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Sanitaire : Les éleveurs et le négoce très impactés par l'impossibilité d'exporter des veaux

La FCO continue de pénaliser les élevages du département, en particulier depuis la fin des accords franco-espagnols sur les échanges d'animaux vivants. Le point sur les veaux et les broutards.

Malgré la reconnaissance d'inactivité vectorielle en zone réglementée annoncée seulement le 12 janvier en fin de journée par le Ministère de l'Agriculture, décision qui permet une reprise de l'exportation vers l'Espagne, la FDSEA et les JA ont souhaité maintenir leur action syndicale prévue pour le 13 janvier en préfecture du Puy pour porter l'ensemble de leurs revendications. Les agriculteurs ne sont pas venus seuls ; ils étaient accompagnés de quelques petits veaux naissants qu'ils ont bien du mal à vendre à cause de la FCO et surtout de la non reconduction du protocole avec l'Espagne. À travers cette mobilisation, les deux syndicats souhaitent montrer au représentant de l'État et surtout au ministre de l'Agriculture, la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les éleveurs de notre département, et qu'il est urgent d'intervenir.Faisons le point sur le marché des veaux et des broutards avec le président des commerçants en bestiaux de Haute-Loire, Pierre Fayolle. La fin du  protocole avec l'Espagne a eu un impact direct sur la collecte de veaux naissants : «Durant les 15 premiers jours de janvier, nous avons laissé entre 15 et 20% des veaux dans les fermes. Ces veaux, qui sont en train de passer la date de commercialisation, se retrouveront sur le marché des veaux gras dans quelques mois». Les négociants en bestiaux s'engagent désormais sur une collecte limitée de veaux car les débouchés ne sont pas au rendez-vous. Les veaux issus de la zone réglementée ne peuvent plus rejoindre ni l'Italie ni l'Espagne ; leur seul débouché est aujourd'hui l'intégration française qui ne peut tout absorber ! Cette absence de débouchés a un lourd impact sur le prix des animaux : «les veaux laitiers montbéliards ont perdu 50% de leur valeur et la perte s'élève à 30% pour les veaux croisés» explique le commerçant en bestiaux.


Baisse des prix

«Sans ces marchés à l'export, les veaux vont s'empiler dans les fermes car il n'y a pas suffisamment de places dans les ateliers d'engraissement. Ces veaux vont venir grossir le marché du veau gras déjà très tendu, ce qui risque d'occasionner une chute des prix des veaux gras. Il faut également tenir compte du marché européen qui n'est pas favorable puisqu'exédentaire en productions animales. Il faut ajouter la problématique de baisse de consom- mation de produits d'origine animale en Europe. On se dirige donc vers un marché pessimiste en viande dans lequel on est condamné à exporter au maximum. Je pense que les politiques en général et le gouvernement n'ont pas compris qu'il fallait exporter massivement pour sauver une partie de l'élevage» explique Pierre Fayolle.Pour pouvoir exporter de nouveau, que ce soit vers l'Italie ou l'Espagne, il faut à présent que notre territoire soit officiellement déclaré en période saisonnièrement indemne de vecteurs et de virus (voir encadré). «C'est notre seul espoir ; on espère que le gouvernement prendra ses responsabilités» souligne le négociant. La reconnaissance d'inactivité vectorielle dans la zone réglementée a finalement été annoncée par le gouvernement le 12 janvier en soirée, permettant ainsi la reprise des échanges de veaux avec l'Espagne (voir communiqué ci-contre).Mais selon Pierre Fayolle, l'exportation se trouve aussi conditionnée par des éléments d'ordre politique (gouvernement récemment élu en Espagne qui retarde les échanges  ou projet de régionalisation des politiques d'export en Espagne comme en Italie).


Vaccinez massivement

Dans ce contexte, les éleveurs sont invités à vacciner  massivement (les mères comme les broutards) dans le but d'être opérationnels courant avril (la Préfecture annonce l'arrivée de doses supplémentaires, voir page 10). La fermeture du marché espagnol a de lourdes conséquences sur l'ensemble des acteurs de la filière : sur les éleveurs, qui conservent les animaux (coût alimentaire supplémentaire, manque de places dans les élevages) et supportent la baisse des prix des veaux, et sur les négociants ; ces derniers ont vu leur chiffre d'affaires «veau» diminuer de 50% (baisse des prix et des volumes).En ce qui concerne les broutards : «la deuxième vaccination a eu lieu courant décembre. Le marché devrait reprendre bientôt» indique Pierre Fayolle.


Véronique Gruber



Yannick Fialip, président FDSEA : «La situation n'est pas tenable» :


«Nous sommes remontés contre le gouvernement qui n'a pas fait le nécéssaire pour défendre la production agricole. Pourtant on savait que l'on allait se trouver en difficulté dès le 1er janvier 2016 avec la fin du protocole d'exportation avec l'Espagne !Dans ce contexte, nous devons pouvoir proposer des veaux issus de mères vaccinées. Les producteurs sont prêts à le faire mais les vaccins pour vaches laitières ne sont toujours pas disponibles alors qu'ils ont été demandés il y a déjà 3 mois. Par ailleurs, nous demandons au gouvernement de mettre en place un protocole de substitution. On sait que les espagnols ont besoin de nos veaux ; aussi la profession agricole expertise la possibilité d'envoyer les veaux de notre département en zone indemne (dans le grand ouest) dans des ateliers d'engraissement. Pour que ce dispositif fonctionne, il faut bien entendu obtenir l'accord des ateliers d'engraissement et mettre en place des circuits commerciaux.La situation actuelle n'est pas tenable, c'est pourquoi nous avons alerté le Préfet de Haute-Loire». Une action syndicale était d'ailleurs programmée le mercredi 13 janvier (à l'heure où nous bouclons) au Puy-en-Velay, en préfecture !


Véronique Gruber

Reconnaissance d'inactivité vectorielle


Dans le cadre de la surveillance des insectes vecteurs mise en place depuis le début de l'épidémie de FCO, il apparaît que la zone réglementée, à l'exception du département de l'Aude se trouve en situation d'inactivité vectorielle (période où les insectes vecteurs de la maladie ne sont pas actifs) depuis le 5 janvier 2016. Depuis le 1er janvier 2016 les jeunes veaux des zones touchées par la FCO devaient être issus d'un cheptel vacciné afin de pouvoir être expédiés vers l'Espagne. Dans le cadre des négociationsininterrompues entre l'Espagne et la France, les autorités espagnoles ont accepté que les veauxayant fait l'objet, 14 jours après le début de la période d'inactivité vectorielle, d'analyses démontrant qu'ils n'étaient pas touchés par la FCO (résultat d'analyse PCR négatif) puissent entrer sur leur territoire.Stéphane Le Foll, Ministre de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole duGouvernement a déclaré : «Je me félicite de la possibilité de reprendre, dès la semaine prochaine,les envois de veaux vers l'Espagne et je remercie les autorités espagnoles de permettre la continuité des échanges, en attente de la vaccination des cheptels français intéressés».


Ministre de l'Agriculture de l'Agroalimentaire et de la Forêt

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