SDAE : "Nous ne voulons pas laisser s'affaiblir notre syndicalisme"
Lundi 19 avril, à St Paulien, les anciens exploitants adhérents à la FDSEA 43 organisaient l'assemblée générale de leur section départementale. le thème principal de cette journée portait sur la place des anciens dans le syndicalisme.


«La SDAE est une branche active au sein de la FDSEA capable d’être reçue pour discuter de nos problèmes avec les représentants du gouvernement » a souligné Jean Beraud, président de la section altiligérienne, dans son rapport moral. Puis, abordant un des points clé de cette assemblé générale : « Je pense qu’il est important de se défendre nous, section syndicale de la FDSEA, comme les actifs nous devons nous faire écouter par les instances nationales. Nous devons ainsi nous défendre afin de faire changer et améliorer toutes les méthodes de calcul des retraites qui depuis trop longtemps nous pénalisent ».
L’unité mise en avant
Jean Beraud a aussi évoqué ce qui fait la force de la SDAE 43 : « Se regrouper, c’est être plus fort, cela a déjà permis de bénéficier de Primes assurance moins coûteuses et de différentes ristournes sur d’autres contrats. Se regrouper, c’est aussi plus convivial. Les journées de convivialité que nous organisons depuis une année maintenant contribuent au dynamisme et à la fédération de notre groupe. Etre adhérent à notre section c’est aussi bénéficier de plusieurs avantages : le contrat de groupe souscrit par la section pour ses adhérents auprès de Groupama, la carte Moisson, les achats groupés de fioul, les services de la FDSEA… ». Le président a conclu en rappelant les valeurs morales du syndicat « montrons, nous anciens exploitants que l’entraide, la concertation et l’amitié sont meilleures que l’individualisme et la jalousie ».
Jean Beraud a ensuite donné la parole à Raymond Gazanion, secrétaire général, pour la lecture du compte rendu d’activités. Il a rappelé le calendrier des différentes réunions régionales et départementales qui ont permis des avancées significatives sur des dossiers tels que le choix d’une complémentaire santé, les revendications sur les retraites... Raymond Gazanion a également mentionné les différentes sorties qui ont rythmé l’année précédente : fête de l’estive à Allanche, voyage de cinq jours sur Bordeaux et Arcachon, fête de la Trifola à Craponne-sur-Arzon, marché de Saugues et musée de la Bête du Gévaudan… En 2010, les voyages et sorties amèneront les anciens exploitants vers Vulcania (29 mai), le Tyrol (28 juin - 2 juillet), le domaine du Sauvage en Margeride, l’entreprise Moulins à Monistrol-sur-Loire (travaux publics, carrière, déchetterie, photovoltaïque) et le musée de la Fabrique à Sainte-Sigolène, certaines dates restant à fixer.
Laurent Duplomb, maire-adjoint de Saint-Paulien, a rapporté les mots de soutien de Gilbert Bros, président de la Chambre d’agriculture, tout en souhaitant la bienvenue aux anciens exploitants. Simone Chazal, présidente de la Fédération départementale des Aînés Ruraux, était également présente. Très impliquée, elle a rappelé les liens qui unissent sa fédération aux anciens exploitants. Pierre Robert, représentant le Conseil général, a porté une oreille très attentive aux questions posées. En tant que conseiller général du canton Le Puy Sud-Est, il a fourni des éléments de réponse quant aux difficultés rencontrées par les demandeurs de l’Allocation Personnalisée d'Autonomie, aide sociale allouée par le Conseil général en faveur des personne âgées de plus de 60 ans en situation de dépendance. « L’APA est attribuée sur des critères médicaux et non en fonction des revenus. Les services santé du Conseil général doivent être de plus en plus regardants, afin de limiter la dépense. Comme vous le savez, nous devons être très attentifs à notre budget. C’est la raison pour laquelle les subventions versées aux diverses associations culturelles et sportives viennent d’être baissées de 10 % ».
