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À la veille de l'ouverture du Sommet de l'Élevage, quelles sont les revendications du monde agricole ?

À la veille de l'ouverture du Sommet de l'Élevage (7 au 10 octobre), à Clermont-Ferrand, la FRSEA et les Jeunes agriculteurs d'Auvergne Rhône-Alpes, la Copamac Sidam et le Berceau des races à viande pointent quatre sujets majeurs sur lesquels des réponses des pouvoirs publics sont attendues.

Mercosur : « Ce n'est pas aux producteurs de viande bovine de payer la note »

Qu'Annie Genevard soit toujours à la tête du ministre de l'Agriculture la semaine prochaine ou que ce soit, un ou une autre ministre qui soit nommé d'ici là, les responsables professionnels martèlent leur message : il leur faut des réponses et des prises de position fermes de la France sur des sujets aussi cruciaux que le Mercosur.

« L'instabilité que traverse notre pays nous inquiète car la voix de la France porte moins à Bruxelles », souligne Christian Bajard, coordinateur du Berceau des Races à viande du grand Massif central. Le « Non au Mercosur » sera donc le fil rouge de l'édition 2025 du Sommet de l'Élevage : « On est capable de produire de la viande chez nous, à condition de donner du revenu aux éleveurs, qu'ils puissent produire dans des conditions normales sans les confronter à une concurrence déloyale avec des traités de libre-échange dévastateurs comme celui du Mercosur. Une centaine de milliers de tonnes sont en jeu, contrairement à ce qu'a affirmé le président Macron ce n'est pas du tout anodin sur le marché européen », rappelle l'éleveur de Saône-et-Loire.

Et d'estimer que c'est bel et bien au Chef de l'État de siffler la fin de la partie : « Le Président de la République doit s’opposer publiquement à l’accord Mercosur et saisir la Cour de Justice de l’Union européenne afin de vérifier la légalité de la procédure de scission de l'accord déclenchée le 3 septembre par la Commission européenne », précise Patrick Bénézit, président de la Copamac et de la Fédération nationale bovine.

Emmanuel Macron au Sommet de l'Elevage ?

Selon nos confrères de la Montagne, " Le président de la République aurait annoncé, lundi 29 septembre, au président du Sommet de l'Élevage Jacques Chazalet sa volonté de se déplacer la semaine prochaine en Auvergne pour visiter le salon. Cette visite pourrait intervenir jeudi 9 ou vendredi 10 octobre.

Lire aussi Le Sommet de l'Élevage 2025 privé de ses bovins mais pas de ses éleveurs

DNC : de nouvelles mesures indispensables pour les éleveurs touchés

« Même si le marché en viande est plus porteur que les autres années, et il était temps pour que les producteurs soient enfin rémunérés à leur juste valeur, la situation sanitaire liée à l'apparition de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) inquiète les éleveurs. On est évidemment solidaires de nos collègues qui ont fait le sacrifice de leur troupeau », souligne Christian Bajard.

Un sentiment partagé par David Chauve, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes qui rappelle les priorités face à la DNC : « La vaccination obligatoire et intégrale en zone réglementée, une vérification stricte par les pouvoirs publics des vaccinations et des conditions de déplacement dans le cadre des mouvements dérogatoires autorisés (retours d’estives), le versement d’avance pour les pertes d’exploitation (immobilisations et dépeuplement), des indemnisations de toutes les pertes directes et indirectes liées à la DNC pour tous les éleveurs de la ZR (foyers ou non) au-delà des trois mois réglementaires, et des exonérations fiscales et sociales des indemnisations pour abattage ».

La profession réclame aussi un dispositif spécifique de compensation* pour les broutards et les veaux laitiers en cas d’impossibilité d’engraissement pour ces animaux faute de place dans la zone requise.

Lire aussi « Le nouveau foyer de DNC dans le Rhône ne doit en aucun cas être un prétexte pour tirer les prix vers le bas »

PAC post 2027 : La baisse du budget est un très mauvais signal

Les responsables professionnels tirent la sonnette d'alarme face à la baisse annoncée du budget de la PAC de 20 % par rapport au budget actuel : « Cette trajectoire budgétaire est inacceptable : elle affaiblit la seule politique véritablement intégrée de l’UE ; elle met en péril le revenu des agriculteurs et le renouvellement des générations ; elle compromet l’adaptation aux défis climatiques, la recherche et l’innovation ; elle accentue la renationalisation et la mise en concurrence des agricultures européennes », détaille David Chauve, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.

La présence de nombreux députés européens au Sommet de l'Élevage devrait être l'occasion de plaider en faveur d'une PAC plus ambitieuse.

Recours prairies : une mise en œuvre indispensable dès cet automne

Le processus de contestation de l’indice utilisé pour estimer les pertes en prairies (pour les assurés comme les non-assurés) bénéficie d’une modification législative à travers l'article 4 de la Loi Duplomb, avec notamment la mobilisation possible de comités départementaux, sur décision préfectorale, pour analyser l’évolution de l’indice, au regard de la réalité de terrain.

Mais les éléments techniques concernant l’application de cette évolution ne sont pas encore connus, puisque la publication du décret d'application n'est toujours pas effective.

Selon Patrick Bénézit, « il y a urgence puisqu'au 20 août 2025, plus du tiers des régions fourragères connaît un déficit supérieur à 25 % par rapport à la normale, représentant à elles seules 43 % des surfaces en prairies permanentes. Le décret doit donc être publié d’ici fin septembre afin de ne pas laisser les éleveurs touchés par la sécheresse une nouvelle année sans solution ».

« On ne donnera pas envie aux jeunes de s'installer en agriculture, si on ne leur donne pas des perspectives de revenu et des moyens de production » Jocelyn Dubost, président des JA Auvergne-Rhône-Alpes.

* Compensation de la différence entre la valeur de marché pour un animal à destination de l’engraissement et la valeur de l’animal abattu pour la viande.

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