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Résilience : La filière noix du Sud-Ouest veut se réinventer face aux défis climatiques

Depuis trois ans, la filière noix du Sud-Ouest enchaîne les crises successives. Le 19 octobre, producteurs et élus se sont réunis en Dordogne pour examiner des pistes d’action concrètes.

© Istock

En 2022, la filière a fait face à une crise sans précédent, provoquée par une combinaison de surproduction mondiale et de chute des prix, atteignant leur niveau le plus bas depuis 40 ans. La consommation de noix en magasin a également reculé de 30 %. 
 

En 2023, des conditions météorologiques défavorables — sécheresse en été, forte humidité à l’automne — combinées à l'anthracnose, une maladie qui a provoqué le pourrissement des fruits, ont entraîné une perte de 50 % de la récolte.
 

En 2024, les températures négatives du mois d’avril ont eu raison des fleurs au pire moment. Les conséquences de ces quelques nuits de gel se sont traduites par des pertes allant de 80 à 100 % de la récolte.


Trois années noires et une demande de soutien adaptée


Pour les nuciculteurs du Sud-Ouest, ce sont trois années de pertes conséquentes. Des dispositifs âprement négociés auprès des parlementaires, avec des rencontres avec le ministère et même le Président de la République, ont vu le jour en 2023. Mais les millions d’euros dédiés à « sauver » la filière n’ont concerné qu’une poignée de producteurs de notre Région. Et pour cause, les critères d’attribution de l’aide ne correspondent pas à notre bassin de production, trop diversifié.
Conscients de la nécessité de structurer la filière et des difficultés inhérentes à la typologie des exploitations, les producteurs de noix du Lot, de la Corrèze et de la Dordogne ont créé début 2024 une association régionale. Celle-ci a pour but de mieux défendre leurs intérêts en créant un cadre d’action collective et adapté aux réalités du terrain.


Une réunion de crise avec les élus locaux


Le samedi 19 octobre, une réunion de l’association s'est tenue à Saint-Crépin-et-Carlucet, avec la participation de Mme Meunier, députée de Corrèze, Mme Varaillas, sénatrice de Dordogne, et M. Leyssenne, DDT de Dordogne. La quarantaine de producteurs présents a souligné les lacunes des dispositifs d’aide actuels, basés sur des seuils de perte en chiffre d’affaires et sur des taux de spécialisation qui ne reflètent pas les réalités de la production du bassin Sud-Ouest.


Un plan d’urgence pour préserver les vergers


L’association a présenté un ambitieux plan d’urgence axé sur des mesures à court et moyen terme. En priorité, il insiste sur l’urgence d’évaluer et de compenser les pertes de récolte et de fonds. Les mesures à l’étude concernent les dégrèvements TFNB, l'exonération totale ou partielle des charges MSA pour les producteurs en difficulté ou encore un soutien à la trésorerie qui compenserait les déficits d’exploitation à moyen terme, la filière devra restaurer les 3 000 hectares de vergers abîmés et adapter les pratiques agricoles aux nouvelles réalités climatiques. Les vergers doivent être préparés pour l'avenir, notamment en augmentant la productivité à l'hectare.


Un défi à hauteur de 20 millions d’euros


Ce programme, estimé à plus de 20 millions d’euros, mobilisera les deux tiers des 1 600 producteurs de noix de la région d’ici quelques années. Les élus et représentants de l'État présents se sont montrés très sensibles au désarroi des producteurs et ont assuré leur soutien pour les prochaines étapes.

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