Randonnée : quels nouveaux GR vont sillonner le Cantal ?
Pas moins de quatre projets de nouveaux itinéraires ou d’extension de GR existants devraient voir le jour dans le Cantal, portés ou accompagnés par le comité départemental.
Pas moins de quatre projets de nouveaux itinéraires ou d’extension de GR existants devraient voir le jour dans le Cantal, portés ou accompagnés par le comité départemental.
Terre de prédilection pour les sportifs de pleine nature, le Cantal est sillonné aujourd’hui par quelque 650 kilomètres de chemins de Grande randonnée (GR) et de sentiers GRP (Grande randonnée de pays), davantage encore plébiscités au sortir de la crise sanitaire même si cet effet Covid est quelque peu retombé depuis. Ces itinéraires constituent d’importants vecteurs d’attractivité en matière d’économie touristique comme le démontre le succès non démenti depuis près de 40 ans de l’emblématique GR400, dont le topoguide “Le Tour des Volcans du Cantal” est réédité quasiment tous les deux ans à
raison de 3 000 exemplaires.
GR400 dans le Top 10 national
Constitué de cinq boucles, comme autant de “micro-aventures”, il permet aux autochtones comme aux touristes venus se ressourcer au pays vert, de découvrir, outre les crêtes et puys laissés par
l’effondrement de l’ancien stratovolcan, la vallée de la Jordanne, celle de la Maronne, le cirque glaciaire du Falgoux, une incursion dans la vallée de l’Alagnon... pour un périple cumulé de 175 km. Cette diversité de paysages et d’horizons fait tout l’intérêt de ce GR classé dans le Top 10 des 304 GR français. “C’est notre produit phare”, avance Pierre Marandon, responsable sentiers et itinéraires au Comité départemental de randonnée pédestre (CDRP). Le GR400 est le second à avoir vu le jour dans le Cantal après les premières sentes posées par le GR4 - de l’Atlantique à la Provence - dont une portion de 140 km (sur 1 300) s’y aventure, d’Égliseneuve d’Entraygues à Chaliers.
À la faveur de l’essor de ce loisir sportif qui ne demande rien d’autre que de mettre un pas devant l’autre et de laisser son esprit vagabonder, un troisième tracé est apparu sur la carte cantalienne, celui du GR Pays de Saint-Flour, qui sinue selon trois boucles : Truyère, Planèze et Margeride. Dernier-né de la famille, en 2017 : le GR465, des Monts du Cantal à la vallée du Lot, que les marcheurs peuvent emprunter en descendant du train en gare de Murat jusqu’à Conques, en passant par Bredons, Prat de Bouc, le Carladès, Montsalvy...
Dans les douze prochains mois, ce réseau devrait encore étendre sa toile grâce à plusieurs projets dans la besace du CDRP, même si, rappelle son président, Pierre Wildermann, toute modification et a fortiori toute création prend des allures d’ascension d’un petit Mont Blanc. “Le GR465 a mis dix ans pour aboutir”, précise-t-il, évoquant la nécessaire fiabilisation juridique du projet via des conventions indispensables avec les propriétaires de chemins privés empruntés.
Dans les pas sanflorains d’Urbain V
Mais les projets évoqués samedi lors de l’assemblée générale du comité sont eux déjà en bonne voie. Et même quasiment sur la ligne d’arrivée pour le plus abouti : le GR670, qui ralliait jusqu’alors Nasbinals en Lozère à la cité des Papes, Avignon. “Il y a quatre ans, les concepteurs de ce GR nous ont sollicités pour un départ depuis Saint-Flour, permettant d’avoir une liaison facilitée avec les axes de transport, notamment l’A75”, explique Pierre Wildermann qui, avec son équipe, n’a pas hésité à emboîter le pas à cette proposition. Le topoguide actualisé qui sera présenté fin mars au Salon du randonneur à Lyon (la Mecque de la randonnée à pied) indiquera donc un départ depuis la place de la Liberté de la cité des Vents, avant de rejoindre la boucle “vallée de la Truyère” du GR Pays de Saint-Flour pour admirer notamment le viaduc de Garabit et les gorges du Bès. “Pour Saint-Flour, c’est un plus en termes de communication”, fait valoir le président du comité.
Sur le Sud-Est Cantal, le CRDP est partie prenante de la redynamisation d’un autre GRP, celui du tour des Monts d’Aubrac, portée par le parc régional de l’Aubrac. “Avec l’appui de certains élus de Chaudes-Aigues, nous avons poussé pour que l’actualisation de ce GRP intègre deux boucles dans le Cantal. Le Parc et la FFRP(1) y sont favorables et ce serait pour ce secteur du Cantal une vraie opportunité de promotion sachant que l’Aubrac a la cote auprès des touristes et que Saint-Urcize sera bientôt dotée d’un station de pleine nature quatre saisons, tout cela a du sens”, exposent de concert Pierre Marandon et Pierre Wildermann, dans l’attente aujourd’hui d’une “collaboration forte” de Saint-Flour communauté pour boucler ce dossier.
Micro-aventures en Carladès
Cap également sur le Carladès, dont le projet de GR de Pays vient tout juste d’être validé par la FFRP. Le comité a été missionné par la com com Cère et Goul en Carladès, désireuse de favoriser la pratique de la randonnée comme outil de développement touristique. Son cahier des charges : emprunter au maximum des chemins de petite randonnée (PR) existants pour cette itinérance de 180 km déployés en six boucles. Autre prérequis : un clin d’œil à chaque commune et à son patrimoine, si possible en passant par les bourgs pour “soutenir le commerce local et permettre aux randonneurs de s’approvisionner”. “Avec notre expérience de randonneurs, notre connaissance du terrain et de la cartographie, on a soumis aux élus plusieurs parcours, qui ont fait l’objet d’un compromis, sachant que l’avantage de faire appel au comité, c’est qu’on sait ce qui marche, ou pas, que ce soit en termes d’homologation et d’attentes des randonneurs”, appuie le président. Rendez-vous est donc donné au printemps 2025 pour la sortie de ce nouveau produit “tour et traversée du Carladès”.
(1) Fédération française de randonnée pédestre.