Aller au contenu principal

"S'installer en apiculture dans le Cantal, c'est possible"

Passionné d'apiculture depuis l'adolescence, Laurent Chateau a choisi d'en faire son métier malgré un contexte difficile.

À 24 ans, Laurent Chateau exploite déjà près de 200 ruches.
À 24 ans, Laurent Chateau exploite déjà près de 200 ruches.
© C.Dubarry

Tout jeune déjà, Laurent Chateau était fasciné par les abeilles. Apiculteur amateur dès l'âge de 14 ans, c'est pourtant vers la menuiserie qu'il se tourne d'abord avant de rejoindre, son diplôme en poche, la société Combelle à Marmanhac. "J'aime le travail du bois, et les compétences que j'ai acquises dans ce domaine se sont révélées très précieuses pour mes activités apicoles." En effet, Laurent Chateau fabrique, entretient et répare ses ruches lui-même. Un atout de poids qui lui donnera la confiance nécessaire pour élaborer un véritable projet professionnel autour de l'apiculture. "J'ai finalement quitté l'usine pour passer un BPREA(1) au lycée agricole d'Aurillac et entamer mon parcours à l'installation immédiatement après."


Un métier exigeant


Accompagné par la Chambre d'agriculture et les JA en 2014, Laurent finit par faire valider son projet et obtenir une DJA(2) grâce à laquelle il se procure le matériel nécessaire. Il devient officiellement chef d'exploitation apicole en février dernier à Lafeuillade-en-Vézie. "Je possède pas loin de 200 ruches réparties dans un rayon d'environ dix kilomètres aux alentours de mon domicile. C'est beaucoup de travail. De l'extérieur, on peut s'imaginer que l'apiculture est juste un hobby mais c'est un authentique métier d'élevage." Dès la sortie de l'hivernage, au mois de mars, Laurent Chateau travaille ainsi en moyenne dix à douze heures par jour et souvent bien plus encore lors de la pleine saison qui s'étend de la mi-mai à la fin juillet. "En fait, la collecte du miel n'est qu'un aspect de mon activité", précise le jeune api- culteur. "Au quotidien, je dois surtout surveiller les colonies, vérifier qu'elles se développent bien, résoudre les problèmes qui se présentent au cas par cas (maladies, parasitisme, surpopulation...). Non seulement cela prend du temps mais cela me fait faire beaucoup de déplacements."


Préparer l'avenir


Comme tous les élevages, l'apiculture ne peut se concevoir que sur le long terme. "Je crée de nouvelles colonies en divisant des couvées et en y introduisant des reines que j'élève moi- même pour ne pas être trop tributaire de la nature. Je fabrique de nouvelles ruches dans mon propre atelier de menuiserie pour les accueillir." Le jeune homme est confiant : "D'ici quatre ans, je compte posséder environ 400 ruches. Pour que mon exploitation soit vraiment viable, je voudrais faire dans les cinq tonnes de miel par an." La production mise en pot directement sur la propriété est écoulée auprès des particuliers et dans les commerces locaux. "En fonc- tion de la récolte, je démarcherai aussi les grandes surfaces", projette l'apiculteur. Un chiffre ambitieux en regard des mauvaises saisons qui se succèdent depuis quelques années, et surtout de 2014. Mais Laurent Chateau est optimiste : "C'est vrai que l'apiculture n'est pas très populaire dans le département et que le contexte n'est pas favorable à ce type d'élevage, mais pour moi s'installer en apiculture dans le Cantal, c'est possible."

(1) Brevet professionnel responsable d'exploitation agricole.

(2) Dotation jeune agriculteur.


Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Les plus lus

Une dame dans une pièce.
Hôpital d’Aurillac : “Je n’ai pas pour habitude d’abandonner”

Attaquée sur les réseaux sociaux puis lors du conseil municipal d’Aurillac, la directrice réagit.

Attaques de loup dans le Cantal : hécatombe en une semaine

A trois jours d'intervalle, les troupeaux ovins de Jérôme Planchot et Guillaume Roux ont été attaqués dans le secteur de Murat…

Vautours : quatre veaux réduits à l'os dans les Monts du Cantal

Quatre veaux retrouvés à l'état de squelette dans deux estives attenantes des Monts du Cantal. Sur l'un d'eux, une soixantaine…

Dermatose nodulaire contagieuse : un foyer en Savoie

Après plusieurs cas en Italie, la France est à son tour touchée par la DNC, la dermatose nodulaire contagieuse, avec un cas…

Coureurs trailers en descente sur un chemin dans le brouillard.
Et si un Cantalien s’adjugeait l’UTPMA ?

Dans un ultra trail du Cantal (UTPMA) réputé pour sa technicité, sa variété et ses paysages, l’expérience du terrain pourrait…

les quatre personnes de la famile Soule
À tire d’aile, 20 ans de diversification pour le Gaec des Tuyas Dorés

Depuis 20 ans, le Gaec des Tuyas Dorés à Saint-Poncy élève et commercialise des volailles en plus de son atelier de vaches…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière