Aller au contenu principal

Que faire des parcelles de maïs fourrage touchées par la verse ?

Suite au coup de vent du 25 septembre, certaines parcelles de maïs ont été affectées par la verse. Comment faut-il aborder la récolte de ces parcelles, en particulier si elles ne sont pas encore arrivées à maturité ?

En cas de verse sévère il faut récolter le plus rapidement possible.
© Réussir SAS

Suite au coup de vent du 25 septembre, certaines parcelles de maïs ont été affectées par la verse. Comment faut-il aborder la récolte de ces parcelles, en particulier si elles ne sont pas encore arrivées à maturité ?

Lire aussi -> Estimer la date de floraison pour anticiper la récolte du maïs fourrage

 

Y aller dès que possible en cas de verses sévères

Dans le cas de plants déracinés, sectionnés ou fortement plaqués au sol (moins de 15 cm de hauteur), leur qualité risque de se détériorer rapidement. L’activité photosynthétique sera fortement réduite, tout comme l’alimentation hydrique et le transfert de sucres vers le grain. Il n’y aura plus de progression de rendement, ni de maturité. Il faut alors déclencher la récolte dès que possible. En revanche, si les pieds sont seulement pliés et restent à une certaine hauteur (plus de 15-20 cm du sol), le fourrage bénéficie encore d’une aération minimale et continue d’être alimenté par les racines, ce qui rend la récolte moins urgente.

 

Regrouper les parcelles pour tamponner l’humidité finale au silo

Sans action spécifique, un maïs récolté à 25 % de MS générera des écoulements de jus non contrôlés au silo. La plupart des maïs n'étant pas encore à maturité, il est conseillé de regrouper ces parcelles avec d’autres déjà mûres afin de les placer en fond de silo pour capter les écoulements de jus. Si cela n'est pas possible, on pourra réétaler un fourrage plus sec du printemps en fond de silo.

Lire aussi -> Huit hectares de plateforme agronomique en plein champ dans l'Allier

 

Avec quels matériels récolter une parcelle versée ?

Le fourrage étant proche du sol, il sera nécessaire de le redresser pour arriver à le couper à la base et ne pas l’arracher du sol. On visera autant que possible une belle journée pour ces parcelles afin de limiter au maximum les contaminations par de la terre. Le maïs étant, dans la plupart des cas, assez humide, ces contaminations seront un catalyseur au développement de butyrique au silo.
Côté matériel, les becs rotatifs sauront se sortir des conditions « seulement inclinées », mais dès que la verse sera plus prononcée, ils peineront à redresser les pieds et les risques de bourrage seront accrus. Les petites toupies seront plus sensibles au problème de bourrage que les grandes. Pour limiter au maximum les bourrages, les becs devront être parfaitement entretenus : qualité de coupe, état des éléments nettoyeurs… Il sera probablement nécessaire de retirer certains guides prévus pour guider des pieds de maïs arrivant verticalement. L’entretien de la coupe sera à faire plus régulièrement car les différents éléments seront davantage sollicités.
Les becs à chaînes, utilisés il y a une vingtaine d’années, semblent plus adaptés pour redresser les pieds grâce à leurs doigts releveurs plus longs. Malheureusement, quand ils sont présents, ces becs sont rarement en état de fonctionnement dans les CUMA et les ETA. Certains constructeurs proposent également des kits afin de prolonger les doigts releveurs des becs rotatifs utilisés aujourd’hui, mais ceux-ci semblent peu répandus sur le terrain.
Quelle que soit la solution retenue, dans les cas les plus compliqués, il sera difficile de tout ramasser. Les rendements étant élevés, les bilans fourragers devraient rester excédentaires ou équilibrés. Ces résidus pourront nécessiter une intervention avant le semis suivant.
Concernant la longueur de coupe, il est difficile de donner des recommandations, car les plants arriveront de manière irrégulière dans le rotor, ce qui produira une coupe hétérogène. Il sera possible d’ajouter un fond rotor à section, afin de réduire la longueur de coupe, mais celle-ci restera irrégulière.

 

Gestion du silo : faut-il ajouter un conservateur d’ensilage ?

Le maïs est une plante qui se conserve très bien en ensilage. Il présente un taux de sucres solubles élevé et peu de pouvoir tampon permettant une bonne acidification. La qualité de confection du silo restera primordiale : un tassage important et un bâchage rapide et hermétique permettront de réduire le risque de développement de butyrique au silo dans les conditions à plus de 30 % de MS. Dans les cas plus humides, et d’autant plus s’il y a eu des contaminations par de la terre, les risques de développement de butyrique seront accrus. L’utilisation d’un conservateur, bien qu’onéreuse, pourrait être envisagée pour stabiliser le silo. On cherchera alors à stabiliser rapidement le silo, avec l’ajout d’un acide organique, ou à orienter rapidement les fermentations avec l’ajout de bactéries homofermentaires. Plus le pH du silo s’abaissera rapidement, moins les bactéries butyriques pourront se développer. Il n’y a pas de références sur l’application d’un conservateur dans ces conditions, cette application ne saurait en aucun cas garantir la qualité sanitaire finale.
Les risques d’échauffement à l’ouverture de ces silos pourraient également être élevés, les maïs récoltés avant maturité présentant des taux de sucres solubles importants et les contaminations étant également élevées. On privilégiera autant que possible une ouverture en saison fraîche de ces silos et/ou un avancement rapide (>20 cm par jour). Dans le cas où ces conditions ne pourraient être respectées, un conservateur mixte de bactéries homofermentaires et hétérofermentaires pourrait accélérer la stabilisation du silo tout en améliorant la stabilité à l’ouverture.
Le contexte de récolte des maïs fourrage de cet automne est complexe. Les choix de récolte et les solutions pour la conservation devront être prises au cas par cas, selon la gravité de la verse (arrêt physiologique ou non), l’ampleur de la verse dans la parcelle, et la maturité des maïs.

Lire aussi -> Une fertilité chimique mieux maîtrisée que les aspects physiques et biologiques

Les plus lus

Comment la France peut aider le Maroc à repeupler son cheptel bovin et ovin ?

Sept ans d'une sécheresse redoutable, couplée aux soubresauts de la géopolitique ont fragilisé l'élevage marocain, si bien que…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

Un groupe de personnes au milieu de véhicules de pompiers.
Photographie, le quotidien mis en scène

Le jeune photographe cantalien, Dorian Loubière, poursuit sa série de mises en scène des années 1950. Dernière prise de vue,…

un groupe de personnes
“Chez Mallet”, depuis 40 ans : le restaurant de Lavastrie est devenu une institution

Véritable institution sur la Planèze de Saint-Flour, le restaurant Chez Mallet à Lavastrie soufflera ses 40 bougies, les 8 et…

Dans la peau d’un membre du comité Safer

Lors de son rendez-vous Terre de rencontres dans le Cantal, la Safer Auvergne-Rhône-Alpes a proposé un exercice…

Le président Jérôme Grasset et le directeur Christophe Arnaudon.
Un nouveau binôme à la tête du GDS Haute-Loire

Le GDS Haute-Loire vient de changer de président et dispose depuis le début de l'année d'une nouvelle direction. Faisons plus…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière