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Pourquoi le rachat de l’école Notre-Dame par le Pays de Mauriac ne se fera pas ?
Présenté comme une chance de requalifier une friche en centre-ville de Mauriac, le projet de rénovation de l’ex-école privée n’a pas convaincu les élus, dont une majorité l’a repoussé.
Présenté comme une chance de requalifier une friche en centre-ville de Mauriac, le projet de rénovation de l’ex-école privée n’a pas convaincu les élus, dont une majorité l’a repoussé.
Un rejet net après un débat animé
Ce n’est pas si fréquent qu’un projet soit purement et simplement refusé par un vote. C’est pourtant ce qui s’est produit lundi 24 novembre, lors du conseil communautaire du pays de Mauriac (nord Cantal), où la proposition de rachat de l’ancienne école privée Notre-Dame a été rejetée.
Présenté par le président Jean-Pierre Soulier, le projet prévoyait la rénovation du site pour y installer la salle de danse, l’école de musique, les locaux de l’Udaf, de la Mission locale, ainsi que des logements-passerelles destinés aux stagiaires, apprentis ou saisonniers. À 230 000 €, la valeur vénale du bâtiment apparaissait comme une opportunité.
Un site étendu mais très dégradé
À proximité de la sous-préfecture de Mauriac, le site comprend trois bâtiments, une cour et un jardin, soit 6 000 m² au total, dont 1 344 m² de locaux exploitables. Mais l’ensemble, construit en 1900, nécessite de lourds travaux : charpente, amiante, fissures, infiltrations, pierres qui se détachent…
Les seuls travaux conservatoires urgents sont estimés à 73 000 €, une dépense jugée encore raisonnable, mais la réhabilitation complète aux normes reste… non chiffrée.
Autour de la table, les élus ont exprimé de fortes réserves. Au “doigt mouillé”, Yves Magne, maire d’Arches, a évoqué un coût global pouvant atteindre 5 millions d’euros, qualifié de “catastrophique” dans le contexte budgétaire actuel et face à l’incertitude qui pèse sur les futures subventions, notamment celles de l’État.
La dépense serait catastrophique dans le contexte actuel.” Yves Magne, maire d'Arches.
Une communauté de communes déjà sous tension financière
Plusieurs élus ont souligné que la communauté de communes du pays de Mauriac doit déjà assumer plusieurs dossiers lourds :
- la Maison de santé,
- la gare, dont l’avenir reste incertain,
- les investissements urgents dans l’eau potable, dont 1 million d’euros pour la seule commune de Mauriac.
Edwige Zanchi, maire de Mauriac, a rappelé que des services essentiels – notamment l’école de musique et la petite enfance – manquent déjà de moyens, rendant difficile l’adhésion à un projet supplémentaire encore très flou.
Le président Soulier a tenté d’apporter des garanties, évoquant des partenariats possibles avec Cantal Habitat ou Polygone, ainsi qu’une participation financière des futurs occupants. Il a également mis en garde contre le risque de laisser davantage se dégrader une friche située en plein centre-ville, ce qui entraînerait à terme des coûts élevés pour la commune.
Un projet défendu… mais finalement rejeté
“Quand on sort un projet de centre-ville, on nous le reproche. Quand on veut requalifier un bâtiment dans le centre ancien, on nous le reproche aussi…” Olivier Roche, vice-président.
À ses côtés, Olivier Roche, premier vice-président, a plaidé en faveur de l’opération, considérant qu’elle permettrait de requalifier une friche en cœur de ville et d’apporter des solutions à des besoins identifiés, notamment pour l’école de musique, “mal logée” dans sa configuration actuelle.
Malgré ces arguments, le projet d’acquisition et de réhabilitation de l’ancienne école Notre-Dame a été rejeté par 13 voix contre et trois abstentions.
(1) Les travaux urgents comme l’acquisition auraient été pris en charge dans un premier temps par l’Établissement public foncier (EPF).
SALINS > Un avenir pour le bar de la cascade
Il a également été proposé de solliciter l’Établissement public foncier Auvergne (EPF), pour le rachat de l’ancien hôtel-restaurant de la cascade de Salins, remis sur le marché après seulement un an d’activité. Le local pourrait accueillir une salle d’exposition, un accueil annexe de l’office de tourisme, ainsi qu’un espace de vente de produits locaux, géré par un intermédiaire. Le projet prévoit également la démolition des garages et de l’ancienne station-service pour agrandir le parking à proximité de ce site en voie de classement par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) et qui fait actuellement l’objet de travaux. Le coût et la faisabilité restent à préciser, ce pour quoi l’assemblée communautaire a donné quitus.