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Transmettre le Saint-Pourçain

Petit vignoble du Massif central, le Saint-Pourçain compte quelque 600 hectares de vignes dont les trois quarts chez les membres de l'Union des vignerons de Saint-Pourçain.

Petit vignoble du Massif central, le Saint-Pourçain compte quelque 600 hectares de vignes dont les trois quarts chez les membres de l'Union des vignerons de Saint-Pourçain.
Petit vignoble du Massif central, le Saint-Pourçain compte quelque 600 hectares de vignes dont les trois quarts chez les membres de l'Union des vignerons de Saint-Pourçain.
© Union des vignerons de Saint-Pourçain

En 2022, les vignerons de la coopérative lancent leur Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) pour faciliter l'installation de jeunes en leur donnant un coup de pouce sur le foncier, et tenter de remplacer les départs à la retraite qui vont se multiplier ces prochaines années. La coopérative compte actuellement 18 employés et fait vivre près de 200 familles. Son président Jean-Marc Josselin insiste sur les difficultés climatiques : « Sur les cinq dernières années, on a fait trois demi-récoltes ; il y a matière à réfléchir sur la pérennité des exploitations. Et comme les surfaces sont devenues importantes, les banques hésitent à accompagner les futurs repreneurs. » Un résumé éloquent de la situation : souvent, les domaines n'ont pas été transmis à l'identique, mais démantelés et rachetés par les voisins. Qui, arrivant à l'âge de la retraite, tentent de vendre, « mais ajouter 20 hectares de vigne à une exploitation qui en compte déjà 30 nécessite de repenser la structure de l'entreprise, d'embaucher... » Jean-Marc Josselin le reconnaît : « Si on se projette à cinq ans, une centaine d'hectares pourraient être libérés par les départs en retraite. Ces difficultés pour le renouvellement des générations concernent toutes les filières agricoles en France. » La transmission familiale est complexe, celle hors-cadre familial encore plus ardue. Jean-Marc Josselin s'indigne : « On pourrait subvenir à nos besoins, mais les normes de production, la transmission coûtent de plus en plus cher. Donc on recourt à l'importation. » Frédéric Germain, le directeur général de la coopérative viticole fraîchement nommé, rappelle un des objectifs de la coopérative : « Favoriser la richesse et la diversité du territoire, préserver le paysage viticole et les terroirs, car si demain on installe des centrales photovoltaïques et des éoliennes, notre belle montagne bourbonnaise va moins donner envie ! »
Ce dernier observe que, dans le vin, ce terme « coopérative » traîne une mauvaise image. « Pourtant, Nicolas Feuillatte, en Champagne, est une coopérative. » Produire simplement du raisin ferait-il moins rêver les jeunes que de signer son vin d'une étiquette à son propre nom ? « La coopération n'est pas mise en avant dans les écoles spécialisées, et c'est bien dommage, » déplore le président. Pour un membre, les investissements sont moindres, le matériel mutualisé et l'empreinte carbone diminue : des bénéfices qui comptent. Pour garder son potentiel de production et continuer à exister dans l'économie rurale locale, les vignerons ont donc créé une Société coopérative d'intérêt collectif dont l'activité a débuté le 1er janvier 2022. Cette SCIC souhaite lever des fonds auprès des clients de la cave coopérative, des collectivités, des organismes professionnels, des banques et des assurances. « On cherche plus d'un million d'euros », explique le président de la coopérative. Ces fonds seront utilisés pour acheter ou louer les terres des viticulteurs qui partent à la retraite. La structure sera opérationnelle, si tout se déroule comme prévu, dès juin 2022.

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