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Reconstituer les prairies : pourquoi ne pas miser sur le local ?

Le parc naturel régional de l’Aubrac sensibilise les agriculteurs à la récolte de semences des prairies naturelles. Résilience, économie et biodiversité au menu.

La brosseuse permet une récolte sur de petites parcelles. Pour de plus grandes surfaces, la moissonneuse sera plus propice.
© B. Parret

Cette première journée de sensibilisation aux semences de prairies naturelles était proposée par le PNR Aubrac, mercredi 30 juillet à la ferme de Pradels chez André Salson et Cécile Ducoulombier-Salson, à Anterrieux. Une deuxième journée avait lieu le lendemain en Aveyron sur une exploitation de Sainte-Geneviève-sur-Argence. Depuis une dizaine d’années, l’exploitation recourt à ce procédé pour reconstituer certaines de ses parcelles endommagées. À la force de l’expérience, le Conservatoire des espaces naturels (CEN) Auvergne s’était associé à cette rencontre pour faire part de son travail dans ce domaine, notamment en lien, localement, avec Saint-Flour communauté, et présenter la “brosseuse” pour la collecte. “Le Parc s’est construit sur la réalité du terrain qu’est l’agropastoralisme et mise sur le qualitatif  en alliant agriculture et biodiversité plus que sur le quantitatif, insiste Marc Guibert, vice-président du PNR. Conserver la diversité et la richesse de la flore a forcément une incidence sur les paysages mais aussi pour les filières pour le goût de la viande et du fromage.” 

Trouver des solutions

C’est également le moyen de trouver des solutions efficaces et peu onéreuses quand depuis plusieurs années les prairies sont victimes des canicules qui “brûlent le tapis végétal ou des invasions de campagnols engendrant d’importants dégâts à même de mettre en péril l’autonomie fourragère”. Cela peut permettre aussi de replanter après des cultures de céréales.  “L’intérêt est de conserver la diversité des plantes qui sont les plus adaptées aux conditions locales de sols et d’altitude”, précise Ugolin Bourbon-Denis, chargé de mission “prairies et campagnols” au PNR Aubrac. L’objectif de la journée était de présenter le matériel de récolte, l’intérêt pour les agriculteurs de valoriser une ressource locale et ainsi d’éviter des achats de semences de plus en plus onéreuses actuellement. 

Diversité favorable

“La grande diversité de plantes  des prairies naturelles offre une souplesse d’usage puisque les espèces, entre graminées et légumineuses, ne fleurissent pas toutes en même temps. Ceci permet de jouer avec la météo comme cette année pour les récoltes, fait part Julien Tommasino, du CEN. Certaines seront plus résilientes aux sécheresses, préservant un minimum de végétation. Avec des racines moindres, les campagnols en seront moins friands.” La diversité favorise par ailleurs l’appétence des animaux. 
La récolte se fera en fonction des besoins en graines recherchées. Il peut être utilisé une brosseuse (mise à disposition des agriculteurs par le CEN) pour de petites surfaces de récolte ou bien une moissonneuse qui permet un meilleur tri des graines. La brosseuse nécessite davantage d’éliminer les restes de plantes et de paille qui ne passeront pas dans le semoir. Il peut être pratiqué le sur-semis ou bien le jet suivi du rouleau en fonction de l’état des parcelles. 
Pour André Salson, le procédé utilisé à plusieurs reprises a permis de régénérer “de manière efficace et à moindre coût des prairies très endommagées il y a quelques années”. “Sur le sujet, le Parc est vecteur d’expérimentation, juge Marc Guibert. Aux collectivités et aux organismes professionnels de s’approprier le sujet car l’évolution, notamment climatique, nous oblige à une prise de conscience.”
 

Méthode

Après la récolte, le séchage du mélange s’impose. En fonction du semoir utilisé, le tamisage sera nécessaire. Il faudra aussi vérifier la présence ou non du charançon pouvant entraîner des pertes de récoltes. Les sols doivent être préparés en détruisant le couvert précèdant en cas de prairie temporaire. La densité de semis est difficile à quantifier mais le chiffre préconisé est de 25 kg à l’hectare. La période la plus propice pour semer se situe à la fin de l’été ou début de l’automne. Des premières fauches pas trop basses seront peut-être nécessaires pour favoriser les espèces prairiales.

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