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Protéi NA : « les planètes sont alignées »

© CDA 16

En octobre dernier, après des mois de travail, le plan protéines de Nouvelle Aquitaine, Protéi NA voyait le jour. Les mesures du plan de relance qui se mettent en place en ce début d’année donne un coup d’accélérateur au plan.

Christian Daniau, vous êtes le co-président du comité de pilotage Protéi-NA pour la chambre régionale d’agriculture, pouvez-vous retracer les étapes de la mise en place de Protéi Na ?
La volonté de mettre en place un tel plan ne date pas d’hier. Au niveau de la chambre d’agriculture régionale, c’était une des priorités de la mandature, priorité partagée avec les OPA et les services de l’État et de la Région. Il y avait consensus sur le constat : notre trop grande dépendance aux importations de protéines principalement de soja mais aussi de légumineuses. Ces importations sont par ailleurs souvent issues de la déforestation. Il nous faut développer notre autonomie en protéines au niveau régional pour réduire cette dépendance. Pour cela, il faut travailler ensemble, de l’amont jusqu’à l’aval, pour s’améliorer à tous les niveaux. Il faut amener de la résilience, de la durabilité.

Concrètement, quels sont les objectifs de ProtéiNA ?
L’objectif est d’augmenter de 20 à 25 % les surfaces consacrées aux protéines dans la région d’ici 2030. En Nouvelle-Aquitaine, la première source de protéines, ce sont les prairies, la luzerne, ensuite les céréales puis les oléo-protéagineux. Pour atteindre notre objectif, il faut que toutes ces productions se développent. Et pour qu’une culture soit rentable, tous les débouchés doivent être rentables. Par exemple, lorsque l’on triture du tournesol ou du colza, on obtient des tourteaux mais aussi de l’huile. On doit trouver des débouchés pour celle-ci, insuffisamment valorisée jusqu’ici dans les bio-carburants. D’autre part, face aux protéines qui arrivent en France à bas coût, il faut arriver à valoriser notre production régionale, sans OGM. Mais avant ça, il faut que l’on ait les moyens techniques pour produire : des produits de traitement des cultures si nécessaires mais aussi avoir accès à l’eau avec la création de réserves. Nous devons accompagner les producteurs dans l’adaptation de leurs pratiques et donner du temps aux filières pour s’organiser. ProtéiNA c’est également le soutien à la recherche développement. Enfin, nous devons pouvoir communiquer auprès du consommateur qui demande une alimentation locale et de qualité.

Le plan de relance national va-t-il donner un coup d’accélérateur à Protéi Na ?
La covid‑19 a retardé la mise en place du plan. Nous avons mis les bouchées doubles pour qu’il soit prêt à la rentrée en même temps que le plan de relance. Depuis le 8 janvier, le dispositif d’appels à projets national est accessible sur le site de FranceAgrimer. Chacun peut s’inscrire sans critères de recevabilité selon la zone géographique ou les conditions de production. Les premiers arrivés seront les premiers servis. Deux appels à projet concernent le développement des protéines végétales. Un premier d’aide à l’investissement des exploitations agricoles pour du matériel spécifique et un second sur l’aval avec un volet structuration de filière pour des projets multi-partenariaux et un volet d’aide à l’investissement. À cela s’ajoutent d’autres appels à projet non spécifiques et les aides à l’investissement habituelles de la Région. Nous espérons également une bonification de la part du Conseil régional sur les aides du plan de relance. Enfin, la Région a lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt pour des projets de développement de la production de protéines végétales. Les porteurs de projet seront accompagnés par la Région, la Chambre régionale et la DRAAF.

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