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Réévaluer le prix du lait et valoriser davantage la matière grasse

La section laitière de la FDSEA, présidée par Lionel Guy, et le groupe lait JA 43, présidé par Florian Monteil, ont réuni leurs membres le 29 juillet pour brosser l'actualité de la filière : conjoncture, prix, fonctionnement de l'interprofession et un point sanitaire avec l'intervention du GDS 43.

En plein coeur de l'été, l'actualité laitière est toujours aussi dense.
En plein coeur de l'été, l'actualité laitière est toujours aussi dense.
© HLP

Collecte mondiale à la hausse

La réunion du 29 juillet a débuté par un point sur la conjoncture laitière présenté par Elinor Roux, chargée de mission syndicale à la FRSEA AURA

« La collecte mondiale de lait repart nettement à la hausse. En avril et mai 2025, la production dans les 5 principaux bassins laitiers exportateurs a connu ses hausses les plus importantes depuis 2021, à +1,5% (par rapport à avril 2024), puis +1,4% (comparé à mai 2024)". 

"En mai 2025, la collecte de l’UE-27 était en légère hausse, à +0,3% /2024. Le rebond des collectes françaises (+1,9% /2024) et irlandaises (+7%) compensait à peine le repli observé en Allemagne (-1,6%), en Belgique (-7%) et aux Pays Bas (-0,5%) » indique-t-elle en soulignant une très forte croissance de la collecte au Royaume-Uni. 

Export en équivalent lait en baisse

Autre information importante : les exportations européennes ont reculé de -2% en équivalent lait sur la période janvier-mai 2025, et ce malgré un record d’exportations de fromages (+2% /2024) ; une évolution à la baisse que la chargée syndicale explique « par les faibles disponibilités de matière grasse et la primauté donnée aux fabrications de fromages qui ont entraîné un repli des exportations de beurre (-4% /2024), de butteroil* (-16%) et de poudre grasse (-21%) ». En France, au mois de mai 2025, la collecte de lait poursuivait sa progression initiée en avril 2025 (+1,9%/2024). 

Les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer traduisent une tendance à la baisse de la collecte jusqu'aux deux premières semaines de juillet en raison d'une légère baisse du cheptel laitier (-2,2%/2024). Quant à la valorisation beurre/poudre, elle s'oriente à la baisse en France comme en Allemagne.

Prix jugés encore insuffisants en zone de montagne

La conjoncture a ensuite conduit les producteurs présents à évoquer le sujet crucial du prix du lait à la production. Avec un prix standard conventionnel de 467,2 €/1 000 l en mai 2025, le prix était certes toujours en progression (+8,7% /2024) mais il reste bien inférieur au prix allemand qui était de nouveau en hausse (520 €/1 000L en mai). Les responsables d'Organisations de Producteurs des différents collecteurs ont tour à tour pris la parole pour communiquer les prix pratiqués qui avoisinent les 490€/1000 L. Un prix jugé encore insuffisant par l'ensemble des producteurs présents : 

« En zone de montagne, les charges de production et de collecte sont plus élevées, c'est pourquoi nous devrions pouvoir compter sur un prix de 571€/1000L. Il faut donc continuer à se battre » a expliqué le président de la section laitière Lionel Guy. 

Que ce soit parmi les producteurs ou certains opérateurs, comme Coopal ou Gérentes, la crainte réside aussi dans le renouvellement des générations de producteurs de lait car comme l'a souligné Nicolas Merle, président de la FDSEA : « Sans prix, ils ne feront pas de lait ! ». 

« Oui la situation financière des fermes s'est améliorée, mais on ne prend toujours pas suffisamment en compte nos salaires » ajoute Florian Monteil

« Il faut que les salaires des producteurs soient équivalents à ceux des épouses qui travaillent à l'extérieur » ajoute le président de la section.

Le CRIEL Alpes Massif-Central dans l'impasse

Le blocage au sein du CRIEL Alpes Massif-Central, l'interprofession laitière régionale, intervenu en début d'année a occupé une bonne partie des échanges de ce 29 juillet. Motif du blocage : le collège producteur demande la réouverture des grilles de prix interprofessionnelles en vue de valoriser davantage le gramme de matière grasse (matière disponible en quantité insuffisante en France) ; une proposition que refuse le collège FNIL (Fédération Nationale de l'Industrie Laitière). Si le collège producteur a récemment claqué la porte du CRIEL, il ne tourne pas le dos à cette structure mais demande à poursuivre le travail collectif « avec des partenaires fiables, cohérents et réellement animés par l'intérêt général de la filière ». Notons qu'en Haute-Loire, certaines entreprises se montrent favorables à l'idée de faire évoluer le prix de la matière grasse

« À l’avenir, la matière grasse et la matière protéique vont manquer, ce qui va créer un besoin parmi les entreprises » a confirmé Éric Richard, vice-président de la section.

Autre sujet d'actualité, la Dermatose Nodulaire Contagieuse, qui frappe durement les Savoie, a été évoquée avec l'intervention de Louise Icard du GDS Haute-Loire.

* huile de beurre

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