Aller au contenu principal

Préparer l’après-crise en visant la productivité

Pour la présidente de la Capp, le plus gros de la crise est passé. Reste maintenant à retrouver de la compétitivité.

Germaine Serieys : “Le temps presse car la rentabilité est fortement entamée”.
Germaine Serieys : “Le temps presse car la rentabilité est fortement entamée”.
© P. O.

Habituée aux crises cycliques, la production porcine connaît depuis plus d’un an déjà l’une des plus graves qu’elle ait eue à traverser. “La rentabilité n’y est plus”, a lâché jeudi dernier Germaine Serieys, présidente de la Capp lors de l’assemblée générale de la coopérative, composante de l’union Altitude. Et si, contrairement aux autres éleveurs, le secteur porcin connaît depuis longtemps déjà la signification d’un marché sans régulation, deux phénomènes sont venus “jouer les prolongations”. “On ne peut pas dire que le prix du du porc a été mauvais en 2008, c’est le coût de production qui a été trop élevé”, a rappelé la présidente avant d’évoquer un second facteur : le manque de confiance et le défaut de crédits liés à la crise financière puis économique, qui ont freiné les exportations. Des “imprévus” qui ont fait mentir les prévisions optimistes des experts, lesquels tablaient il y a un an sur une fin d’année porteuse du fait d’un repli attendu de la production. Celle-ci a dans les faits baissé moins rapidement que prévu, mais des indicateurs semblent passer au vert selon la Capp : reflux plus marqué de la production ces derniers mois (- 9 % pour les effectifs porcins dans des pays comme l’Allemagne) et, surtout, une consommation qui “tient mieux” que dans les autres catégories de viande avec seulement 0,8 % d’érosion en 2008. Ce qui fait dire à Germaine Serieys que “le plus dur est derrière nous”.

Restructuration et performance

Mais cette dernière ne voudrait pas que les éleveurs attendent patiemment cette sortie de crise potentielle : “Nous devons maintenant réfléchir à comment rebondir et imaginer l’atelier porcin de demain”. Et la Capp de montrer la direction : celle d’une restructuration des ateliers porcins qui passe par l’agrandissement et une productivité accrue, sans pour autant occulter le volet humain. Une performance technique sur laquelle avait déjà insisté Christian Jouvente, directeur de la Capp, incitant également les éleveurs à mettre en œuvre le peu d’efforts qui les séparent souvent d’un cahier des charges, et donc d’une plus-value, supplémentaires (à l’exemple de l’écart de rémunération entre un porc Clartis et un porc Clartis excellence certifié). Autre piste évoquée par Jean-Luc Doneys, directeur de Centraliment, celle d’une meilleure valorisation de la production porcine. Sans s’hasarder à des pronostics, il considère en effet que les éleveurs n’ont rien à attendre d’une rentabilité qui découlerait d’une baisse des coûts de production et notamment de l’aliment : “La règle, c’est l’instabilité, les montagnes russes, mais globalement on peut penser que les marchés céréaliers ont touché leur point bas.”
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Les plus lus

Famille de concessionnaire FENDT devant les tracteurs de sa concession.
Jeanne Monreysse poursuit l’aventure familiale

Avec Jeanne Monreysse, une nouvelle génération rejoint le siège du concessionnaire FENDT du Cantal. 

vue aérienne de terres agricoles
Fermages 2025, l’évolution des méthodes de calcul

Propriétaires bailleurs et fermiers doivent redoubler d’attention : le calcul des fermages évolue. Longtemps limité à l’…

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont…

Géobiologie : rétablir les bonnes ondes en élevage

Loin des idées reçues, la géobiologie s’impose à nouveau comme un appui pour prévenir stress, baisse de production et…

Deux nouvelles attaques de loup dans le Puy-de-Dôme, une troisième en cours d'analyse

Alors que le département accusait une seule attaque où la responsabilité du loup n'est pas écartée, deux autres viennent s'…

Assurance prairies : tous les "indices" de la faillite d’un système

Les éleveurs assurés laissés au bord de la route par un indice satellitaire défaillant qui occulte complètement la sécheresse…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière