Aller au contenu principal

Selon les producteurs, les entreprises scient leur propre branche

La FDSEA du Cantal et les Jeunes agriculteurs ont bloqué l’entrée des entreprises de transformation laitière, responsables de la baisse du prix du lait payé en avril.

À Riom-ès-Montagnes et à Saint-Mamet (photo), une cinquantaine d’éleveurs ont bloqué les camions à l’entrée des laiteries.
À Riom-ès-Montagnes et à Saint-Mamet (photo), une cinquantaine d’éleveurs ont bloqué les camions à l’entrée des laiteries.
© R. S.-A.

Quelques heures avant que s’engagent des négociations nationales (au Cniel) et européennes (à Bruxelles), les producteurs de lait ont bloqué  les usines de transformation pour prévenir de leur détermination. Car selon la FDSEA et les Jeunes agriculteurs, le dernier prix affiché sur la feuille de paye (celle du mois d’avril) est humiliant : 210 euros/1 000 litres. Ce lundi matin, une cinquantaine d’agriculteurs avaient dressé un barrage à l’entrée de l’usine LFO de Saint-Mamet. Ils étaient autant devant les établissements Lactalis, à Riom-ès-Montagnes. Certes, les manifestants répondaient à un mot d’ordre national. Mais ils savent avancer des arguments pour que le lait soit mieux payé dans le Cantal. Une zone de montagne et des conditions de productions difficiles, un lait généralement transformé en fromage, voire en AOC. “Alors qu’il nous est payé en dessous de la poudre de lait !”, s’indigne la profession.

Une baisse historique
Jean-Louis Bruel, délégué cantonal de la FDSEA, s’est replongé dans les archives. Il faut remonter 25 ans en arrière, en 1983, pour retrouver un prix semblable à celui payé en avril 2009 ! “Comment peut-on installer des jeunes dans des conditions pareilles ?”, s’interroge le responsable des JA, Jean-François Navarro. Il sait aussi la fragilité de ceux qui, fraîchement installés, ont de lourdes charges liées aux investissements. Il remarque enfin que ceux qui sont à la tête d’un troupeau mixte n’attendent plus qu’une chose : une nouvelle campagne d’échanges de droits à produire. Il en conclut que “quand il n’y aura plus de producteurs, il n’y aura plus non plus d’entreprises”...” Chantal Cor, présidente de la section laitière de la FDSEA, a ouvert une discussion avec les responsables du transformateur 3A. Ceux-ci adhèrent à l’idée du syndicat de créer une cellule de veille départementale capable de faire le point tous les mois.

La transparence des marges
Ils s’engagent aussi à jouer la transparence sur leurs marges, à condition que la GMS en fasse autant. Les agriculteurs sont prêts à les encourager dans cette voix. “Qu’ils montrent l’exemple, et nous, les producteurs, feront le nécessaire pour que la grande distribution fasse de même”, promet Chantal Cor. Les relevés de prix dans les supermarchés révèlent un litre de lait demi-écrémé “premier prix” à 0,59 euro, alors qu’il n’est payé que 0,21 au producteur. La responsable syndicale souligne qu’il y a “fort à parier qu’il coûte plus cher à produire qu’à transformer”...
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Les plus lus

Famille de concessionnaire FENDT devant les tracteurs de sa concession.
Jeanne Monreysse poursuit l’aventure familiale

Avec Jeanne Monreysse, une nouvelle génération rejoint le siège du concessionnaire FENDT du Cantal. 

vue aérienne de terres agricoles
Fermages 2025, l’évolution des méthodes de calcul

Propriétaires bailleurs et fermiers doivent redoubler d’attention : le calcul des fermages évolue. Longtemps limité à l’…

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont…

Géobiologie : rétablir les bonnes ondes en élevage

Loin des idées reçues, la géobiologie s’impose à nouveau comme un appui pour prévenir stress, baisse de production et…

Assurance prairies : tous les "indices" de la faillite d’un système

Les éleveurs assurés laissés au bord de la route par un indice satellitaire défaillant qui occulte complètement la sécheresse…

veaux laitiers.
Comment développer l'engraissement des veaux laitiers en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Afin de mieux caractériser les pratiques d’engraissement des veaux laitiers à l’échelle régionale, les éleveurs sont invités à…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière