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Laine
Tricolor, un collectif pour développer une filière lainière à haute valeur ajoutée

Alors que la filière lainière est en difficultés depuis plusieurs années, un collectif “Tricolor“ est en cours de création pour relancer
la production nationale.

Laine de BMC et de Noire du Velay.
Avec 58 races ovines élevées en France, la production de laine est très diversifiée.
© HLP

On en est aux prémices, mais le collectif Tricolor est sur les rails après sa première assemblée générale le 25 novembre dernier. Initié par la Fédération Nationale Ovine, il "rassemble éleveurs ovins, transformateurs industriels, acteurs de la création et de la distribution et territoires, et a pour ambition de relancer la production des laines en France", comme noté dans le dossier de presse.
L'idée est de "rassembler les acteurs de la filière (éleveurs, transformateurs, industriels, territoires et distributeurs) qui souhaitent s’engager et s’investir pour (re)développer une filière laine à haute valeur ajoutée en France". Les différents partenaires veulent "défendre une vision commune" en "signant collectivement la charte qui détaille 6 engagements fondateurs et des grands principes d’application par typologie d’acteur". Et ensemble, ils vont déployer un "programme collaboratif qui engage tous les acteurs de la filière afin de garantir la traçabilité, d’améliorer la qualité et d’accroître l’usage des laines françaises tout en faisant la promotion des métiers et des savoir-faire de chaque maillon de la filière".
Attractivité, proximité, traçabilité, équité, qualité, responsabilité, sont les 6 engagements auxquels le collectif adhère pour créer une "filière durable", et accroître, d'ici 2024, de 4 à 24 % la part de laine produite et transformée en France.

Une charge pour les éleveurs

Considérée comme un sous produit de la production ovine, la laine est devenue depuis quelques années une charge pour les éleveurs. Pire, l'effondrement du marché en 2019 et 2020, a mis un frein à sa commercialisation. La laine européenne de 2019 est restée en stock chez les négociants. Sur le département, la FDO qui organisait chaque année une collecte, a renoncé cet été ; le prix annoncé était de 10 cts le kilo. "Innacceptable", pour les éleveurs et pour la FDO.
Jérémy Convers de la FDO explique : "La Chine très gros importateur de laine a fermé ses frontières, pour n'acheter que de faibles quantités, de la laine de haute qualité et à des prix très bas. En France, de multiples initiatives locales permettent de valoriser des laines mais en petites quantités, comme en Haute-Loire avec les Ateliers de la Bruyère à Saugues, ou l'entreprise Seraphita à La Chomette".
Cette situation, qui perdure depuis quelques années, a alerté la profession, et la FNO s'est penchée sur la problématique. C'est ainsi qu'est née l'idée de rechercher une solution pour les laines de France, avec la création d'une filière française.

5 300 tonnes de laines en France

La filière lainière en France est riche de 6,7 millions de moutons élevés par des professionnels, et issus de 58 races de moutons réparties sur l’ensemble du territoire. 5 300 tonnes de laine française soit 80% de la production totale sont exportées en suint chaque année.
"Biodégradable, résistante, isolante, thermorégulatrice et insonorisante, hypoallergénique et antibactérienne, résistante au feu (norme M3), hydrophobe, antistatique, peu salissante et facile à entretenir...“ la laine présente une multitude de qualités pour une multitude de finalités. C'est "l’une des dernières matières premières naturelles que l’on puisse encore produire et transformer grâce aux savoir-faire des entreprises présentes sur le territoire", comme le souligne le collectif dans son dossier de presse. "Une matière noble et écoresponsable qui relie les mondes de l’élevage, de l’industrie textile et de la création internationale avec un grand potentiel de création d’emploi local".

Collectif en cours de construction

Depuis 2018, le programme Tricolor sensibilise les secteurs de la mode, de la décoration et du design aux caractéristiques des laines françaises et encourage leur mise sur le marché.
Le collectif, en cours de création, est actuellement à la recherche de partenaires. Outre des syndicats comme la FNO, Tricolor compte à ce jour des entreprises du secteur textile, dont LVMH, Deloitte, ou Saint-James ainsi que des institutions dont le Mobilier National.
Par ailleurs, le collectif s'attache à répertorier l'ensemble des laines produites en France et à les tester afin d'en définir la finalité. En effet, les différentes laines présentent des caractéristiques diverses qui les orientent vers l'industrie de la mode, du tissu d'ameublement, du matelas… des produits qui correspondent aux savoir-faire des entreprises présentes sur le territoire. Dans le cadre de ce programme, la Haute-Loire, comme d'autres secteurs, s'est portée volontaire pour faire des tests sur de la laine de Blanches du Massif-Central. Une tonne de laine issue de 3 élevages représentatifs du département, va être triée et lavée à Saugues, puis cardée et filée dans le cadre de cette phase de test. L’ensemble de ces tests au niveau national permettront de mieux orienter et donc valoriser les laines françaises.
Le projet du collectif Tricolor est en marche, et la phase de développement du label devrait débuter à partir de 2022.

 

Ils ont dit…

L'engagement de toute une filière

"Les savoir-faire de nos manufactures et les vitrines dans lesquelles nos collections rayonnent, sont une opportunité majeure pour promouvoir l'usage d'une laine produite et transformée en France et les métiers de chaque maillon de cette filière" : Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national.
“Le Collectif Tricolor offre l’opportunité unique de réinventer un système local, vertueux, éco-responsable et juste à l’échelle de toute une filière” : Pascal Gautrand, Initiateur du Collectif Tricolor, Made in Town.
"Le Collectif Tricolor permet de remettre en avant le travail méconnu de toute une filière” : Pascal Nalin, Président de la Chambre syndicale des laines de France.
"C’est une formidable occasion de faire avancer autour d’un même objectif des mondes très différents et de créer les bases d’une filière éco-responsable, durable et à grande échelle” : Michèle Boudoin, Présidente de la Fédération Nationale Ovine.

 

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