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Gasoil non routier
Relations frigorifiques entre les agriculteurs et le GNR

Durant les 15 premiers jours de février, les températures ont chuté jusqu’à -20°C dans le Puy-de-Dôme. Une situation où le GNR aurait été censé résister et pourtant…

Jean-Claude et Bruno Jallut ont placé un thermomètre et plusieurs récipients, contenant du GNR, sur la cuve. Chaque jour, ils ont suivi avec attention les évolutions du carburant.
Jean-Claude et Bruno Jallut ont placé un thermomètre et plusieurs récipients, contenant du GNR, sur la cuve. Chaque jour, ils ont suivi avec attention les évolutions du carburant.
© M. Brut

Météo France a enregistré, durant la période de froid, des températures allant jusqu’à -21°C sous abri. Les abreuvoirs ont gelé, les animaux et les cultures ont souffert, handicapant les agriculteurs dans leur travail. S’il y avait seulement ces problèmes à régler ! De nom-breux témoignages font état d’un GNR qui « s’est décomposé dans la cuve» et «de tracteurs qui ne démarraient plus ». La FNSEA se mobilise au niveau national pour rassembler les témoignages. Un premier bilan met en avant des phénomènes contradictoires qui ne permettent pas de mettre en cause le GNR. (Source UDSEA) Pourtant, dans le Puy-de-Dôme, les témoignages ont des airs de ressemblances.

« Un dépôt gras et des paillettes »

Jean-Claude Jallut et son fils Bruno, agriculteurs sur la commune de Plauzat, ont eu une grosse surprise le 6 février dernier. Alors qu’un automobiliste se trouvait en difficulté, ils ont cru pouvoir lui venir en aide avec leur tracteur. «Nous avons démarré le tracteur pour aller sortir la voiture de la neige. Il a fait 200 mètres et s’est arrêté. Il n’a jamais redémarré» explique Bruno. De plus, à la ferme, une autre surprise les attend. « Nous avons regardé dans la cuve à gasoil et au fond il y avait un dépôt. Pourtant, elle est à double paroi, donc isolante, et installée sous le hangar où, ce jour-là, il n’y avait que -4°C » témoigne Jean-Claude. Alors pour s’assurer de la réalité de la chose, les deux agriculteurs placent un récipient avec du GNR sur la cuve. «Le lendemain, il y avait -7°C dans le hangar et dans le fond du récipient un dépôt blanc s’était formé. Sur le dessus du liquide, nous pouvions voir des paillettes. Pourtant, nous avons une attestation qui certifie qu’il s’agit bien de GNR hiver, censé résister jusqu’à -15°C ». Le même dépôt a été constaté dans le réservoir du tracteur. Jean-Claude fulmine : « J’ai l’impression de revenir 40 ans en arrière au niveau de la qualité. Pour éviter le gel, nous avons été obligés de mettre du pétrole ! Nous craignions qu’il y ait de graves conséquences sur les moteurs des tracteurs. »

 

« Le tracteur a toussé et calé »

Jérôme Andanson est éleveur sur la commune de Gelles. Durant les 10 premiers jours de grand froid, il utilisait son reste de fioul premier. « Avec le fioul, je n’ai eu aucun problème. Quand j’ai fini la cuve, aux alentours du 13 février, j’ai commencé à employer le GNR. Le tracteur a démarré puis s’est mis à tousser et a fini par caler. » Pendant plusieurs jours, le travail de Jérôme Andanson auprès de ses animaux a été ralenti. Il pense que le GNR, malgré qu’il soit certifié « hiver », soit la cause des difficultés subites de son tracteur. Alors que le dégel est entamé depuis quelques jours, les choses semblent être revenues à la normale. En revanche, pour les agriculteurs, l’incompréhension reste bien ancrée.

Ils sont chaque jour plus nom-breux à appeler l’UDSEA 63 afin de faire part de leurs témoignages pour l’enquête de la FNSEA.

 

Pour plus d’info :

Vous pouvez contribuer à l’enquête de la FNSEA en apportant votre témoignage.

UDSEA 63 : 04.73.44.46.90 ou udsea63@wanadoo.fr

 

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