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Sale temps pour les abeilles

Les professionnels ont surtout souffert d’un printemps pluvieux. L’un d’eux, David Pigeon, installé à Veyrières de Naucelles, accuse une baisse de production de l’ordre de 50 %.

À l’aube d’aborder la saison 2016-2017, David Pigeon espère un temps plus clément pour ses ruches.
À l’aube d’aborder la saison 2016-2017, David Pigeon espère un temps plus clément pour ses ruches.
© M. V.

David Pigeon avait débuté la saison 2016 confiant : “L’automne avait été beau, et l’hiver très doux. Les ruches étaient belles, il y avait eu très peu de mortalité, les colonies se portaient bien.” Ça, c’était en mars, au moment de la “visite de printemps”, pendant laquelle l’apiculteur prend “le pouls” de ses abeilles : “On fait le tour des ruches, je surveille leur état de santé, leur nombre,... D’habitude, au 15 mars, j’ai terminé cette étape. Mais lors de cette année, au 15 avril, j’y étais encore...” La faute à une longue, très longue période de mauvais temps, qui a empêché le jeune homme “d’ouvrir les ruches”. Il n’y avait alors pas encore lieu de s’affoler, puisque “les colonies s’étaient développées à peu près normalement. Rien d’alarmant à l’époque”.

Trop de ruches, pas assez de fenêtre météo

Sauf qu’après mars, avril a été aussi mauvais. Et là, ça devient problématique : “Ça commence à gratter un peu, confirme l’apiculteur. Normalement, j’attaque à travailler : je divise mes colonies en essaims artificiels et c’est assez compliqué parce que j’ai pas mal de ruches...” Compliqué et aussi très long et le peu de créneaux météo favorables ne lui a pas permis de faire le tour de ses 350 ruches (chiffres à la sortie de l’hiver 2015), réparties majoritairement en Châtaigneraie, entre Maurs, La Roquebrou et Aurillac. “Il n’y a eu que deux ou trois jours pour gérer toutes ces colonies, il fallait tout faire en même temps donc forcément, il y a des choses qu’on ne fait pas...” Résultat, des ruches sont devenues très peuplées faute de division. “J’aurai dû faire une division, mais je n’ai pas eu le temps d’anticiper. Comme les abeilles n’ont pas pu sortir, elles sont restées cloîtrées, et sont devenues beaucoup trop nombreuses”, raconte l’éleveur. Certaines ont essaimé... En clair, “la vieille reine part ailleurs avec la moitié des abeilles. Si on a de la chance, elles se posent sur un arbre à proximité de la ruche ; dans le cas contraire, l’essaim est perdu...” Avec une conséquence néfaste importante sur la production de miel puisque les ruches qui restent sont beaucoup moins fortes, avec deux fois moins d’abeilles à l’intérieur... D’autre part, la reine dite “vierge”, celle qui est restée dans la ruche, doit sortir pour aller se faire féconder. Certaines ont profité d’une fenêtre météo favorable, d’autres n’ont pas eu le temps, sans compter celles qui se sont perdues... Les plus chanceuses, qui ont pu regagner les ruches, ont elles accusé un retard de ponte... De plus, les abeilles, qui sont donc très peu sorties, ont aussi très peu récolté de pollen et de nectar. “Et comme les reines adaptent leur ponte en fonction des ressources environnementales, il y en a qui ont pondu beaucoup moins...”

“Quand il a fait beau, la saison était déjà finie”

“Ce sont les aléas de l’apiculture, relativise David Pigeon, en bio depuis 2011 (lire ci-dessous). Mais cette année, c’est bien plus important que d’habitude...” Car même quand le beau temps est revenu, “la population d’abeilles n’était pas optimale. Le trop chaud n’est pas le problème principal car le gros de la production se déroule entre le 15 juin et le 15 juillet. Tout se termine vers le 15-20 juillet. Donc quand il a fait meilleur, c’était déjà fini pour moi...” Ainsi, par rapport à l’an dernier, l’apiculteur accuse une baisse de production d’au minimum 50 %... Si la saison 2016 est terminée, 2017 inquiète déjà le Cantalien : “Si la sécheresse dure à l’automne, les fleurs vont forcément tarder à revenir... Et c’est important que les abeilles récoltent du pollen en cette période pour finaliser leurs réserves pour l’hiver. Elles s’en servent pour nourrir les larves. Il était donc temps qu’il repleuve ! Ça a aidé la végétation à repartir.”

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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