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Sécuriser la ressource en eau : un impératif pour l'agriculture

Le 10 juillet, la Préfet a réuni l'ensemble des acteurs économiques et des élus pour échanger sur l'adaptation au changement climatique. Objectif : identifier des actions en vue d'une adaptation optimale sur notre territoire.

+4°C d'ici 2100

La réflexion entamée en 2024 autour de la planification écologique et qui concerne l'eau, l'agriculture, la forêt, l'activité industrielle et la rénovation énergétique s'est poursuivie le 10 juillet dernier en Préfecture dans le cadre d'une COP (Conférence des Parties) sur le thème de l'adaptation au changement climatique. La séance s'est ouverte sur les principales évolutions attendues du climat pour notre territoire. « La France et l'Europe occidentale seront parmi les zones les plus impactées par le changement climatique à l'horizon 2100 avec une hausse de température attendue de +4°C » annonce le Préfet Yvan Cordier qui souhaite que cette COP soit davantage opérationnelle que les précédentes car « d'ores et déjà nous ressentons les effets de ce changement, à travers les crues du 17 octobre 2024 » ou encore des sécheresses ou épisodes de canicule que nous venons de vivre mais aussi la baisse de l'enneigement, la propagation de nouvelles espèces d'insectes...

« Ici notre chance, c'est la diversité de l'agriculture »

La première table ronde s'intéressait aux inondations et à la gestion de l'eau et des risques. Et du point de vue climatique, Tatiana Gontier, cheffe du bureau prévention des risques DDT43, a annoncé une hausse hivernale de la pluviométrie et des phénomènes de pluies intenses plus particulièrement marqués sur l'Allier Brivadois et l'Allagnon. Les inondations du 17 octobre n'ont heureusement fait aucune victime en Haute-Loire, et selon Jean-Paul Bringer, président de l'Epage Loire-Lignon, « cela s'explique par la mise en place d'actions par les communes » ; c'est pourquoi il invite à anticiper ces situations via un programme d'actions de prévention des inondations (PAPI). Le maire de Saint-Julien-Molhesabate, Gilles Cibert a attiré l'attention sur l'impact négatif des coupes rases en forêt en matière d'inondation même « s’il faut aussi être conscient que la forêt doit faire l'objet d'une exploitation » au risque de dépérir, signalera le Préfet.

Maintien d'un élevage actif 

Cécile Gallien, maire de Vorey, a évoqué la transformation des prairies en champs cultivés qui, selon elle, changerait les ruisseaux en torrents en cas d'orage ; une remarque à laquelle ont répondu le Préfet et Anthony Fayolle, secrétaire général de la Chambre d'agriculture. « En Haute-Loire, le maintien d'un élevage actif et des prairies nous préserve du ruissellement » indique le Préfet tandis que le responsable professionnel s'est dit conscient « d'écoulements sur un court instant, à certaines périodes, en fonction du développement des cultures. En revanche, cela ne veut pas dire qu'une prairie retient mieux l'eau ! Une terre labourée en terrain plat retiendra davantage l'eau qu'une prairie en place depuis des années ». Et d'ajouter : 

« C'est un sujet très complexe mais ici notre chance, c'est la diversité de l'agriculture avec des cultures d'automne, de printemps, des couverts temporaires, ce qui limite fortement les risques d'écoulement et favorise le stockage de l'eau ».

Stockage de l'eau et irrigation : des solutions

La seconde table ronde était centrée sur l'eau potable : "vers une gestion résiliente de la ressource" qui a notamment donné la parole à la profession agricole représentée par Anthony Fayolle. Ses principaux messages étaient les suivants : 

 Sans eau, sans sol, sans environnement, nous, agriculteurs, nous ne pouvons pas travailler. Nous n'avons donc aucun intérêt à sacrifier, ni à abîmer notre environnement ! Depuis la nuit des temps, les agriculteurs travaillent à améliorer leur sol et leurs productions mais avec l'environnement, et non contre lui ».

Il a détaillé l'accompagnement des agriculteurs proposé par la Chambre d'agriculture pour une adaptation des exploitations aux changements liés à l'évolution du climat. Les travaux conduits sont collectifs tels que AP3C, Association Céréales Montagne ou individuel sur la technique, l'agronomie... Concernant l'eau, « le premier sujet c'est celui de l'abreuvement des animaux d'élevage, en sachant qu'un travail est en cours sur les bâtiments d'élevage en vue de faire des économies d'eau ».

Sécuriser la ressource en eau

La profession insiste aussi sur la nécessité de sécuriser la ressource en eau, « ce qui permet le maintien de nos productions agricoles essentielles pour notre département». Pour Anthony Fayolle, le stockage de l'eau et l'irrigation sont des solutions parmi d'autres à appliquer de façon mesurée car :

« ce n'est pas le but d'irriguer toutes les terres de Haute-Loire ! Stocker de l'eau et irriguer une petite partie de la surface (10 à 15 % de la SAU) permet de sécuriser une partie de la production des exploitations. Le stockage d'eau à petite échelle permet de surcroît de répondre à la fréquence d'orages localisés. On a aussi une réflexion à conduire autour de l'utilisation d'eaux usées des stations d'épuration et d'eaux pluviales ; un stockage d'eau agricole peut permettre d'éviter des inondations à proximité. Ajoutons le rôle stratégique des petites retenues d'eau en cas d'incendie ; elles sont si précieuses pour les pompiers ».

Le Préfet Cordier a signalé une prise de conscience régionale sur la nécessité de conduire une action structurelle sur l'eau et l'agriculture en rappelant que le Président de la République a fixé un objectif de sobriété (-10 % de la consommation avec une stabilité pour le secteur agricole) dans le cadre d'un plan de 53 mesures annoncé en 2023.

Enfin la troisième table ronde s'intéressait à  l'impact du changement climatique sur notre forêt.

 

 

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