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RUGBY - Stade aurillacois, le défi de la jeunesse et de l’expérience

PRO D2 - C’est bientôt jour de rentrée pour le Stade aurillacois, qui affrontera ce vendredi Grenoble à l’occasion d’un dernier match amical avant de débuter la saison le 29 août contre Carcassonne. Après la frayeur de l’an dernier, le club va-t-il rebondir ?
 

Saison compliquée

Une saison de rugby compliquée ? C’est peu de le dire même si l’adjectif ne correspond pas tout à fait à la réalité de la saison passée. L’exercice a été plombé par les défaites à domicile, conjuguées avec le peu de bonus pris sur les dix derniers mois. Malgré 13 victoires, dont 3 à l’extérieur, le Stade aurillacois a joué avec le feu avant de se faire très peur voyant le spectre du match d’access (pour le maintien en Pro D2) se profiler dès la 23e journée. Et puis il y a eu cette fin de saison. Cette proposition de jeu inattendue, cette ferveur populaire tout autant, et une prise de conscience collective, à tous les niveaux, qu’il n’était pas possible de voir disparaître le doyen de la Pro D2 moderne, professionnelle.


Entre désolation et révélations

Le match de Chambéry aura eu le mérite de la fédération. Un pouvoir invisible qui crée un lien, presque une famille. Alors, à l’aube de cette nouvelle saison, le message du président Christian Millette a été on ne peut plus clair. Au lendemain du maintien, parce qu’il a vu des joueurs “solidaires”, parce qu’il a constaté qu’il n’y avait pas eu de cassure “entre joueurs et entraîneurs” et surtout qu’il jugeait son groupe d’un “très bon niveau”, le président allait allouer des moyens. Quand on connaît l’homme, on sait très bien qu’il ne parle pas à la légère. Dans le Cantal, un sou est un sou et on ne le dépense pas n’importe comment. Après avoir fait un état des lieux, jugé et jaugé des forces en présence, il est apparu une nécessité : renforcer certains secteurs. Et les priorités se sont arrêtées sur deux piliers droits, un troisième ligne centre et un trois-quart centre.

 

Résistance et résilience

Parce que tout n’est pas à jeter lors de la dernière saison. Ainsi, il apparaît clairement que lorsque le Stade aurillacois se met à jouer, c’est loin d’être désagréable. Mais quand sur l’année on est déjà privé de AJ Coertzen et Juun Pieters, deux force de frappes offensives, que l’on perd les recrues Dominic Robertson McCoy pour le début de saison, Tedo Abzhandadze en cours de route, tout comme David Delarue, ce n’est pas évident. Ce Stade aurillacois sur béquille permanente n’a pas affolé les compteurs, s’est pris les pieds dans le tapis à la maison beaucoup trop souvent, a pris trop de claques à l’extérieur, n’arrive plus à être propre en touche depuis un moment... mais il a révélé une certaine force de caractère, de résistance voire de résilience chez les piliers.

 

Oudard, Seunes, Strachan...
C’est aussi l’émergence de deux drôles de gamins, Lucas Oudard et Ugo Seunes, et l’avènement d’un joker médical sorti de nulle part, Jake Strachan. Le premier a mis tout le monde dans sa poche rapidement avec sa fougue, son énergie contagieuse et l’idée que la vérité n’est possible qu’en avançant ; le second, un feu follet dont la seule limite est celle qu’il s’impose. Ouvreur parfois de génie, il lui a manqué de la régularité, mais quand les feux étaient au vert, quel régal. Quand à l’Australien, il a tout simplement changé le cours de l’histoire rouge et bleu et c’est Roméo Gontineac qui en parle le mieux. Lorsque Abzhandadze se blesse à l’épaule, fin janvier 2025, le club s’engage à prendre un joker médical pour les lignes arrière, “un travail dans l’ombre réalisé pendant des semaines pour prendre le joueur qu’il nous fallait. Jake Strachan, c’est le joueur qu’il nous fallait à ce moment-là”. 

 

Le départ inattendu

Toujours concernant Strachan, “lui aussi a participé à ce développement, à cette prise de conscience, à cette capacité à franchir que nous n’avions pas, à cette capacité à jouer loin dans les espaces que l’on n’avait pas...”, poursuit le manager, d’autant que sa complicité avec Seunes est plus que perceptible. Oui mais voilà, et c’est le gros caillou dans la chaussure des Cantaliens, Ugo a tapé dans l’œil de nombreux clubs. Alors qu’on le pensait Aurillacois pour un petit moment encore, le Racing 92 a frappé trop fort à la porte pour que le Stade n’ouvre pas la voix du Top 14. La manière de faire des Parisiens n’a pas spécialement été appréciée par tout le monde. Mais c’est ainsi.

 

Le recrutement
Toujours est-il qu’on revient donc sur le recrutement et qu’un jeune homme nommé Noé Brune, arrivé des espoirs de Perpignan, a déjà fait sensation à l’ouverture. À voir, même si on sait déjà que le club est à la recherche d’un numéro 10. Pour en revenir aux priorités et aux piliers droits, c’est un espoir du Stade toulousain qui a signé en premier, Paul Daguet. Malheureusement, il s’est blessé gravement lors du premier test contre Narbonne. Il sera absent au moins six mois. Quant au second, un nom circulait avec insistance ces derniers temps et a été officialisé ce mardi 12 août : en provenance de Montauban, Mirian Burduli, 34 ans, s'est engagé pour deux saisons. Côté 8, cela risque d’être l’une des belles surprises de la saison, encore faut-il confirmer. Aurillac était à la recherche d’un gros porteur, franchisseur et nul doute que le Tongien Viliami Taulani a le profil (1m91 pour 118 kg). Sans club la saison dernière, il affole déjà les compteurs de la préparation, admet un membre du staff, persuadé qu’une fois affûté, il risque de faire très très mal. Enfin, du côté des trois-quarts, Aurillac s’est attaché, dans un premier temps, les services d’un autre Australien, Ben O’Donnell en provenance des Brumbies. Un profil des plus intéressants car ailier à la base, capable de jouer au centre, mais également à  l’arrière. Il vient d’arriver dans le Cantal, mais semble déjà prêt. La deuxième cartouche s’appelle François Vergnaud. En provenance du Biarritz olympique, il avait besoin de voir autre chose. Même s’il a été sollicité par ailleurs, le projet du Stade aurillacois l’a convaincu. Un parcours chaotique et quelque peu revanchard qui pourrait faire du Poitevin un argument de taille dans le projet du club.

 

Indications

Les premiers matchs amicaux ont donné quelques indications sur les intentions aurillacoises et cela reste prometteur. Après la démonstration face à Narbonne, Nevers a failli faire les frais d’une première période assez aboutie des Cantaliens. Vendredi, la marche va encore s’élever avec la réception de Grenoble et une opposition qui en dira plus sur le potentiel local. Mais cela ne reste toujours que de la préparation physique. On va se répéter, mais la vérité, c’est le 29 août face à Carcassonne. Un premier rendez-vous à ne surtout pas manquer pour s’offrir le droit de rêver, faire rêver le club, les supporters, et plus largement les Cantaliens !

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