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Sécheresse, il faut passer la vitesse supérieure !

La Préfète de la Creuse, Magali Debatte, s’est rendue sur une exploitation à Sainte-Feyre pour faire un point sur la sécheresse avec ses services de la DDT et la profession agricole.

Madame la préfète a rencontré les responsables professionnels sur l’exploitation du Gaec Ageorges à Sainte-Feyre.
Madame la préfète a rencontré les responsables professionnels sur l’exploitation du Gaec Ageorges à Sainte-Feyre.
© MR

Où en est le dossier de demande en calamité agricole pour la sécheresse 2018 ? C’est la question à laquelle voulait répondre Magali Debatte, Préfète de la Creuse, en invitant sur l’exploitation du Gaec Ageorges à Sainte-Feyre, ses services de la DDT et les représentants de la FDSEA, Jeunes Agriculteurs et de la chambre d’Agriculture ce vendredi 21 septembre 2018.
Madame la Préfète tient à rassurer la profession : « le Gouvernement prend la sécheresse au sérieux, toutefois il ne faut pas créer de surenchère, ni minimiser la situation. »
Les fortes températures de cet été ont grillé les pâtures, la pousse de l’herbe est stoppée. L’inquiétude est grande dans les campagnes, les éleveurs se demandent comment ils vont nourrir leurs animaux cet hiver. Les stocks de foin sont déjà entamés. M. Ageorges, agriculteur accueillant cette visite, témoigne : « nous avons attaqués les stocks de foin fin juillet. À ce jour, 250 bottes ont été distribuées. Nous avons racheté 20 T de foin, mais même avec ce rachat nous ne tiendrons pas jusqu’au mois d’avril, date à laquelle les animaux retournent au champ après l’hivernage. ». Michael Magnier, président des Jeunes Agriculteurs, renchérit : « nous avons besoin de savoir rapidement ce qui va être accordé au département. Une partie des aides PAC va arriver prochainement, or cet argent va servir à payer les factures en attente. Il faut des fonds supplémentaires pour acheter de la nourriture aux animaux pour cet hiver ». En cette période difficile, les banques et les fournisseurs d’aliment vont devoir faire preuve de confiance envers leurs clients agriculteurs. Le Comité de Gestion des Risques Agricoles (CNGRA) ne doit se réunir qu’au mois de janvier 2019 pour étudier le dossier complet de demande de reconnaissance en calamité agricole du département. Un premier état des lieux reprenant les bilans fourragers quantitatifs et qualitatifs ainsi que le niveau de trésoreries d’une cinquantaine d’exploitations creusoises sera remonté au Gouvernement pour le 28 septembre. Le dossier complet ne sera pas envoyé au CNGRA avant décembre. Pour la profession, il sera trop tard ! « Il faut agir et vite ! Au mois de janvier les hangars seront vides, les éleveurs seront dans l’incapacité de nourrir leurs animaux. Ils vont devoir décapitaliser, les cours déjà bas vont encore chuter. » explique Michael Magnier, président des Jeunes Agriculteur. « L’Allemagne a déjà débloqué des fonds pour ses agriculteurs, et ils viennent acheter la paille chez nous ! » s’insurge Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA. « Il faut que le CNGRA se réunisse plus tôt » appuie Pascal Lerousseau, président de la Chambre d’agriculture. Des problèmes sanitaires vont découler de cette sécheresse : mauvaise croissance et perte d’état des animaux sont déjà visibles.
Avec cette visite, Madame la Préfète a voulu rassurer les agriculteurs, mais si des fonds n’arrivent pas rapidement sur les exploitations creusoises, la profession agricole ne garantit pas que la colère du terrain ne se fera pas ressentir aux portes des administrations creusoises. À bon entendeur…

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