaissons-nous d'autres secteurs où cela a été dit comme tel ? Quel mépris ! Décrier l'élevage, l'agriculture en général, nous en avons tous plus que marre ! S'en prendre à l'agriculture française pour lutter contre le réchauffement climatique semble bien disproportionné !
La Cour des Comptes fait un calcul simple, trop simple ! Les vaches coûtent cher au budget, elles ne rapportent pas à l'agriculteur, elles sont méthanogènes, arrêtons les vaches ! Sauf que... en agriculture et dans la nature en général, le simple calcul ne suffit pas ! D'abord, nous consommons ces produits, alors autant les produire. Et puis, sur les prairies de montagnes, que ferons-nous ? Sans oublier les effets de décarbonation des prairies et la vie de nos territoires... Mais cela, vue de la Cour des comptes... Alors, poursuivons nos travaux sur une stratégie de défense de l’élevage !


Nicolas Chatard, président de Jeunes Agriculteurs 
Sur un plan environnemental, l’élevage est un secteur qui a effectivement un impact en termes d’émission de gaz à effet de serre.  Cependant, les Jeunes Agriculteurs regrettent que la Cour des Comptes se base sur des conclusions qui oublient ses apports positifs sur la biodiversité ou l’entretien des espaces naturels. L’agriculture est le seul secteur en capacité de compenser lui-même une grande partie de ses émissions, en partie grâce aux puits de carbone que sont les prairies. Une grande partie de ces prairies ne sont pas des terres cultivables, et donc, en l’absence d’élevage, elles seraient vouées à devenir des friches.
Sur le plan du renouvellement des générations et de l'installation, l’impact de l’application d'un tel rapport serait désastreux ! En effet, 65 % des jeunes qui se sont installés avec les aides DJA (Dotation jeunes agriculteurs) sont des exploitations en élevage. Encore une fois, cela voudrait dire que 65% des futurs agriculteurs ne seraient plus présents pour nourrir la population et pour entretenir les paysages.
À l’ère de la défense de la souveraineté alimentaire, ce rapport est totalement antagoniste !


Baptiste Arnaud, membre de la section productions végétales
Cette attaque de l'élevage semble augurer de bonnes perspectives pour les productions végétales que nous défendons ! Mais il n'en est rien ! Le secteur animal valorise près de deux tiers des marchés céréaliers, et ceci sans établir systématiquement de concurrence directe avec l'alimentation humaine. Nos rotations sont aussi possibles grâce à des débouchés dans l'alimentation animale. De telles décisions, si elles se mettaient en place, seraient regrettables. Pire, elles seraient regrettées dans les années à venir ! Sur une partie de nos territoires en France, là où l'élevage s'est retiré, la production végétale n'est pas toujours à la hauteur, sans parler des zones montagneuses !
Encore une fois, nous rappelons que nous défendons une agriculture diversifiée, variée, avec de nombreux agriculteurs sur les territoires, et c'est cette richesse que la Cour des Comptes devrait chiffrer !

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