Sanitaire : Maîtriser les risques sanitaires liés aux fourrages conservés
Dans cette période de récolte, le GDS revient sur les pratiques à respecter pour éviter les problèmes de conservation et les risques sanitaires reliés.
Les moisissures sont à l’origine de troubles de santé dans les troupeaux. Les ruminants sont relativement résistants aux infections par les champignons. En effet, le rumen est un filtre assez efficace de ces microorganismes. Néanmoins, certains troubles de santé liés à la consommation de fourrages mal conservés sont clairement identifiés. Les moisissures peuvent être directement à l’origine de ces problèmes ou générer des substances appelées mycotoxines qui ont des effets néfastes sur la santé des animaux.
Ces moisissures se développent dans les denrées lors de mauvaises conditions de conservation. Les fourrages conservés par voie humide (ensilage et enrubannage) sont les plus à risque mais les foins ou les céréales avec des taux de matière sèche insuffisants peuvent aussi être en cause.
Avortements en série : champignons en cause
En Haute-Loire, lors de série d’avortements (2 à 3 avortements en 1 mois), les champignons sont responsables dans 30 % des cas. Ils sont même la première cause infectieuse d’avortement (70 % des avortements d’origine infectieuse) devant la Fièvre Q (25 % des avortements d’origine infectieuse).
La provenance de ces champignons ne fait aucun doute. Il s’agit de moisissures qui se développent dans les fourrages et qui sont ingérées par les animaux. Ils passent la barrière placentaire et provoquent l’avortement.
Autres troubles observés
Les mycotoxines favorisent aussi les rétentions placentaires. Certaines engendrent des boiteries, des troubles vasculaires et ont un effet négatif sur le système immunitaire.
La présence de moisissures est un témoin qui doit alerter l’éleveur car ces champignons peuvent être accompagnés d’autres germes pathogènes (Listéria, coliformes). De plus, la présence de moisissures est associée à la multiplication de levures. Ces levures n’ont pas un effet pathogène majeur, par contre elle dégrade la qualité nutritive du fourrage et donc pénalise la production laitière.
Julien Bachellerie - GDS43