De nombreux soutien exprimés
Jean-Paul Sivard, vice-président de la FDSEA, a également prisla parole pour souligner l’investissement des anciens exploitants au sein du groupe de bénévoles de l’association Avenir 43, mis en place de manière conjointe avec la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs. L’association travaille en collaboration avec les OPA et le Conseil général de la Haute-Loire dans le cadre du programme d’action d’aide aux agriculteurs en sitation difficile. Jean-Paul Sivard a ainsi expliqué que les anciens exploitants représentent une aide précieuse du fait de leur expérience et de leur plus grande disponibilité.
Les anciens exploitants ont poursuivi leurs échanges autour d’un repas, avec la convivialité pour mot d’ordre.
Une réflexion sur la place des anciens exploitants
dans l’action syndicale
Le secrétaire général de la SNAE était l’invité d’honneur de cette assemblée générale.
Jean-Paul Bizien, secrétaire général de la Section Nationale des Anciens Exploitants agricoles de la FNSEA, était l’invité d’honneur de cette assemblée générale. Il a pris part aux divers sujets abordés, apportant de nombreux éclaircissements. Mais le secrétaire général de la SNAE a surtout fait une intervention remarquée sur la place des anciens exploitants dans le syndicalisme agricole. « Les anciens exploitants ont un devoir de mémoire vis-à-vis des jeunes. Il faut leur rappeler que le syndicalisme agricole, c’est un syndicalisme responsable, c’est un système démocratique, c’est une histoire et des valeurs. »
« Un devoir de mémoire... »
Jean-Paul Bizien a poursuivi en rappelant les principales articulations de l’histoire du syndicalisme agricole. Les premiers syndicats ont été créés au cours des années 1880, de manière spontanée, dans le but d’acheter les engrais au nom de leurs adhérents. Le premier connu voit le jour en 1883 dans le Loir-et-Cher. Il est vite imité, d’autant que la loi Waldeck-Rousseau de 1884 légalise et facilite la création de syndicats professionnels. Dans le domaine agricole, ils sont non seulement nombreux, mais aussi variés. En leur sein, la priorité va alors aux organisations économiques (coopératives, mutuelles, crédit). C’est au début du XXe siècle qu’apparaissent les premières organisations spécialisées par produit (céréales, betteraves…), mais aussi la Jeunesse agricole catholique (JAC), au puissant rôle fédérateur. Après la Seconde Guerre mondiale, le syndicalisme agricole parvient à se retrouver sous une seule bannière et autour d’un même principe : l’unité paysanne. C’est la naissance de la FNSEA. L’objectif est de faire en sorte que les droits des agriculteurs soient défendus par les agriculteurs eux-mêmes, en étant force de proposition auprès des pouvoirs publics.
Pendant les décennies qui suivent, à la faveur d’un modèle de développement agricole largement soutenu par les pouvoirs publics et d’un contexte économique favorable, la FNSEA résume à elle seule le syndicalisme agricole. Au milieu des années 1980, avec l’apparition de divisions internes aboutissant à création de mouvements contestataires, elle prend l’étiquette de « syndicat majoritaire ».
Des acteurs clés
Jean-Paul Bizien a ensuite expliqué comment et par quelles actions les anciens exploitants sont aujourd’hui acteurs de ce syndicalisme. D’abord, les anciens exploitants ont montré qu’ils pouvaient se mobiliser et être solidaires des actifs sur le terrain des manifestations. Par leur vécu, leur expérience, ces derniers peuvent jouer un rôle primordial pour favoriser la transmission et l'installation des jeunes, mais aussi aider tout exploitant ayant des difficultés. Ils peuvent aussi être des « semeurs de paix » c’est-à-dire des médiateurs intervenants pour trouver des solutions négociées dans les conflits de voisinages ou au sein des familles, sans avoir recours à la justice. Des formations spécifiques existent : la SNAE souhaite créer un réseau de médiateurs sur l’ensemble du territoire national. Les anciens exploitants sont aussi les mieux placés pour sensibiliser et préparer les actifs à toutes les questions touchant aux retraites.
A la fin de l’assemblée générale, Jean-Paul Bizien s’est vu offrir un panier garni avec les produits emblématiques du département (fromage aux artisous, verveine, lentilles vertes, saucisson fermier, etc.), en guise de remerciement.