Remembrement
Sauver le remembrement de Sauvessanges
A Sauvessanges, le remembrement s’embourbe. La rencontre en février 2010 avec le préfet de région Patrick Stefanini n’a pas relancé l’opération, aussi les agriculteurs de la commune ont-ils, à nouveau, interpellé l’état ce mardi.



En septembre 2005, le Préfet du Puy-de-Dôme a ordonné le remembrement rural de la commune de Sauvessanges. Sur cette commune jamais remembrée, les agriculteurs avaient accueilli cette décision avec un grand soulagement. Cédant un peu vite aux réticences locales qui accompagnent inévitablement ce type d’opération, les pouvoirs publics refusent de mener le remembrement de Sauvessanges à son terme.
Les échanges amiables de propriétés qui sont proposés par le sous-préfet, ne suffiront pas à améliorer significativement le parcellaire de la commune. Seule la procédure de remembrement est porteuse d’avenir pour l’agriculture de Sauvessanges. C’est le message qu’ont adressé les agriculteurs et leurs représentants au sous-préfet d’Ambert, représentant des pouvoirs publics.
Une délégation reçue par le sous-préfet
Elle lui a exposé les revendications des agriculteurs de Sauvessanges.
A présent, la balle est dans le camp des pouvoirs publics. « J’attends des avancées sur ce dossier avant le Sommet de l’élevage » a déclaré le président de l’Udsea, Patrick Trillon, présent à la manifestation. Venu soutenir les manifestants dans leurs revendications, Jacques Chazalet, président de la Frsea massif central, les a encouragés à continuer : « les seuls combats perdus sont ceux que l’on ne mène pas!».
Des charges bien plus importantes que sur une commune remembrée
Actuellement, nous avons 82 ilôts Pac, soit environ 400 parcelles cadastrales. Le plus grand ilôt mesure 4 ha. Le plus petit, 15 ares, et j'en ai beaucoup de cette taille! Des petites parcelles comme ça, ça a beaucoup d'inconvénients : c'est difficile à travailler, il y a beaucoup de bordures, et si c'est un pâturage, on est obligé de changer le troupeau en cours de journée car ce n'est pas suffisant. Nos parcelles sont à 6 km à la ronde : on passe beaucoup de temps à se déplacer, à plier et déplier le matériel. A l'occasion d'une rencontre avec le préfet, il a été calculé que sur notre commune non remembrée, les charges (matériel, énergie, temps) étaient 1,5 fois celles d'une commune remembrée. La comparaison était faite avec les communes de Beurières et Chaumont-le-bourg, juste à côté qui, elles, ont été remembrées. Une fois et demie, c'est énorme! Sans ce remembrement, je ne donne pas cher de l'agriculture sur la zone.
Je trouve qu'on nous a un peu trompés.
En février dernier, le préfet a rencontré le conseil municipal, l'association des opposants au remembrement(1), et nous qui sommes pour. Nous, agriculteurs, avons fait des propositions en mai. Mais fin juillet, il n'était plus question que de 50 ha, à échanger entre agriculteurs, sur les 1200 ha du périmètre ! Et sans avoir tenu compte ni de la valeur des terres, ni de celle des fermages.
On attend que le préfet vienne à Sauvessanges, et qu'il nous dise si le remembrement continue ou non ! Et le soutien de nos élus, où est-il ? Nous le cherchons ! Ils nous ont pourtant aussi octroyé de l'argent pour ce remembrement.
400 000 € ont déjà été dépensés pour le remembrement de notre commune, qui ne compte que 50 actifs : tant d'argent dépensé pour ...rien du tout ?
(1) Association de défense des propriétaires et du patrimoine de Sauvessanges (ADPPS)