PÉNURIE
Quand l'eau fait défaut...
Depuis le mois de décembre, les éleveurs du secteur d'Ambert sont confrontés à la baisse des débits sur le réseau.
Depuis le mois de décembre, les éleveurs du secteur d'Ambert sont confrontés à la baisse des débits sur le réseau.
L'heure est grave près d'Ambert et Arlanc où l'eau vient à manquer sur le réseau (lire encadré ci-contre). À Chaumont-le-Bourg, Jean-Luc Ferret doit subvenir aux besoins en eau de 340 bovins dont 150 vaches laitières. « Nous avons une consommation journalière d'environ 25 m3/jour. » Si celle-ci est comblée, la baisse de débit induite par le réapprovisionnement par camions citernes des châteaux d'eau, engendre des problèmes de fonctionnement sur les trois robots de traite mais aussi sur l'abreuvement des animaux. « Les abreuvoirs coulent un minimum, les vaches doivent rester plus longtemps pour étancher leur soif. Quant aux robots, ne pouvant avoir un débit d'eau suffisant à l'instant-T, ils s'arrêtent. C'est le bazar ! ». Un peu plus haut à Beurières, Mathieu Grivel a eu de la chance « nous n'avons pas eu de coupures d'eau contrairement à d'autres ». Le jeune éleveur laitier parvient à s'alimenter « sans trop de difficultés même si le débit est parfois un peu limite ». Depuis sa ferme, il témoigne voir « le camion citerne passer tous les jours » sur la route qui mène au château d'eau et s'imagine le montant de la prochaine facture d'eau... « Le réseau n'a jamais été redimensionné ! Sur le village, il y a 400 animaux à abreuver, sans parler des piscines qui se sont construites ! ». Les éleveurs espèrent un retour à la normal avant l'été où les besoins en eau des animaux sont plus importants.
Plusieurs villages près d'Ambert n'ont plus d'eau
Depuis l’automne 2022, Arlanc, Baffie, Beurières, Chaumont-le-Bourg, Marsac-en-Livradois et Saint-Just rencontrent des difficultés d’approvisionnement en eau potable, nécessitant ainsi son acheminement par camions-citernes. La commune d'Ambert a elle-même rencontré des tensions jusqu'à l'automne. Ces difficultés sont essentiellement dues aux déficits pluviométriques et la difficulté des nappes phréatiques à retrouver leur niveau habituel.
Lors d'un point de situation le 19 janvier, en présence de la sous-préfète d'Ambert, Nathalie Vitrat, et de l'ensemble des acteurs locaux, un plan d'action a été établi afin d'améliorer la situation. Parmi les mesures décidées : la mutualisation des moyens de distribution de l'eau potable en termes de citernage et la mise en commun des réseaux avec notamment l’élargissement des interconnexions vers d’autres communes non-adhérentes aux syndicats. Dans un second temps, un diagnostic des ouvrages et des réseaux d'eau potable, avec l'appui du Conseil départemental et de l'agence de l'eau Loire-Bretagne, est prévu. Enfin, la pédagogie auprès des usagers sera renforcée et notamment la recherche de solutions alternatives à l’utilisation de l’eau potable pour l’abreuvement du bétail entre autres.