Saint-Géron : des eaux minérales d'exception

Une eau naturelle qui s'exporte

À l'ouest de la Haute-Loire, près de Brioude, une commune de 244 habitants doit sa renommée à son eau minérale qui s'exporte dans le monde entier. Elle se nomme Saint-Géron et est exploitée par une entreprise artisanale à la pointe de la technologie. Et ce n'est pas par hasard qu'elle se retrouve sur la table de nombreux restaurants français étoilés (Paul Bocuse, Alain Ducasse, Guy Savoy...) et même sur la table de l'Assemblée nationale depuis 2013. Venue tout droit des profondeurs de la terre, l'eau de Saint-Géron dispose de spécificités originales réputées depuis le XVI^e siècle. 

« Elle sort de terre avec 0 nitrate* et 0 pesticide et dispose d'une minéralité équilibrée » signale le président actionnaire Jean Robert. 

Au gré de son trajet sur les granits millénaires et de sa rencontre avec le gaz carbonique des profondeurs, elle se charge en éléments minéraux essentiels (magnésium, calcium, potassium, sodium), plus rares (lithium, bore, strontium) sans oublier le bicarbonate, le manganèse et le fluorure.

Eaux gazeuse et plate

Sur les 6 puits qui ont été retrouvés sur les lieux, 2 sont aujourd'hui exploités par cette société. Le premier, le plus ancien, alimenté par une source gallo-romaine, fournit une eau minérale naturellement gazeuse qui se caractérise par la finesse de ses bulles ; ce qui lui a valu une citation par Jules César lui-même dans la Guerre des Gaules... 

« Saint-Géron combine une élégante présence en bouche avec une saveur neutre parfaite pour que celles des plats et des vins s'expriment pleinement. Toutes les cuisines s'accordent avec Saint-Géron » ajoute le président. 

Ce dernier insiste sur le mot "naturellement" gazeuse, une caractéristique qui la distingue de la grande majorité des eaux pétillantes du marché obtenues à partir d'une adjonction de gaz carbonique (voir dans cette page) ; « une technique qui aboutit à des produits plus acides, au goût métallique et favorisant les reflux gastriques » affirme-t-il.

Nouveau : une eau plate de Saint-Géron

Sa clientèle de restaurateurs ayant fait part de leur souhait de proposer sur leurs tables une eau plate de Saint-Géron, l'entreprise a tout récemment mis en service un second puits (source Bosquet à moins de 2 km de la source historique) qui donne une eau plate tout aussi exceptionnelle. Sa composition minérale un peu différente associe « pureté, 0 nitrate, 0 pesticide, douceur et minéralité très équilibrée tout en étant magnésienne ». Son exploitation a été autorisée par arrêté préfectoral le 15 janvier 2025.

Dans une bouteille en verre

Et pour magnifier cette eau pure et équilibrée, le contenant se devait d'être à la hauteur. Pour le concevoir, un artiste, Alberto Bali a misé sur le verre 100 % recyclable en conditionnement 75 cl et 37,5 cl ; une bouteille aux formes à la fois ronde et carrée qui fait toute la signature des eaux de Saint-Géron dans un domaine où le plastique est roi. 

« Le verre est le meilleur matériau pour conserver les qualités organoleptiques et les saveurs de l'eau. Et cela permet d'éviter toute migration du plastique ».

50 % à l'export

Sur les 15 millions de litres embouteillés chaque année, 50 % sont destinés au marché français et 50 % sont exportés. Compte tenu de sa qualité exceptionnelle, l'entreprise n'a pas souhaité cibler la grande distribution mais plutôt la restauration via des distributeurs de boissons spécialisés à l'image de Desprat, Audebert, Udivel. Depuis environ 5 ans, les particuliers peuvent acheter de l'eau de Saint-Géron en se rendant chez les cavistes et les magasins bio. Il est également possible de s'en procurer à prix d'usine sur les lieux de fabrication.

À l'export, les deux plus gros clients de ces eaux sont les États-Unis et la Russie, suivis d'une petite dizaine de pays (Canada, Brésil, Japon, Chine, Hong Kong, Taiwan, Corée du Sud, Singapour). Certains pays européens apparaissent aussi dans le carnet de commandes, à l'image de l'Espagne, l'Italie, la Tchéquie, l'Angleterre et les Pays-Bas.

* Taux inférieur au seuil de détection de 0,1 mg/l.

Une usine d'embouteillage vertueuse et soucieuse de son environnement

Tout près de la source gallo-romaine historique, c'est dans un écrin de verdure que l'usine d'embouteillage a été construite en 2006. Sur une surface de 4 200 m², la ligne de conditionnement offre une capacité de 12 000 bouteilles par heure. Ultra-performant et à la pointe de la technologie, le matériel répond à toutes les exigences sanitaires des pays du monde entier grâce en particulier à sa certification NSF. La ressource actuelle en eau minérale permet d'embouteiller 15 millions de litres par an, soit 20 millions de bouteilles de 75 cl. Cette entreprise emploie 5 personnes dont 3 sont dévolues à la production.

Toutes les eaux naturellement gazeuses étant ferrugineuses, celles-ci font préalablement l'objet d'une déferrisation. « En premier lieu, on sépare l'eau du gaz, puis on injecte de l'oxygène dans l'eau plate pour faire précipiter l'oxyde de fer et le récupérer dans des filtres à sable. Un matériel spécifique permet ensuite de reconstituer l'eau avec son niveau de gaz initial » indique Jean Robert.

Vertueuse et soucieuse de son environnement, l'entreprise a fait le choix d'installer une centrale photovoltaïque de 2 200 m² sur sa toiture dont la production permet de réduire d'1/3 la consommation électrique de l'usine et le reste est revendu à EDF.

Le saviez-vous ?

• Les eaux de Saint-Géron ont 5 siècles d'histoire à leur actif : Depuis le XVI^e siècle, la source gallo-romaine a appartenu à plusieurs familles du secteur dont l'illustre famille militaire française Lafayette. En 1884, un bâtiment d'exploitation est construit. En 1976, un agriculteur de Balsac (Saint-Géron), Philippe Beurrier rachète les terrains, prend soin de tenir le site en l'état et renouvelle l'autorisation d'exploitation. En juillet 2005, la société d'exploitation de l'eau minérale de Saint-Géron est créée. Une usine moderne d'embouteillage est construite.

• Il existe 3 sortes d'eaux gazeuses :

    - Les eaux naturellement gazeuses, dont la quantité de gaz est la même à la source comme dans la bouteille ; c'est le cas de Saint-Géron, de Saint-Yorre ou de Vichy Célestins. Saint-Géron étant la seule à être conditionnée en bouteille en verre.

    - Les eaux avec adjonction de gaz carbonique (95 % des eaux commercialisées en France). 

    - Des eaux renforcées au gaz de la source.