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Sécurité et mal-être en agriculture : anticiper les maux

Sur les exploitations agricoles, le toujours plus et toujours mieux sont l’ennemi du bien-être et de l’équilibre au travail. Prévention avec la MSA du Cantal au lycée agricole de Saint-Flour. 

Un groupe de personnes autour d'une table.
Les différents ateliers mettaient en situation ou invitaient les participants à mieux se connaître.
© b.parret

Les chiffres ne prêtent pas à sourire ! Pourtant, les conseillères de la MSA ont joué la carte pédagogique
avec des outils simples, beaucoup de bienveillance et parfois l’humour nécessaire pour aborder un sujet grave aux conséquences trop souvent dramatiques. L’idée était de sensibiliser au fait que trop faire, trop vouloir bien faire, peut produire l’effet inverse. La rencontre avec les élèves et étudiants de CGEA 2, BPREA, CS
ovins et bovins viande du lycée agricole sanflorain Louis-Mallet avait pour objet la sécurité et le bien-être au travail ou comment s’organiser pour éviter les accidents et le mal-être qui conduit plus de 500 agriculteurs et agricultrices à mettre fin à leur jour, chaque année, selon les chiffres de la Mutuelle sociale agricole.
Ce chiffre est probablement en-dessous de la réalité. La profession d’agriculteur est celle qui en France est la plus concernée par les cas de suicide. De même, la MSA enregistre environ 12 000 accidents de travail chaque année dont 11 000 concernent les chefs d’exploitation. La période la plus accidentogène se concentre sur les cinq premières années d’activité. C’est d’abord des drames humains dont le nombre interroge dans le monde agricole et à la MSA en particulier.


Trop de drames

Les choses changent”


L’objectif de la journée était donc de conduire chacun à s’interroger et à définir sa zone de confort entre individu, entreprise et relations sociales. Plus cette zone de confort est identifiée, plus on s’éloigne d’une fatigue permanente où la vigilance baisse, où les contrariétés ne permettent plus d’être lucide face aux difficultés, à la charge de travail. Les différents ateliers proposaient aux participants d’identifier les signaux d’alerte chez soi et chez les autres, de définir ses valeurs et ses priorités, d’organiser son planning et sa charge de travail, de connaître son environnement social pour, le cas échéant, trouver des soutiens. “Les choses changent” reconnaissent plusieurs jeunes, eux qui seront les futurs chefs d’exploitation. Cependant, la culture du travail persiste, acquise très jeune, de ne “pas passer pour un fainéant”. Certains évoquent le poids du regard des autres tant dans le milieu agricole qu’extérieur avec l’agribashing. 


La confiance en soi contre es pressions


La pression est aussi la conséquence d’avoir à prendre la suite et d’assumer l’héritage familial, construit par plusieurs générations. Les exploitations ont changé de taille avec l’obligation accrue de résultats de production et financiers, de connaissances techniques. Pour autant, aucun des jeunes ne s’engage dans l’agriculture à contre-cœur. Bien au contraire, ils assument leur choix souvent avec passion. L’isolement, tant dans le travail que sur des communes à la démographie chancelante, pèse sur les esprits. Il est donc important de bien se connaître et d’avoir les clés pour identifier les signaux d’alerte. Il est important de prendre du
temps pour soi, confirment plusieurs jeunes, qui apprécient les loisirs ou de se retrouver entre amis. Prendre des vacances, des week-ends à rallonge, n’est plus vraiment tabou. Ce sont des temps pour récupérer, se ressourcer. La confiance en soi est indispensable.

 

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