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Raisonner la mécanisation agricole pour faire baisser ses charges

Depuis le plan Marshall d'après guerre, la mécanisation de la ferme France est un impensé politique, selon le réseau des Cuma. L’objectif du réseau est clair : remettre autour de la table tous les acteurs pour construire un cadre commun sur la mécanisation agricole.

« Dans un contexte de transition écologique et de pressions économiques accrues, une nouvelle réflexion s'impose sur la manière d'utiliser les machines agricoles », estime le réseau des Cuma, qui a rédigé récemment, un plaidoyer ambitieux en faveur d'une mécanisation responsable, durable et vivable.

Un constat partagé : des charges agricoles élevées, un enjeu pour tous

La mécanisation peut représenter jusqu'à 30 % des charges d'exploitation, pesant lourdement sur la rentabilité des fermes. Une étude menée récemment sur 85 exploitations révèle un gain possible moyen de 15 000 € par an et par ferme pour 79 % d’entre elles. Les leviers existent aussi en matière de consommation de carburants : 1 000 litres de carburant par an et par tracteur pourraient être économisés en passant régulièrement au banc d’essai moteur. « Face au contexte agricole tendu, faire l’impasse sur le sujet de la mécanisation revient à ignorer un réel levier », constatent les Cuma.

Un pacte pour l’avenir de la mécanisation agricole

La mécanisation agricole ne doit plus être un sujet secondaire, mais un axe central de la transition écologique et économique du secteur agricole. Il y a un enjeu machine derrière les enjeux agricoles d’évolution des pratiques ou de transmissibilité des exploitations. Le réseau Cuma propose ainsi la création d’un pacte national réunissant agriculteurs, décideurs publics, organisations professionnelles et acteurs industriels, afin de construire une feuille de route commune pour l’avenir et de formuler des propositions pragmatiques.

Quelles propositions pour une mécanisation plus solidaire et durable ?

Le Réseau Cuma appelle à se donner une ambition à hauteur de 30 % de mécanisation partagée à horizon 2050 dans le cadre de la planification écologique. Parmi les autres propositions sur la table :

  1. Renforcer les outils de pilotage des politiques publiques en matière d'agroéquipements : étendre les missions de l'Observatoire des prix et des marges aux agroéquipements, afin d'améliorer la transparence des coûts ; créer une mission parlementaire pour analyser le fonctionnement du marché et rééquilibrer les relations entre les acheteurs (agriculteurs) et les fournisseurs. Ces mesures visent à protéger les agriculteurs.
  2. Accompagner les agriculteurs dans leurs choix d'investissement : fournir des outils de diagnostic et un accompagnement stratégique indépendant. Le plaidoyer relève qu’il y a aujourd’hui 1 conseiller indépendant pour 25 vendeurs de machines et insiste sur l’importance d’un soutien technique pris en charge par des politiques publiques adéquates.
  3. Renforcer la mutualisation des équipements à travers des objectifs clairs et une fiscalité avantageuse : la fiscalité actuelle contribue à alimenter le suréquipement individuel. Le réseau Cuma prône un remodelage fiscal pour soutenir une mécanisation au service de la compétitivité des exploitations et de la sobriété.
  4. Soutenir la transition énergétique : L’électrification ou le passage au bio GNV doivent être réfléchis de manière stratégique pour être en phase avec les besoins des agricultrices et agriculteurs.

Article réalisé en collaboration avec Mylène Delarue, chargée de mission économie et agroéquipement à la Fédération Régionale des CUMA AURA

Lire aussi  : Découvrez l'intégralité du plaidoyer pour une mécanisation responsable

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