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Sécheresse 2020 : « c’est la même chanson »

Mercredi 22 juillet 2020, Magali Debatte, préfète de la Creuse, a pris un arrêté portant le département en zone d’alerte sécheresse. Un peu comme dans un mauvais film, ce premier arrêté laisse un arrière-goût de déjà-vu. Pas de quoi rassurer la profession agricole…

© Céline Alanord

À force, on serait tenté de dire « on a l’habitude, chaque été ça recommence ». 2020 ne déroge pas à la récurrence de l’arrêté préfectoral actant l’alerte sécheresse. Grâce aux pluies printanières correctes, cet arrêté arrive cependant plusieurs mois après celui pris en 2019. L’an passé, le département avait été placé en vigilance puis en alerte dès mars et ce jusqu’en novembre. Cette année, la situation hydrologique du département nécessite une surveillance rapprochée des indicateurs. Jusqu’alors relativement épargné, le contexte météorologique estival sur le département présente désormais des signes précurseurs de sécheresse. Les premiers mois n’avaient rien d’alarmants « la sécheresse s’est surtout installée sur ces dernières semaines » explique Sylvain Paris, agriculteur à Sannat et délégué FDSEA du canton d’Auzances. En effet, la situation a rapidement évolué depuis début juillet avec très peu de pluie et des épisodes venteux. Conséquences : l’évaporation au niveau du couvert végétal, celle des milieux aquatiques et des zones humides et la sécheresse des sols ont augmenté.
Les indicateurs concernant les débits des cours d’eau affichent des témoins d’alerte. Les débits de tous les cours d’eau enregistrent une tendance à la baisse. Les bassins versants les plus touchés sont ceux de la Creuse amont (Felletin), de la Rozeille et de la Gartempe. « La sécheresse semble moins importante que l’an passé mais nous n’avons pas eu assez de pluie. En 2019, au mois de juin les ruisseaux ne coulaient déjà plus. Aujourd’hui nous avons le même problème, tout est à sec » explique Sylvain. Les prévisions climatiques sont sans appel : sur le mois de juillet on recense des précipitations en moyenne mensuelle de 2 mm (base de calcul OMM). Interrogés, plusieurs agriculteurs expliquent ressentir les mêmes inquiétudes que Sylvain : « On commence à sentir que ça devient sec. Si on ne prend pas un peu d’eau dans les prochains jours ça sera très critique. Sur Gouzon nous sommes sur des terrains sableux, l’eau ne reste pas, on sera les premiers à être asséchés » confie Aurélien Desforges, JA23. Même constat à l’autre bout du département, Emmanuelle Poirier, déléguée FDSEA de la Creuse du canton de La Souterraine et membre du bureau de la FDSEA 23 explique que la situation des cours d’eaux est catastrophique « chez nous les sources ne coulent plus, nous sommes obligés d’aller pomper dans les étangs. Sur le secteur de Vareilles les sols sont grillés ».
À la problématique de l’eau s’ajoute également à celle des agriculteurs qui ont subi de gros dégâts à la suite des violents orages de fin juin. Ces derniers ont ravagé les bâtiments des exploitations, les cultures et ont nivelé les terrains sans pour autant permettre d’obtenir des réserves en eau. L’approvisionnement en paille reste aussi une source d’inquiétude qui revient. « Cette année encore on va très vite manquer. Les marchands nous disent qu’ils ont moitié moins de paille que l’an passé et les tarifs qu’ils nous annoncent sont exorbitants ». Christian Arvis, président de La FDSEA de la Creuse tape du poing sur la table : « Le marché de la paille est engorgé par les exploitants belges et néerlandais qui achètent la paille pour alimenter leurs méthaniseurs. Ils ont la facilité de savoir quelle est leur consommation en paille et de réserver à l’avance. Les éleveurs creusois ne peuvent pas s’aligner ». Pour pallier le manque de paille, la FDSEA de la Creuse organise en ce moment même une nouvelle opération paille par l’intermédiaire de Group’achat 23.

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