Quatre débats affectant l’agriculture américaine
Si l’agriculture et la ruralité n’ont pas été au cœur des primaires américaines, certains des sujets qui ont animé les débats intéressent directement l’agriculture : l’immigration, le commerce international, l’étiquetage des OGM et le soutien aux biocarburants.
Pour réduire l’immigration mexicaine aux États-unis, le candidat républicain Donald Trump propose des mesures radicales : entre autres, expulser les immigrés qui seraient restés sur le sol américain au-delà de la durée permise par leur visa (11 à 12 millions de personnes), construire un mur à la frontière avec le Mexique, renforcer les contrôles et les sanctions envers ces immigrés ou même instaurer une préférence nationale pour l’accès aux emplois. Ces prises de position remettant en question le travail des immigrés mexicains aux États-unis inquiètent les agriculteurs américains, l’agriculture est le secteur le plus concerné par l’emploi de travailleurs immigrés. En 2014, 40 % des emplois en agriculture, pêche et forêt étaient occupés par des travailleurs nés à l’étranger. C’est notamment le cas en Californie, dont l’industrie laitière est très dépendante de cette main-d’œuvre. Il n’est pas étonnant que l’American farm bureau, le principal syndicat agricole des États-unis plaide plutôt pour faciliter l’emploi des travailleurs immigrés en proposant une réforme de l’immigration qui assouplit la réglementation concernant les visas spécifiques aux travailleurs saisonniers et accorde un statut légal aux travailleurs étrangers expérimentés. À l’opposé du programme de Trump, les démocrates, et notamment la candidate Hillary Clinton, soutiennent une accélération des naturalisations, et une politique plus favorable à l’accueil des immigrés aux États-unis.
Le Brexit
Barack Obama, Donald Trump et Hillary Clinton se sont exprimés sur les résultats du référendum britannique. En déplacement en Écosse pour la promotion d’un de ses parcours de golf, Donald Trump n’a pas manqué de faire le parallèle entre le Brexit et ses arguments de campagne. « Les gens veulent reprendre le contrôle de leur pays. Ils sont en colère à propos des frontières. Ils sont en colère à cause des gens qui entrent dans le pays et dont personne ne sait qui ils sont », a déclaré le milliardaire égratignant au passage Barack Obama qui, lors de sa visite au Royaume-uni en avril, a appelé au rejet du Brexit. « Le monde ne l’écoute pas », dit le candidat républicain qui estime que le président américain n’aurait pas dû se mêler des affaires internes du pays. « Les habitants du Royaume-uni ont parlé et nous respectons leur décision », a réagi Barack Obama. Le président américain qui s’est aussi entretenu avec David Cameron, a ajouté que « la relation spéciale entre les États-unis et le Royaume-uni s’inscrivait dans la durée, le Royaume-uni et l’Union Européenne resteront des partenaires indispensables de Washington ». Quant à Hillary Clinton, elle a estimé que « la première tâche des dirigeants américains était de s’assurer que l’incertitude économique créée par ces événements ne nuise pas aux familles de travailleurs ». Pour la candidate démocrate, l’enjeu est de taille. Tout affaiblissement de l’économie américaine d’ici au scrutin de novembre fragiliserait le bilan d’Obama, sur lequel elle compte bien s’appuyer.
La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 14 juillet 2016, numéro 1368.
Échéances
Hilary Clinton est la candidate démocrate, Bernie Sanders, son rival à l’investiture a assuré qu’il voterait pour elle. Donald Trump est le candidat républicain, son principal opposant était Ted Cruz qui s’est retiré de la course à l’investiture depuis mai. Il n’a pour l’instant pas été question de report de voix. La convention républicaine aura lieu du 18 au 21 juillet. Celle des démocrates du 25 au 28 juillet. Le 8 novembre, les Américains éliront leur 45e président qui prendra ensuite ses fonctions le 20 janvier 2017.