Aller au contenu principal

Rats taupiers
“Que faire pour sauver nos prairies des rats taupiers ?”

La profession agricole exige plus de souplesse administrative et des moyens techniques à la hauteur de l’importance des dégâts.

Le 28 février, la Chambre d’agriculture et l’UDSEA ont rencontré et travaillé avec l’ensemble des acteurs, dont l’administration, sur l’urgence de la situation concernant les rats taupiers (ou campagnols terrestres). En effet, les dégâts sont cette année particulièrement dévastateurs en raison d’un hiver doux qui n’a pas limité la prolifération de la population des rongeurs nuisibles. Leur impact est considérable sur le revenu des exploitations. La profession agricole va demander au DRAF-SRPV* un assouplissement des contraintes administratives et plus de moyens sur la recherche de solutions techniques.

Témoignages :

Daniel Pallut, éleveur à Anzat-le-Luguet
« Anzat, St-Alyre, La Godivelle et bien d’autres communes sont confrontées à des dégâts croissants dus aux campagnols terrestres. Nos prés sont très grands et nous ne réussissons pas à contrôler les populations par des actions ponctuelles. Ces dégâts auxquels s’ajoutent les effets des sécheresses consécutives sur notre secteur pénalisent gravement nos exploitations : par exemple, sur 450 ballots produits en moyenne les années passées, je n’en ai récolté que 150 en 2006 ! De plus, nous ne pouvons souvent faire qu’une seule coupe d’herbe en altitude… sans compter l’usure du matériel dû à l’excès de terre et les risques de butyriques pour le lait.»

Guy Monteix, éleveur à St-Julien-Puy-Lavèze
«La situation est catastrophique: les dégâts sont tels que la première coupe d’herbe est compromise dans tout le secteur. Les parcelles sont sinistrées jusqu’à 80% ! Et pourtant, nous ne sommes pas arrivés à cette situation par négligence : nous avons réalisé ces dernières années des traitements à la bromadiolone dans les règles. Malheureusement, le traitement préventif n’a pas été suffisant. Aujourd’hui, le respect de seuils administratifs de dégâts freinent le recours à la lutte chimique. Que faire ? Allons-nous pouvoir nourrir le bétail ? A quel stade en sommes-nous ? Déjà, en mairie, nous avons pu obtenir une demande auprès du Préfet pour que la commune soit déclarée sinistrée. J’incite toutes les autres communes concernées à en faire autant pour que le Préfet prenne ses responsabilités et que les élus, conseillers généraux et parlementaires prennent ce problème à bras-le-corps!».

*Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt, Service Régional de la Protection des Végétaux.

 

Bruno Chaput, éleveur à Bourg Lastic, secrétaire général UDSEA, membre à la Chambre d’agriculture

« Face à l’administration, nous nous heurtons souvent à un mur d’incompréhension ! Comment peut-elle s’opposer à un aménagement des règles en terme de lutte contre les rats taupiers alors que les exploitants sont exaspérés de voir leurs prairies entièrement retournées ! Les stratégies de lutte sont limitées : les méthodes agronomiques ou alternatives ne sont pas toujours facilement applicables et la lutte chimique fait l’objet de contraintes administratives excessives. La non prise en compte de la situation des éleveurs, l’ignorance complète de leurs contraintes de travail et climatiques de la part de certains législateurs, les lourdeurs administratives, la réglementation étouffante, l’incapacité à proposer un arsenal de lutte efficace et rapide dans sa mise en oeuvre caractérise clairement toute l’importance qui est accordée au secteur agricole de notre département ! De plus, nous sommes face à un vide administratif inacceptable! Arrêté ministériel caduque et arrêté préfectoral provisoire tardif ! C’est une insulte méprisante faite aux éleveurs du département ! Ceci est tout simplement révoltant ! Nous demandons les moyens de pouvoir agir sur nos parcelles pour nous débarrasser de ce fléau ! Le développement prend ses responsabilités pour essayer de sauver au moins partiellement la récolte 2007. Une fiche technique est en cours d’élaboration avec l’ensemble des partenaires. Elle développe la conduite à tenir dans l’urgence pour sauver ce qui peut l’être, et en particulier le sursemis des prairies les plus dégradées. D’autre part, une journée de démonstration sur ce thème est prévue le 20 avril sur le secteur de Tauves. Mais nous devons par ailleurs obtenir les moyens d’agir efficacement contre ces pullulations et sur le long terme».

Les plus lus

Famille de concessionnaire FENDT devant les tracteurs de sa concession.
Jeanne Monreysse poursuit l’aventure familiale

Avec Jeanne Monreysse, une nouvelle génération rejoint le siège du concessionnaire FENDT du Cantal. 

vue aérienne de terres agricoles
Fermages 2025, l’évolution des méthodes de calcul

Propriétaires bailleurs et fermiers doivent redoubler d’attention : le calcul des fermages évolue. Longtemps limité à l’…

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont…

Géobiologie : rétablir les bonnes ondes en élevage

Loin des idées reçues, la géobiologie s’impose à nouveau comme un appui pour prévenir stress, baisse de production et…

Deux nouvelles attaques de loup dans le Puy-de-Dôme, une troisième en cours d'analyse

Alors que le département accusait une seule attaque où la responsabilité du loup n'est pas écartée, deux autres viennent s'…

Assurance prairies : tous les "indices" de la faillite d’un système

Les éleveurs assurés laissés au bord de la route par un indice satellitaire défaillant qui occulte complètement la sécheresse…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière