Think Tank agricole régional, penser l’agriculture de demain
Évoqué en janvier lors des vœux du président de Région à la presse, le Think Tank agricole de Nouvelle-Aquitaine a tenu sa première journée de réflexion le 17 juillet. Destiné à réfléchir à un "plan de retournement" de l'agriculture, il a réuni de nombreux experts dont des représentants du monde agricole.
Évoqué en janvier lors des vœux du président de Région à la presse, le Think Tank agricole de Nouvelle-Aquitaine a tenu sa première journée de réflexion le 17 juillet. Destiné à réfléchir à un "plan de retournement" de l'agriculture, il a réuni de nombreux experts dont des représentants du monde agricole.

Anticiper et s’adapter
C’était un des projets phares d’Alain Rousset pour 2025 : mettre sur pied un think tank agricole pour penser l’avenir de l’agriculture de demain et donner des clés aux décideurs politiques. Première région agricole de France, riche de nombreux signes de qualité et de productions diversifiées, la Nouvelle-Aquitaine n’en subit pas moins un contexte perturbé. Aujourd’hui, à l’instar d’autres régions, la région a tendance à décrocher en termes de revenus et de productivité.
« Nous sommes dans la gestion du quotidien et des crises mais nous ne réfléchissons pas suffisamment à l’avenir, analyse Jean-Pierre Raynaud, vice-président en charge de l’agriculture. Nous devons mieux anticiper les évolutions de l’agriculture, rester en capacité de produire tout en limitant les conséquences sur l’environnement ».
Le 17 juillet dernier, le Think tank agricole s’est réuni pour la première fois avec pour thème du jour un sujet central : les conditions de sécurisation du revenu et de la qualité de vie des agriculteurs dans un écosystème en transition. Autour de la table, de nombreux experts, économistes, chercheurs, politiques et des représentants du monde agricole parmi lesquels Olivier Lasternas, éleveur bovin et président du Herd-Book Limousin et Luc Servant, secrétaire général de la Chambre régionale d’agriculture (CRANA).
Sécuriser le revenu
Trois interventions étaient prévues pour alimenter les débats, celle de Vincent Chatelier, économiste à l’INRAE sur les performances économiques et la dispersion des revenus, de François Purseigle, professeur de sociologie à INP Toulouse sur la colère du monde agricole et de Bertrand Dumas conseiller en économie agricole à la CRANA sur la compétitivité des filières régionales. Cette première journée de réflexion donnera lieu à de prochaines en septembre et en mars prochain. L’objectif, prendre du recul et identifier des pistes d’action en gardant à l’esprit comme le rappelle Alain Rousset que « Sans modèle viable et rémunérateur, il ne peut y avoir de transformations durables ». Alors que l’on commence à débattre de la future PAC, la Nouvelle-Aquitaine a par ailleurs rappelé que le maintien des deux piliers était essentiel. « Une recentralisation serait gravissime, explique le président de la Région. Le second pilier nous donne la possibilité d'innover et cela va dans le même sens que notre Think tank : on ne peut se contenter d'indemniser en cas de problème. D'autre part, avec un territoire très diversifié il faut pouvoir s'adapter pour être efficace ».
P. Dumont