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Alternatives à la paille
Quelle solution pour votre exploitation ?

Dans le contexte actuel de l'agriculture, la recherche d'alternatives à la paille pour les litières devient de plus en plus cruciale. Les exploitations agricoles cherchent à réduire leurs coûts tout en maintenant une qualité de litière optimale pour leurs animaux. 

Récolte de miscanthus
© Cuma

Exemple d'une exploitation type 

Prenons l'exemple d'une exploitation type de 90 hectares, comprenant 5 hectares de triticale et 70 vaches allaitantes en système broutards. La consommation de paille pour une aire paillée intégrale est d'environ 9 à 10 kg par Unité Gros Bétail (UGB) par jour. Les vaches passent en moyenne 120 jours par an dans un bâtiment, ce qui représente une consommation annuelle d'environ 80 tonnes de paille. Sur cette quantité, 20 tonnes sont produites sur l'exploitation et 60 tonnes doivent être achetées, entraînant un coût d'achat d'environ 6 000 € (prix moyen de 100 €/t). 

Dans le cas de cette exploitation type : Quelles sont les alternatives envisageables à l’utilisation de la paille

Première alternative : Les plaquettes de bois 

Face à cette situation, plusieurs alternatives à la paille peuvent être envisagées. Tout d'abord, les plaquettes de bois se présentent comme une solution rentable, avec une économie potentielle de 1 800 € (4 MAP = 1 t de paille), environ 17,50 €/MAP (coupe + broyage). Elles permettent également de valoriser les haies présentes sur l'exploitation. Cependant, la disponibilité de la ressource en bois sur son exploitation peut poser problème, car il est essentiel d'avoir suffisamment de bois pour produire les 240 mètres cubes nécessaires de façon durable d’une année sur l’autre. 

Économie avec les plaquettes de bois 

- 1 sous-couche de 15 cm, 

- Millefeuille paille plaquette, 

- Sous-couche de 3 semaines = 200 kg d’économie de paille/UGB. Pour 70 UGB, cela représente une économie de 14 tonnes de paille. 

Seconde alternative : Le switchgrass 

Une alternative intéressante est le switchgrass, qui nécessiterait 6 hectares pour sa culture à raison d’un rendement moyen de 10 t/ha. Ce type de litière offre une économie significative de 4 440 € 

- prix de revient estimé sur 15 ans 

- et présente une croissance rapide avec un rendement élevé. 

Toutefois, son besoin en surface peut être un frein pour certaines exploitations. 

Caractéristiques du switchgrass 

- Culture pérenne, 

- Mécanisation avec les outils de l’exploitation (semis, stockage, paillage,…), 

- Nécessite peu d’intrants, - Capacité d’absorption similaire à la paille. 

Troisième alternative : Le miscanthus 

Le miscanthus, qui nécessiterait seulement 2,1 hectares, se révèle être une option très économique car même si coûteux à l’implantation, son rendement et sa qualité d’absorption en font une option avec une économie estimée à 4 530 €. Néanmoins, son utilisation demande une organisation spécifique pour le chantier, le stockage et la distribution, ce qui peut s'avérer contraignant

Caractéristiques du miscanthus 

- Récolte en vrac, 

- Absorption deux fois supérieure à la paille, 

- Culture pérenne, 

- Mobilise une parcelle à fort potentiel, 

- Stockage hors d’eau/d’air. 

Une solution intermédiaire 

Pour ceux qui souhaitent une solution intermédiaire, un compromis peut être envisagé avec une sous-couche de plaquettes de bois combinée à un millefeuille de switchgrass. Cette option nécessite 120 mètres cubes apparents de plaquettes et 2 hectares de switchgrass, offrant une économie de 3 080 €. Elle permet une gestion plus flexible des ressources et favorise l'autonomie de l'exploitation, bien qu'elle implique une gestion combinée des deux types de litières. 

Conclusion 

Le choix de l'alternative à la paille dépendra des spécificités et des objectifs de chaque exploitation. Pour une exploitation cherchant à maximiser l'économie tout en valorisant les ressources locales, le compromis entre sous-couche de plaquettes et millefeuille de switchgrass semble être la solution la plus équilibrée. Elle offre une économie significative tout en étant facilement accessible. 

Chaque exploitation devra cependant évaluer ses propres contraintes et ressources pour déterminer l'alternative la plus adaptée à ses besoins. 

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