Riches monts
Retour du prix du lait sur les exploitations : les producteurs sont impatients
La coopérative Riches monts poursuit son adaptation en lien avec le groupe Sodiaal et invite les producteurs à croire en l’avenir du métier.








L’attente d’un signe fort
Pour Pascal Servier, président de la Fédération départementale des producteurs de lait (Fdpl), « il faut que tout le monde puisse vivre du lait mais pas sur le dos des producteurs ! ». Des réactions en chaîne qui ont fait dire à Michel Thouly, président de Riches monts, «qu’en cette sortie de crise le meilleur levier pour relancer la production c’était la rentabilité, et que l’effort de tous était nécessaire ».
La restructuration en marche
Au-delà de toutes ces questions de fond, l’assemblée générale de Riches monts n’a pas manqué de dresser le traditionnel bilan de l’année écoulée marqué par une collecte laitière stable (plus de 2 millions de litres de lait supplémentaires produits sur l’été), un niveau de qualité correct, une implication forte des producteurs dans La route Du Lait (68 % des volumes soit 1070 exploitations) et le succès des ACAL professionnelles sur trois des neuf départements de Riches monts qui ont accepté le système (Aveyron, Allier, Lozère).
Ils ont dit…
-Damien Lacombe, vice-président de Riches monts
«nous avons tous passé une période difficile. Quand on annonce des hausses substantielles du prix du lait, il faut savoir aussi l’apprécier et développer un message positif pour stimuler la production et inciter les jeunes à faire du lait ».
- Michel Thouly, président de Riches monts
« Notre coopérative doit relever le défi de la compétitivité en étant performante et en mettant en place des projets et des stratégies. Nous sommes sur la voie d’une entreprise qui va renforcer sa rentabilité pour faire vivre son système coopératif ».
- Michel Magimel, directeur régional de l’agriculture et de la forêt
Sur les ACAL, le Draf a précisé qu’il n’y avait pas de décision de prise pour le moment,
« mais la possibilité devrait être encore ouverte et sera connue dans les prochaines semaines » En réponse à l’intervention du président Budin, Michel Magimel a confirmé «que l’agriculture était en train de retrouver une place stratégique et qu’à ce titre elle devait être présente au Grenelle de l’environnement organisé, cet automne, par le gouvernement».
Zoom sur…
Naissance d’un bassin laitier
Le plan stratégique de Sodiaal prévoit la création de cinq bassins laitiers opérationnels pilotés par cinq directeurs coopératifs régionaux. Celui du Sud-Ouest Auvergne est dirigé par Yves Soulhol, directeur de Riches monts et de Tempé-Lait. Il regroupe trois sections :
- Auvergne-Limousin : 1170 sociétaires, 189 M de litres de lait
- Sud Massif central : 852 sociétaires, 160 M litres
- Sud Ouest : 820 sociétaires, 180 M litres
Plusieurs sites de production sont répartis sur l’ensemble du Bassin : Auzance, Clermont-Ferrand, Brioude, Rodez, Le Vigan et Montauban. L’objectif est de livrer le lait au plus près de la collecte afin de gérer les flux et de réaliser des économies d’échelle. C’est dans ce sens que des accords sont passés avec d’autres entreprises telles que Comalait, 3A, Danone, Lactalis ou Leche Pascual.
Gérard Budin, président du groupe Sodiaal
« L’agriculture redevient stratégique »
Invité à s’exprimer sur la situation du marché laitier, le président de Sodiaal s’est voulu résolument optimiste en assurant «un avenir prometteur aux producteurs ».
« Le secteur est redevenu stratégique car il est vital pour nourrir et satisfaire de nouvelles utilisations »
Face aux deux tendances qui vont s’affronter- celle des anglo saxons qui prônent le laisser faire du marché et celle qui réclame une certaine organisation pour se substituer à ce qui disparaît -Gérard Budin souhaite « le développement d’une vision réaliste, tactique et pragmatique dans laquelle le lait évolue en prenant en compte la compétitivité mais aussi la localisation des usines, des bassins de productions et l’équilibre de territoires(…) Lors des prochains rendez-vous sur le bilan de santé 2008 et la période intermédiaire jusqu’en 2013, nous devons tout mettre en oeuvre au niveau de l’Europe pour éviter le pourrissement de la PAC, organiser l’interprofession en France et régionaliser les politiques de gestion. Ce sont là des challenges passionnants qui nous ouvrent de nouvelles opportunités » a conclu optimiste le président Gérard Budin.