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Réflexions urgentes sur le stockage de l’eau

Un diagnostic va établir, d’ici septembre, les ressources et les besoins en eau. Au printemps, place aux propositions aptes à faire face aux pénuries dont l’agriculture est la première victime.

Les signataires d’un “protocole eau”, réunis en préfecture, lundi 10 février. 
Les signataires d’un “protocole eau”, réunis en préfecture, lundi 10 février. 
© UC

L es sécheresses à répétition mettent en exergue une préoccupation commune aux collectivités locales et au monde agricole : compenser le manque d’eau. Les relevés objectifs des précipitations, lissés sur l’année, font état d’un niveau tout à fait normal dans le département, même enviable par rapport à d’autres régions(1).

La vraie faille, c’est la répartition des pluies au fil des saisons. Stocker règlementairement l’eau lorsqu’elle tombe, pour la redistribuer lorsqu’elle se fait rare, est une idée qui fait l’objet d’une réflexion co-construite par la préfecture du Cantal, le Conseil départemental et la Chambre d’agriculture.

Travail commun

Leurs représentants - le préfet et les deux présidents - ont signé, en présence de leurs responsables administratifs respectifs, un protocole visant d’abord à évaluer  les ressources, puis les besoins, avant de s’engager à trouver des réponses à une gestion durable de l’eau au profit des activités agricoles : abreuvement du bétail, ressources fourragères, maraîchage, horticulture... Les trois partenaires s’accordent sur la nécessité d’une approche concertée, c’est pourquoi ils s’engagent à ce que chacun communique aux autres l’ensemble des éléments dont il dispose. Pour être complets dans leur démarche, ils solliciteront également les agences de l’eau et les collectivités. “Il ne s’agit pas d’une gestion de crise : après le retour d’un diagnostic partagé, il nous reviendra d’imaginer des solutions durables pour l’activité agricole, par une gestion quantitative et qualitative de la ressource en eau”, résume Isabelle Sima, préfet. Elle lance d’ores et déjà trois pistes de travail : économiser l’eau, moderniser le réseau(2) et mettre en place des systèmes de récupération de l’eau  de pluie.

Des réflexions qui servent aussi le réseau d’eau potable, “une vingtaine de communes ont eu besoin de faire appel à des citernes”, illustre le président du Département, Bruno Faure. Il précise également que le volet “économie de la ressource en eau”, s’adresse notamment à la population, en complément du travail conduit par la Mission d’assistance à la gestion de l’eau (Mage) du Conseil départemental, tandis que des syndicats mixtes ou des distributeurs ne cachent pas leur inquiétude si rien ne bouge.

Patrick Escure, président de la Chambre d’agriculture, préconise “d’aller chercher l’eau plus bas”. Des captages peu profonds ont montré leurs limites cet été. “Des sources jamais taries ont fini par tomber en septembre.” Quant au stockage de l’eau, il constitue évidemment une garantie. “Avec les quantités qui sont tombées en fin d’année 2019, il sera de notre responsabilité de ne pas avoir stocké si nous sommes de nouveau victimes d’une sécheresse en 2020.”

Veiller au volet sanitaire

Mais... tout n’est pas aussi simple. Le stockage de l’eau doit se faire dans de bonnes conditions pour garantir une qualité sanitaire correcte. “Pas question de faire boire n’importe quelle eau aux animaux et veiller plus encore à cette qualité lorsqu’il y a transformation à la ferme, car c’est la première cause d’ennuis sanitaires”, prévient Patrick Escure.

En marge de ces réflexions, il souligne aussi qu’à l’échelle Massif central, le réseau des chambres consulaires travaille depuis trois ans sur le climat, avec des professionnels qui ont spécialement été recrutés. L’objectif étant de “se préparer à changer nos pratiques”. Autres signes d’une époque en pleine mutation et de virages déjà pris : s’il devient inconcevable de drainer des zones humides comme ce fut le cas pendant longtemps, l’artificialisation des sols, par exemple pour construire un parking, n’est pas davantage dans l’air du temps(3). Et sur le plan purement administratif, Bruno Faure propose de défiscaliser les stocks fourragers...

 

(1) Le président de la Chambre d’agriculture avance plus de 1 000 mm par an, dans certains secteurs du département.

(2) Leur vétusté engendre par endroit entre 40 et 50 % de perte...

(3) À Aurillac, les cours goudronnées du quartier de la Montade vont faire place à des espaces végétalisés.

Circuits courts

Le sujet d’une maîtrise raison-née de la ressource en eau doit aussi servir à garantir l’approvisionnement des denrées agro-alimentaires via les circuits courts. Le président de la Chambre d’agriculture tient donc à associer toutes les productions agricoles, justifiant que le Cantal doit avoir à l’esprit de “pouvoir remplir la presque totalité du panier de la ménagère”.

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