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Essais OGM
Pourquoi faire des essais OGM au champ?

Limagrain et Biogemma ont donné rendez-vous à la presse afin de sensibiliser l’opinion publique sur la nécessité de réaliser des essais OGM en champ

Quelques jours après la destruction partielle de la seule et unique parcelle d’essais de maïs OGM à Antoingt, Limagrain et Biogemma ont voulu montrer leur détermination à poursuivre le dialogue et à jouer la carte de la transparence.
Lundi, des représentants de la presse écrite, audio et télévisée étaient  ainsi réunis sur la parcelle autour d’Alain Toppan, directeur de recherche chez Biogemma, Gérard Renard, vice-président de Limagrain, Jean Yves Foucault, administrateur et William Villeneuve, secrétaire général national des Jeunes Agriculteurs. Ce dernier, agriculteur dans le Gers, a dénoncé «le manque d’honnêteté intellectuelle»  de la part de la société et du gouvernement. «On nous empêche de faire des OGM en France alors que nos ports en débarquent chaque jour en provenance d’autres pays. Plutôt que de dire non aux essais, arrêtons les bateaux !».
A ce jour, le quart des rares essais OGM semés en 2006 en France a déjà été détruit. Pour Alain Toppan «c’est une véritable atteinte à la recherche. Il est indispensable de faire des essais pour confirmer et asseoir sur le terrain les résultats obtenus au laboratoire et en serre». Le directeur de recherche a rappelé la cadre réglementaire qui entoure chacun de ces essais, une procédure en quatre étapes dans laquelle l’évaluation, l’autorisation, l’information du public et les contrôles sont strictement définis. «L’expérience de plusieurs centaines d’essais depuis des années montre que le principe de précaution est respecté. Aucun souci majeur n’ayant été rapporté» a expliqué Alain Toppan. «Toutes les précautions sont prises en l’état actuel des connaissances. Le risque zéro n’existe pas» a poursuivi Jean-Yves Foucault. Agriculteur dans une commune voisine de celle d’Antoingt, il a rappelé les deux révolutions successives qu’a vécu la zone : un pays de vigne devenu zone de polyélevage et aujourd’hui de cultures. «Cette évolution  nous la devons à la recherche ; et la recherche c’est notre niveau de vie de demain. Que voulons-nous: laisser faire les autres et s’interdire toute évolution ? »

Tous ont voulu démontrer que détruire les essais OGM ne protégeait pas l’agriculture française mais l’exposait au contraire à des monopoles, « les opposants aux OGM vont dans le sens du diktat des grands groupes américains et autres qui, aujourd’hui, ont largement dépassé le stade de la recherche pour préférer celui de la production et du marché » a indiqué William Villeneuve.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
En 1988, la France comptait près de 1000 parcelles d’essais au champ, soit 25 % de parcelles mondiales. En 2005, seulement 1 % : sur près de 5000 parcelles d’essais dans le monde, moins de 50 ont été mis en place en France, dont la moitié a été détruite par les activistes anti-OGM. « Nous avons pris beaucoup de retard, s’inquiète Alain Toppan. Mais il n’est pas insurmontable car les compétences existent et ne sont pas encore dispersées. Mais il faut agir vite sinon nous serons irrémédiablement distancés». La balle est aujourd’hui dans le camp du gouvernement qui devra prochainement promulguer une loi sur les OGM, loi que Limagrain et Biogemma espèrent « équilibrée et compétitive, capable de donner un nouvel élan à la recherche française et d’offrir des opportunités de développement de l’agriculture et aux industries associées »
C.Rolle

Zoom sur… les essais à Antoingt
Les deux essais réalisés portaient l’un sur la tolérance sécheresse et l’autre sur la précocité de floraison du maïs. C’était la seule parcelle d’essais ensemencée dans le département. Près de 95 % des cultures ont été détruites par les faucheurs volontaires dans la nuit du 2 au 3 juillet. La poursuite des recherches est impossible, seule une petite partie pourrait peut être se poursuivre si Biogemma obtient de la part du ministère une dérogation pour décalage de floraison.

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