Presse agricole départementale : «Le modèle change mais ne disparaît pas»
Christiane Lambert, Vice-présidente de la FNSEA
À l’heure où la presse doit faire face à une évolution de son modèle, Christiane Lambert confirme son attachement à la presse agricole départementale (PAD).
Comment se porte la presse agricole départementale ?
La presse dans son ensemble est aujourd’hui chahutée. La communication évolue, il faut sans cesse aller plus vite avec des moyens réduits (ndlr : baisse de la publicité, de la démographie agricole, des annonces légales…). Les journaux doivent désormais composer avec les réseaux sociaux et les sites internet que les lecteurs, notamment les jeunes, se sont appropriés très rapidement. Dans tous les départements, la presse agricole connaît également des difficultés liées à ces évolutions. Elle se sent par ailleurs concurrencée par la presse nationale alors qu’elle détient un atout fort, celui d’apporter de la proximité dans la technique et des références locales.
Ces changements remettent-ils en cause la presse papier et notamment les journaux agricoles ?
Pas du tout. Je crois au contraire que le duo presse papier et presse en ligne est une carte majeure à jouer pour l’avenir. Notamment dans le domaine de la presse agricole départementale dont la périodicité hebdomadaire ne correspond plus aux besoins d’instantanéité et de réactivité de l’information. La PAD l’a bien compris et mise déjà sur la complémentarité avec les journaux en ligne, le développement des newsletters et le lien avec les différents réseaux sociaux. Le modèle change mais ne disparaît pas. C’est un mouvement certes difficile que doit engager la presse agricole départementale, mais indispensable pour répondre aux attentes d’informations des agriculteurs. La culture de l’oral chez les agriculteurs est très forte notamment dans les réunions professionnelles. Mais sur les exploitations, ils se retrouvent souvent seuls et ont donc besoin d’informations écrites que le journal agricole leur apporte ; et c’est d’ailleurs lui qu’ils conservent pour y revenir ensuite.
Quels moyens dispose la PAD pour amorcer au mieux ces changements ?
Le premier des moyens est de ne pas être seul mais de faire partie d’un réseau comme REUSSIR. C’est à la fois un vrai atout et un vrai soutien. Le fait d’être en réseau permet en effet aux éditeurs locaux de se concentrer sur le traitement de l’information de proximité, tout en offrant un contenu plus étoffé à leurs journaux agricoles. La collectivité permet aussi de développer ensemble de nouveaux supports de communication en ligne.
La PAD doit par ailleurs pouvoir compter sur le soutien des organisations professionnelles agricoles pour qui le journal local reste un vecteur de réflexion et d’information.
La PAD est un outil de communication qui appartient aux agriculteurs pour les agriculteurs. C’est leur communication !