Jeunes Agriculteurs d'Auvergne-Rhône-Alpes
Prix bas + PAC défavorable : l’installation des jeunes éleveurs en sursis ?
Au vu du contexte, des pratiques et du résultat affligeant de « l’opération facture » mis en place au sein du réseau Jeunes Agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes, « comment continuer à promouvoir l’installation en élevage allaitant » alertent les Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Au vu du contexte, des pratiques et du résultat affligeant de « l’opération facture » mis en place au sein du réseau Jeunes Agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes, « comment continuer à promouvoir l’installation en élevage allaitant » alertent les Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Depuis plus de 6 mois, les Jeunes Agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes construisent et diffusent dans le réseau régional une facture permettant de calculer le manque à gagner dans les exploitations. À l’aide des données interprofessionnelles issues du CRIEL et d’INTERBEV sur les coûts de production, la différence a pu être faite avec le prix réel payé aux éleveurs. « L'objectif : comprendre, partager et obtenir une transparence sur le manque à gagner dans les fermes dans les filières bovines allaitantes et laitières », résument les Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes par voie de communiqué. Aujourd'hui la perte totale est estimée à 27 800€ par exploitation et par an pour la filière allaitante en région.
Le point de non-retour pour l’installation ?
« Au regard de ces résultats, nous, Jeunes Agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes ne pouvons plus promouvoir l’installation en filière bovine allaitante. Une activité dont le montant de reprise est à minima de 300 000 euros sachant que le revenu moyen d'un agriculteur est de 8 500 euros en moyenne sur l’année 2020 » (source IDELE). Inacceptable pour les JA qui déplorent la non-application de la loi Ega et dénoncent un plan de filière qui patine. « Nous sommes encore très loin de l’objectif initial de 40% de viande commercialisée en filière label rouge. En trois ans, nous sommes passé de 3 à seulement 4%. Sans contractualisation avec un abattoir, prenant en compte les coûts de production, les éleveurs ne reçoivent aucune rémunération en lien avec la labélisation. Certaines de ces structures en profitent donc pour acheter à prix bas des animaux potentiellement labelisables et n’hésitent pas à les revendre avec les plus-values du label sans aucun retour pour l’éleveur. Une pratique affligeante à proscrire que nous dénonçons avec vigueur ».
Mauvais cap pour la PAC
Si cette question du retour de valeur est centrale et rend de plus en plus de situations plus qu’épineuses, les dernières annonces sur la PAC sont venues ajouter de la difficulté à la difficulté. « Les orientations politiques actuelles sont hautement défavorables à la filière allaitante déjà fortement fragilisée. Sans une valorisation des coûts de production, une transparence totale de chaque maillon, et une PAC juste, les Jeunes Agriculteurs n’encourageront plus l'installation dans la filière bovine allaitante ».