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Produire bio : un bon calcul qui sert une idéologie

L’association de producteurs biologiques du Cantal compte 80 adhérents, dont Gérard Troupel de Nieudan. C’est lui qui tiendra le stand de Bio 15 pour la 18e foire d’Aurillac.

Gérard Troupel sur son exploitation des Garrigues de Nieudan, aux côtés de Vincent Vigier, technicien à la Chambre d’agriculture, chargé de l’animation de Bio 15, présentent l’affiche de la prochaine foire bio.
Gérard Troupel sur son exploitation des Garrigues de Nieudan, aux côtés de Vincent Vigier, technicien à la Chambre d’agriculture, chargé de l’animation de Bio 15, présentent l’affiche de la prochaine foire bio.
© R. S.-A.
C’est un sacré paradoxe : la consommation des produits bio est en hausse constante (on ne peut désormais plus parler d’effet de mode), pourtant les producteurs certifiés connaissent parfois quelques difficultés. Jusqu’à présent, Gérard Troupel, éleveur laitier, ne se plaignait pas. Son lait était spécialement collecté et valorisé, dégageant une plus-value intéressante. Mais les producteurs de lait bio sont trop peu nombreux, la collecte pas suffisamment rentable. Pour l’heure, son lait est acheté au prix conventionnel. Mais il en faudrait plus pour décourager cet éleveur de Nieudan, convaincu par l’agriculture biologique, depuis sa conversion en 1999. “Effectivement, à cette époque là, je cherchais des pistes pour améliorer mon revenu”, admet Gérard Troupel. Il résume les différentes adaptations mises en place par une formule : “Il a fallu apprendre à faire pousser l’herbe”... En cela, son adhésion à Bio 15, association de producteurs biologiques du Cantal, et les conseils de son animateur-technicien Vincent Vigier l’ont beaucoup aidé. “Produire bio, ce n’est pas faire marche arrière”, martèle-t-il, agacé par certains clichés encore véhiculés. “On apprend à travailler différemment. Et si l’on produit plutôt un peu moins, en revanche les charges diminuent”, assure-t-il. Gérard Troupel prend l’exemple des frais vétérinaires divisés par six (de 4500 euros à moins de 750 euros).Moins de charges

“Mes vaches trop poussées faisaient des mammites, ce n’est plus le cas. j'ajoute qu’il n’y a plus besoin de déparasitage, elles s'immunisent toutes seules”, témoigne-t-il. Preuves à l’appui, ses résultats comptables sont meilleurs depuis sa conversion bio, également grâce à une plus grande autonomie en matière d’alimentation. Il convient que tout le monde ne peut pas reproduire son exemple. Il faut un minimum de surfaces (ici une centaine d’hectares) et d’animaux. “Pour entrer dans ce système, il ne faut pas beaucoup de lait mais beaucoup de vaches”, schématise cet éleveur à la tête de 70 laitières pour une référence de 200 000 litres. “Car qui dit plus de vaches, dit plus de veaux et plus de réformes à vendre”. Et malgré les critiques essuyées, il se dit aujourd’hui “convaincu d’être dans le droit chemin”. Sa foi en l’agriculture biologique est telle qu’il a été désigné par Bio 15 - qui co-organise avec l’Arbre à pain la foire écobiologique  d’Aurillac - pour animer dimanche 9 septembre le stand de l’association. Autour de ce stand d’information, une dizaine de producteurs biologiques du Cantal proposeront des volailles, de la charcuterie, de la viande salers, des yaourts, du fromage, du beurre, des légumes, des confitures et des fruits ou encore des plantes médicinales, du pain et même du vin de Molompize. Comme Gérard Troupel, tous aiment faire partager leur passion. “Et nous en sommes récompensés, parce que les gens nous apprécient”, soulignent avec satisfaction celles et ceux qui ont déjà participé à la foire bio qui, chaque année, attire un public fort nombreux et avide de questions.

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