Editorial Claude Raynaud
Retour sur l’élection à la Chambre d’agriculture
Quelles leçons tirez-vous de ces élections ?
Le principal enseignement est que l’union fait gagner et que la division fait perdre. Depuis longtemps, j’avais alerté sur le risque d’une division dans un scrutin à un seul tour avec la prime à la liste arrivée en tête. La liste Confédération-Coordination avec 38 % rafle 15 sièges, l’UDSEA-JA avec 150 voix de moins et 34 % obtient 3 élus et la liste Rassemblés avec Bruno Chaput avec 400 voix de retard réalise 28% et a aussi 3 élus. Il est inutile de s’apitoyer sur le résultat, la règle était connue d’avance.
Manifestement la liste « apparentée ou dissidente », peu importe le qualificatif, fait perdre l’UDSEA-JA, car bon nombre des 1300 votants qu’elle a rassemblés proviennent de nos rangs. Ces électeurs ont certainement voulu délivrer un message, voulaient-ils aller si loin ?, n’ont –ils pas été trompés sur la finalité de l’opération ? Autant de questions qui devront avoir des réponses pour définir la stratégie syndicale à venir.
Que pensez-vous de l’élection de Sébastien Gardette ?
Après avoir remporté le collège des chefs d’exploitation, Sébastien Gardette et sa coalition ont rassemblé la majorité des membres de la Chambre d’Agriculture, on ne peut que s’incliner devant le résultat. Plus que la déclaration de politique générale sur l’installation, la mise en cohérence entre les productions, la volonté de faire avancer l’Agriculture et les territoires, j’attends de connaître les positions précises qui seront prises sur les dossiers concrets. J’espère que les sujets ne seront pas traités de façon dogmatique, mais en tenant compte des réalités de l’amont et de l’aval de l’ensemble de l’Agriculture puydômoise ainsi que de son économie. L’UDSEA est dans l’opposition, mais une opposition qui sera constructive.
Comment aviez-vous préparé la session d’installation ?
Des différentes rencontres que nous avions eues, l’UDSEA-JA pouvait espérer 22 voix, or Annie Marret en a recueilli 20, laissant la victoire à nos concurrents dés le premier tour de scrutin avec un écart plus important que je ne l’imaginais. C’est un constat, chaque membre a fait son choix à bulletin secret, des personnes n’ont pas tenu parole, de là à accuser un tel ou un tel est une étape que je ne franchirai pas. Par contre, je ne comprends pas le silence de Bruno Chaput et ses non déclarations post dépouillement ou post session, on ne peut pas rester dans le doute et dans l’opacité indéfiniment.
Comment voyez-vous l’avenir de l’UDSEA ?
L’UDSEA doit savoir se remettre en cause et se reconstruire. Ce sera un travail de longue haleine mais nécessaire pour la pérennité de la structure. Pour cela, il faut revenir aux fondamentaux de notre famille syndicale et repartir dans chaque commune, chaque canton avec des femmes et des hommes qui veulent servir une cause et s’engager pour cette cause. Il ne peut y avoir de place pour les autres. Réaffirmons nos valeurs et battons nous pour ces valeurs. Laissons de côté nos états d’âme, nos rancœurs, nos ambitions personnelles. Osons aborder tous les sujets avec franchise et intégrité. Dans ce département, il n’y a pas la plaine et la montagne, les éleveurs et les céréaliers, mais des agriculteurs installés sur des territoires différents, produisant en fonction de ces territoires, et qui sont complémentaires. C’est à partir de ces éléments que nous pourrons retrouver la confiance des agriculteurs.