Prix du lait, pour un juste rééquilibrage
Depuis 2011, les mécanismes de détermination des prix du lait en France font référence aux prix pratiqués en Allemagne. Acté par accord interprofessionnel puis repris dans la plupart des contrats et règlements intérieurs de coopératives, cet alignement avec l’Allemagne provient d’une demande forte des entreprises laitières suite à la crise de 2009. Concrètement pour un mois donné, il s’agit de corriger le prix si l’écart avec l’Allemagne au mois m-3 est supérieur à 10 euros/1 000 l et/ou si l’écart de la moyenne des prix des 12 derniers mois est supérieur à 8 euros/1 000 l.
Après 4 années d’application, il est temps de faire le bilan. En période de conjoncture favorable, les entreprises laitières françaises ne rémunèrent pas le lait au niveau auquel elles se sont engagées. Quand la conjoncture est défavorable, elles tendent à rééquilibrer la situation mais sont loin de compenser ce qu’elles auraient du payer aux producteurs.
La FRSEA Massif central ne remet pas en cause le lissage des pics de volatilité en-soi mais demande que l’équation égale zéro. Il n’est pas acceptable que les producteurs de lait soient la variable d’ajustement du manque de compétitivité des entreprises laitières françaises.
Les prix du lait actuellement pratiqués dans le Massif central sont très bas. C’est certes une conséquence de la baisse des marchés internationaux sur le deuxième semestre 2014, mais le principe du lissage des pics de volatilité doit permettre de maintenir un niveau de prix supérieur.
Aussi, la FRSEA Massif central demande à ce que les entreprises françaises rattrapent en 2015 les euros non versés aux producteurs depuis 2011. Ce rattrapage doit commencer par un prix du lait sur le premier semestre 2015 de l’ordre de 320 euros/1 000 l. Compte tenu de la reprise des marchés laitiers depuis le début de l’année, les entreprises laitières doivent s’engager sur un prix du lait minimum de 340 euros/1 000 l sur l’année 2015.