Résilience : comment réagir et agir ?
Le département du Cantal est concerné par dix risques naturels prévisibles. D’où l’importance de sensibiliser et préparer la population pour mieux faire face aux crises.
Le département du Cantal est concerné par dix risques naturels prévisibles. D’où l’importance de sensibiliser et préparer la population pour mieux faire face aux crises.


Inondation, mouvement de terrain, séisme, radon, feu de forêt, avalanche, risque industriel, rupture de barrage, transport de matières dangereuses et risque minier : voici les dix risques auxquels sont exposés le département du Cantal et sa population. Dix-huit (naturels et technologiques) ont été recensés au niveau national, et classés selon qu’ils sont jugés “majeurs”, “importants” ou “existants”. Celui qui prédomine ? Le mouvement de terrain, avec 217 communes exposées, à des niveaux variés. Aurillac, Saint-Flour, Saint-Paul-de-Salers, Thiézac, Badailhac, Raulhac et Vic-sur-Cère se sont même dotées d’un plan de prévention des risques mouvement de terrain (PPR mvt). Vingt-six disposent elles d’un plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), dont certaines, comme Aurillac, Saint-Flour ou Vic-sur-Cère, qui cumulent les deux risques, mouvement de terrain et inondation. Pour tous les risques, les mesures de prévention et de sauvegarde du territoire, sont répertoriés, commune par commune, dans le dossier départemental des risques majeurs (DDRM)(1).
Former pour “ne pas ajouter de la gravité à la gravité”
Si ces risques sont souvent imprévisibles, la formation des populations peut elle être anticipée. C’est le sens de la journée nationale de la résilience instaurée le 13 octobre, qui vise à “faire connaître à chaque citoyen les risques majeurs qui l’entourent et l’informer sur les comportements de sauvegarde à adopter et les modalités d’alerte en cas d’événement grave”. “Le premier acteur de sa sécurité, c’est le citoyen, abondait le colonel Tardieu, directeur départemental du Sdis. La résilience est un sujet qui prend de plus en plus d’importance au fil des ans et la formation du grand public reste primordiale.” Et ce, quel que soit l’âge - avec les Jeunes sapeurs-pompiers (JSP)(2), les cadets de la Sécurité civile, ceux de la Gendarmerie,... - et quelle que soit la méthode : “Les pratiques évoluent. Le grand public connaît le système d’alerte et d’information des populations (SAIP) avec la sirène le premier mercredi du mois. Mais il y a aussi le nouveau dispositif FR-Alert, qui fonctionne grâce à la géolocalisation.” Déployé depuis fin juin 2022, FR-Alert permet de prévenir en temps réel une personne, via son téléphone portable, de sa présence dans une zone de danger afin de l’informer des comportements à adopter pour se protéger. Les alertes météo ou encore les SMS envoyés par les assurances font partie des moyens pour communiquer sur des risques imminents.
Le Sdis incite également les Français à avoir “un kit de survie” pour tenir 72 heures en cas de crise (tempête, coupure électrique, incendie,...), qui comprend de l’eau, de la nourriture non périssable, une trousse de secours, des vêtements, une radio à piles,... Et d’avoir en tête que “mieux vaut être prêt que surpris”. “Il faut sensibiliser les uns et les autres aux bons comportements pour ne pas être démuni, appuie Yannick Tardieu. Et ne pas ajouter de la gravité à la gravité.” Depuis le 1er janvier 2025, l’union départementale des sapeurs-pompiers a formé 730 personnes aux gestes de premiers secours et 50 l’ont été aux gestes qui sauvent, en lien avec
Groupama.
Présente lundi 13 octobre au Sdis d’Aurillac, la nouvelle sous-préfète Lucy Llinarès a insisté sur “la collaboration de l’ensemble des acteurs. Citoyens, élus, collectivités, entreprises, institutions,... nous devons connaître les risques pour mieux réagir et renforcer nos capacités à faire face aux chocs.” Plusieurs exercices de sécurité civile associent ainsi la population, les services de secours et de sécurité et les mairies. Deux l’ont déjà été cette année.
(1) Et consultable sur www.cantal.gouv.fr
(2) Le département compte cinq sections jeunes sapeurs-pompiers, pour un effectif de 68 élèves.