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Sommet de l'élevage : Welcome à la Hereford

Le 6 octobre, le Sommet de l’élevage sera le cadre du tout premier concours national de race Hereford en France.

© Réussir F.D'alteroche

Cette année, le Sommet de l’élevage accueillera le tout premier concours national de la race Hereford. Il aura lieu le vendredi 6 octobre prochain 12 heures au Zénith d’Auvergne à Clermont-Ferrand. Représentée par l’organisme de sélection (OS) Hereford France, la race se verra attribuer dix places de bovins dans le hall des animaux de Cournon. Des Hereford en provenance du Morbihan, des Ardennes, de la Meurthe-et-Moselle, de la Creuse, de la Loire et de la Saône-et-Loire. Parmi ces spécimens, huit génisses s’affronteront devant un jury composé exclusivement de femmes. L’une est une éleveuse canadienne de Hereford du Nord Alberta, représentant l’interprofession de son pays. La seconde est une éleveuse suédoise, secrétaire générale de la race au niveau européen. Le secrétaire général de la race à l’échelle mondiale, un éleveur uruguayen, assistera lui aussi à ce concours présidé par le président de l’OS Hereford, France Pascal Bastien, éleveur en Meurthe-et-Moselle.

La Hereford séduit en France

En à peine une dizaine d’années, la race Hereford est passée en France d’environ un millier de mères à 4.800 aujourd’hui. L’OS compte environ 80 élevages adhérents détenteurs de 15 à 120 mères, indique Jean-François Protheau, administrateur de l’OS. Les détenteurs français de bovins Hereford seraient au nombre de 200.

Race d’origine anglo-saxonne très répandue sur le continent américain, en Australie, Nouvelle-Zélande ou Europe Centrale, la Hereford séduit aujourd’hui des éleveurs français pour sa rusticité et sa docilité. Les animaux rencontrés en France sont dépourvus de cornes. « La Hereford est une vache très économe », confirme Jean-François Protheau. Réputée pour son aptitude à ne se nourrir que d’herbe et de foin, la Hereford se passe très volontiers d’aliment. Elle n’est pas gourmande non plus en frais vétérinaires et, très appropriée à la conduite en plein air, elle dispense de bâtiments, argumente l’éleveur.

Pas seulement un effet mode

La Hereford profite également de l’engouement actuel pour les viandes grasses persillées des races anglo-saxonnes. D’ailleurs, les deux races se sont rapprochées l’une de l’autre en France. L’OS Hereford soutenant désormais l’Angus dans son projet de se faire reconnaître comme race de France, informe Jean-François Protheau. L’effet mode suscité par la viande d’Angus dans la restauration de luxe résulte d’un lobbying très fort de la part de la race et de ses importateurs commerciaux, reconnaît l’éleveur saône-et-loirien. Mais plus qu’une mode, il y a une réalité de marché, poursuit-il, citant les 1.300 carcasses/jour que consommerait l’enseigne Buffalo Grill ou encore Métro qui propose en permanence à ses clients de l’Angus en provenance d’Irlande.

Les races anglo-saxonnes ont déjà des circuits commerciaux bien implantés en France. Faute de trouver de l’Angus ou du Hereford français, de nombreuses boucheries de luxe s’approvisionnent à Rungis en import, fait remarquer Jean-François Protheau. Le bon point, c’est que cela contribue à promouvoir ces races en France. Pour l’OS, l’enjeu est d’arriver à imposer de la viande française face à l’export sur ces créneaux.

Des débouchés garantis

L’OS Hereford France connaît tous les circuits commerciaux qui s’offrent à ses adhérents. Il y a par exemple la marque “Charal” de Bigard qui a développé pour la grande distribution un produit dénommé “Herbo-Pack”. Il s’agit de viande issue d’animaux croisés de races laitières par du Hereford. Abattues à 24 mois, les carcasses permettent d’obtenir des côtes pesant entre 750 et 850 grammes, d’où des portions plus adaptées à la demande des consommateurs, indique Jean-François Protheau. Cette viande est produite dans le cadre d’un contrat avec l’abatteur. Ce débouché a bien pris dans l’ouest de la France. Depuis trois ans, il commencerait à percer dans l’est.

L’OS tient à maîtriser les débouchés de ses adhérents. Elle se charge de négocier le prix d’achat pratiqué par les opérateurs et fournit des indications de prix à ses éleveurs, explique Jean-François Protheau. Pour les mâles qui ne sont pas destinés à la reproduction, l’OS préconise de produire des bœufs pour la boucherie fine, très demandeuse dans les grandes métropoles. « Abattus entre 24 et 30 mois, leurs carcasses atteignent 400 à 450 kg et sont payées 6 € le kilo cette année », assure l’éleveur de Mercurey qui précise que l’OS se charge de recenser l’offre et la demande et de les mettre en relation.

Profitant de l’expansion de la race, les éleveurs français de Hereford n’ont pas de mal à écouler leurs animaux reproducteurs. Les génisses de qualité inscrites sont littéralement prises d’assaut, confie Jean-François Protheau. En 2016, pour faire face à cette demande, l’OS a du importer 80 femelles en provenance de Hollande et de Grande-Bretagne...

Les 4, 5 et 6 octobre, le Sommet de l’élevage sera de retour durant trois jours au Parc des expositions de la Grande Halle d’Auvergne de Clermont-Ferrand pour sa 26e édition.

26e édition du 4 au 6 octobre

Leader européen incontesté du secteur bovin viande et s’imposant chaque année un peu plus comme l’événement national de référence des éleveurs laitiers de zones agro-climatiques difficiles, le Sommet de l’élevage représente aujourd’hui une vitrine exceptionnelle du savoir-faire français en matière de production animale et de génétique.

Cette nouvelle édition s’annonce sous les meilleurs auspices : 2 000 animaux d’élite, 1 500 exposants attendus dont 300 internationaux de 31 pays et une trentaine de conférences programmées, sans oublier des rencontres d’affaires, concours d’envergure, animations et nouveautés marquantes. De quoi offrir un panorama complet du secteur de l’élevage français aux 88 000 visiteurs professionnels attendus.

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