Régionales: Jean-Jacques Queyranne : « Parler vrai aux agriculteurs, sans donner d’illusions »
Les présidents des Conseils régionaux d’Auvergne et de Rhône-Alpes étaient présents, jeudi au Sommet de l’élevage. L’occasion pour eux de se lancer dans la campagne sur le terrain agricole, égratignant les propositions de leur adversaire des Républicains tout en dévoilant leur feuille de route pour le secteur.
Les présidents des Conseils régionaux d’Auvergne et de Rhône-Alpes étaient présents, jeudi au Sommet de l’élevage. L’occasion pour eux de se lancer dans la campagne sur le terrain agricole, égratignant les propositions de leur adversaire des Républicains tout en dévoilant leur feuille de route pour le secteur.
A trois mois des élections régionales, le ballet des candidats a été quotidien au Sommet de l’élevage. Si Laurent Wauquiez, candidat des Républicains et les têtes de liste d’Europe Ecologie Les Verts ont ouvert le bal, mercredi, jeudi ce fut au tour des socialistes de partir en campagne. Jean-Jacques Queyranne, actuel président de la région Rhône-Alpes et tête de liste pour le parti socialiste, accompagné de René Souchon, d’Anna Aubois, d’Alain Bussière n’ont pas boudé leur plaisir d’aller à la rencontre du monde agricole.
Bien décidé à ne pas verser dans le populisme, Jean-Jacques Queyranne s’est d’emblée positionné à rebrousse poil des propositions de son principal adversaire, Laurent Wauquiez: « Tous nos produits locaux ne vont pas trouver un débouché grâce aux cantines. C’est une piste¹, mais l faut lever les illusions, ça ne suffira pas à donner du revenu aux agriculteurs ».
Et d’estimer que la « préférence régionale, c’est la pâle-copie du Front National ».
« Il ne faut pas sous-estimer les circuits-courts, mais nous devons aussi soutenir l’agriculture productive qui permet de gagner des parts de marché à l’international », a insisté le chef de file des socialistes.
Valoriser l’élevage à l’herbe
Face à la menace ultralibérale véhiculée par l’Europe qui pèse sur le modèle agricole français, Jean-Jacques Queyranne veut se mettre à l’écoute des agriculteurs : « Nous devons accompagner les investissements des agriculteurs sur leurs exploitations et soutenir les démarches de qualité ».
Parmi les pistes d’actions avancées : le financement des plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations d’élevage avec « des taux d’aides qui pourront atteindre jusqu’à 65 % en Auvergne et 70 % en Rhône-Alpes », la reconnaissance du rôle joué par l’élevage à l’herbe dans la lutte contre le changement climatique qui pourrait aboutir à une « rémunération » des agriculteurs pour « service rendu à la société dans ce domaine » et la poursuite du développement de l’engraissement et de la contractualisation. Sur ce sujet, il s’agit de rendre les éleveurs moins dépendants des exportations de broutards, avec 25 000 nouveaux animaux engraissés d’ici deux ans en Auvergne et 15 300 en Rhône-Alpes. Ce travail est actuellement réalisé en lien avec la Chambre Régionale d’Agriculture d’Auvergne, Coop de France Rhône Alpes-Auvergne, l’union régionale des industries agro-alimentaires (URIAA) et Rhône-Alpes Elevage.
Sophie Chatenet
¹ Dans son programme, la liste PS a indiqué vouloir « favoriser encore davantage la commande locale en viandes et produits laitiers dans les restaurants des lycées ». A l’horizon 2020, les candidats souhaitent que 75% des commandes destinées aux lycées soient réalisées en local.
Site de la Grande Halle d’Auvergne : « Avancer par étapes »
La promesse du candidat Wauquiez de construire une seconde Halle sur le site de la Grande Halle d’Auvergne en cas de victoire aux régionales n’a pas suscité l’étonnement des élus socialistes. « Il fait des promesses partout. Ça commence à faire beaucoup », a estimé Jean-Jacques Queyranne. Précisément sur le dossier d’agrandissement du site de Cournon, souhaité par les organisateurs du Sommet de l’élevage, le candidat socialiste s’est voulu pragmatique : « Nous voulons avancer par étapes. Un accord a été trouvé avec les dirigeants du Sommet pour un investissement sur le site d’1,7 millions d’euros pour 2016. S’il le faut après, nous expertiserons la construction d’une seconde halle ».