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« Terres incultes » sur le domaine de Chapieu : le sillon d'une réussite

Après quatre ans de procédure de « remise en valeur de terres incultes », onze exploitants agricoles bénéficient aujourd'hui d'un bail rural sur 173 hectares à nouveau cultivés au nord de Mende. Une action inédite par son ampleur en Lozère grâce à l'action coordonnée de la Safer, de la chambre d'agriculture et des collectivités.

Philippe Boulet, animateur de l'Astaf, et Sylvain Garcia, chargé d'étude au sein de l'Astaf.
Philippe Boulet, animateur de l'Astaf, et Sylvain Garcia, chargé d'étude au sein de l'Astaf.
© GS

Des terres en friches, des épines et une forêt en train de refermer le paysage. Au sud-est de Mende, le domaine de Chapieu, commune de Lanuéjols, ne laissait pas présager d'un grand avenir. Et pourtant, au terme de quatre années, voilà aujourd'hui 173 hectares de nouveau cultivés et qui ont permis l'installation ou la pérennisation de onze exploitations.
Pour réussir, il a fallu utiliser une loi votée en 1992, autorisant la pratique ancienne de « remise en culture de terres incultes ». C'est-à-dire : manifestement non cultivées depuis plus de trois ans. Et pour cause : les nombreux propriétaires et héritiers de cette propriété de Chapieu ne parvenaient pas à décider du sort de ces 240 hectares près de l'aérodrome de Mende. Alors, en mars 2018, la Safer lançait une demande d'autorisation auprès de la préfecture qui a chargé la commission départementale d'aménagement foncier de réaliser une visite sur le terrain le 4 mai 2018. Avant même la procédure, « un important travail préparatoire a été mené, pour que le département, la direction des territoires de la préfecture et la Safer travaillent main dans la main » rappelle Sylvain Garcia, chargé d'étude au sein de la structure. Premier constat : une partie du domaine était déjà reboisée depuis plus de trente ans. 54 hectares considérés comme forêt ont donc été d'emblée exclus du projet.
Si la procédure pour terres incultes peut aller jusqu'à l'expropriation, en Lozère, l'objectif était surtout de favoriser les installations et relancer la production sur ces terres fertiles, sans toucher à la propriété elle-même. La procédure a nécessité d'abord une mise en demeure fin juillet 2018 pour laisser une dernière chance aux propriétaires de relancer l'activité. Faute de réponse, la procédure de demande d'autorisation d'exploiter en elle-même était lancée deux mois plus tard, avec l'élaboration d'un plan de remise en valeur des terres. À l'automne 2019, onze lots étaient identifiés par la Safer et la chambre d'agriculture, donnant lieu à 34 candidatures.

 

*À venir dans votre journal : Chapieu est une réussite économique mais aussi humaine. Durant les prochaines semaines, le Réveil Lozère vous proposera des portraits de celles et ceux qui font aujourd'hui revivre l'activité agricole sur ces terres.

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