Routes cantaliennes : il va falloir sérieusement lever le pied
Suppression de huit des 13 panneaux de signalisation des radars, contrôles renforcés, quatre nouveaux radars... : la réponse de l’État aux mauvais chiffres de 2011.
Six morts sur les cinq premiers mois de l’année, c’est cinq de plus que sur la même période de 2010. Figurant régulièrement au second ou troisième rang national en matière de sécurité routière, le Cantal n’échappe pas au relâchement général au volant constaté ces derniers mois et à une accidentologie grimpée en flèche partout sur les routes hexagonales. Pourtant, comme l’a confirmé le 8 juin en préfecture le colonel Gerin, commandant du groupement départemental de la gendarmerie, les contrôles ont été renforcés, s’accompagnant d’une inflation des infractions relevées dans tous les domaines d’ailleurs : 151 contrôles d’alcoolémie positifs (128 sur la même période en 2010), 5 700 excès de vitesse relevés (contre environ 3 000), 155 refus de priorité (110 début 2010)... Une tendance confirmée en zone police, cette dernière ayant majoré de 15 % le temps de ses agents consacré aux contrôles.
Des pédagogiques...
Cette pression accrue des forces de l’ordre sur les routes cantaliennes n’y a pour l’heure rien fait : le taux d’infractions restant sensiblement égal à 2,88 infractions par contrôle (hors radar fixe). Et l’an dernier, ce sont au total 17 107 infractions à la limite de vitesse qui ont été enregistrées par les neufs radars fixes cantaliens contre 13 841 en 2009 (dont 122 excès de plus de 40 km/h). Une dégradation inquiétante que les services de l’État peinent à expliquer mais qui a amené le préfet à annoncer la semaine dernière, à la sortie de la réunion d’une commission de concertation départementale, de nouvelles mesures en application des directives du Comité interministériel de la sécurité routière réuni le 11 mai par le Premier ministre. Notamment en matière de radars, un sujet qui a agité ces dernières semaines la classe politique et les rangs de la majorité présidentielle. Au final, l’ensemble des panneaux indiquant la présence des 13 radars fixes actuellement actifs dans le département seront supprimés. “Cette mesure repose sur un constat assez simple : l’usage des radars a été dévoyé. L’objectif initial était qu’ils aient un rôle pédagogique de prévention. Aujourd’hui, on constate que les automobilistes ralentissent à la vue du panneau et réaccélèrent après”, a justifié Marc-René Bayle, s’étonnant de la polémique actuelle alors que les radars mobiles ne suscitent selon lui guère de réactions. Dans le département, trois panneaux ont déjà été retirés : ceux de Neussargues, Thiézac et Aurillac-La Sablière. Les dix autres radars verront le leur déposé au plus tard d’ici un an, sachant que cinq d’entre eux seront dotés en amont de radars dits pédagogiques (indiquant à l’automobiliste sa vitesse) : ceux de Polminhac, d’Arpajon-Senilhes, de Saint-Mamet et d’Aurillac-Cortat. L’implantation de ces dispositifs pédagogiques ayant été décidée en fonction du caractère accidentogène des portions routières. Les radars de Méallet, Lanobre, Saint-Paul-des-Landes, Saint-Étienne-de-Maurs et peut-être ceux de Vieillespesse(2) sur l’A75 restant eux “orphelins” de toute signalisation. Des propositions soumises au ministère de l’Intérieur pour approbation.
... aux discriminants
Par ailleurs, le représentant de l’État a informé de l’arrivée de deux nouveaux radars fixes : sur la RD 922 à hauteur de Saint-Cernin et sur la RD926 au lieu-dit Mons (en amont de Roffiac). Deux radars discriminants - permettant de différencier les poids lourds des véhicules légers et d’identifier la voie de circulation du contrevenant dans le cas où plusieurs véhicules sont présents sur les clichés d’infraction - seront installés cet automne sur la RN122 près de l’aire du Chalet (en venant de Clermont-Ferrand) et sur la commune de Saint-Poncy dans la descente de La Fageolle. Enfin, le préfet a demandé à pouvoir bénéficier de radars pédagogiques hors lieux d’implantation de radars fixes qui pourraient équiper des sites dangereux et notamment la RN122 dans les virages de Comblat-le-Château et la RD120 au niveau du Pont d’Orgon en venant d’Aurillac. “La seule ligne d’action qu’a l’État dans cette affaire c’est de sauver des vies et d’épargner des blessés”, a martelé le préfet Bayle, rappelant que vitesse et alcoolémie étaient en cause dans la moitié des accidents mortels. Avant de confirmer l’intensification des contrôles cet été.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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